- Cet article fait le point sur le programme que devrait mettre en oeuvre Barack Obama concernant la formation supérieure. Dans le programme du candidat, c’est sa quatrième priorité après l’économie, l’Irak et l’Afghanistan. C’est dire si 25 après « A Nation at Risk » (qui ne concernait pas la formation supérieure), l’éducation sera un des thèmes majeure du calendrier politique présidentiel. Un accent particulier devrait être mis sur les sciences et les technologies. Il y a notamment sa volonté de réinstaurer que les décisions politiques soient basées sur des critères scientifiques valides plutôt que sur des considérations idéologiques des agences gouvernementales. Ces objectifs consistent également à relier éducation, science et compétitivité économique. L’article offre un lien à ce sujet relativement au discours qu’Obama a tenu en juin à la Kettering University. Dans son programme, il y a clairement le maintien de la discrimination positive en y adjoignant le facteur de classe sociale.
- 2009 marquera le bicentenaire de la naissance d’Abraham Lincoln. Le blog de l’American Historical Association fait le point sur les projets en cours.
Archives pour 6 novembre 2008
"We made history"
Je pourrais dire que cela n’a pas traîné. Hier, je proposais un parcours de l’ascension de Barack Obama au travers de son utilisation de l’histoire dans les discours. Aujourd’hui, je peux vous présenter la traduction graphique du fait qu’en devenant le premier président des Etats-Unis issu de la communauté afro-américaine [1] Barack Obama fait histoire.
Ce poster fait partie d’un ensemble de travaux graphiques qui ont agrémentés la campagne américaine et qui eux-aussi s’appuiaient, réinterprétaient et renouvelaient l’image d’Obama en s’appuyant sur des codes graphiques chargés d’histoire. Ce sont les fameux travaux utilisant notamment les slogans « Hope », « Change » ou « Progress »:
Dès janvier 2008, ces posters faisaient entrer Barack Obama dans la culture populaire. Dans un premier temps, il s’agissait de tirages en série limitée permettant à leurs acquéreurs tout à la fois de soutenir la campagne du candidat et d’effectuer un achat de nature artistique. Dans un deuxième temps, imprimés en grand nombre, ils servaient à l’affichage en milieu urbain. [2]
Lors de la convention démocrate de Denver, Deroy Peraz, graphiste new-yorkais, d’Hyperakt réalisait une série d’affiches, déclinée en cinq combinaison de couleurs différentes, comportant le slogan « The New Hope », le nouvel espoir (Obama “The New Hope” Wallpapers). La référence historique au New Deal est on ne peut plus évidente de même que l’association Obama-Roosevelt.
Dans la nuit de mardi à mercredi, Deroy Peraza a changé le slogan pour «We made history», nous avons fait l’histoire, au-dessus de «President Obama». Dans la foulée, il a également créé une affiche du couple présidentielle Barak et Michelle Obama avec pour seul slogan «Victory!» (Source: Le Temps)
L’alliance pop-art et les références aux New Deal ne peuvent ainsi que parler aux classes moyennes. D’une part de leur véritable émergence comme acteur central de la vie politique, sociale et économique américaine. D’autre part, en les renvoyant à l’âge de leur prospérité pour leur faire envisager, alors qu’elles sont durement touchées par la crise, un nouvel âge de prospérité dont Barack Obama serait le porte-drapeau. Les référents culturels utilisés sont donc connus et intégrés par une largre frange de la population. L’art du poster est également des plus intéressant associant message artistique, politique et production de masse.
D’autre part, ces artistes sont des militants progressistes, voire radicaux, de plus ou moins longue date qui ont fait leurs armes pendant la présidence de George W. Bush, notamment lors de la campagne de 2004. Voici à titre d’exemple deux travaux récents réalisés par Shepard Fairey [3]
Ces artistes et leurs travaux jouent avec les références culturelles et s’inscrivent dans tout un mouvement tendant à refonder un discours progressiste tranchant avec le discours des néo-conservateurs qui domine la scène américaine depuis Ronald Reagan. Comme leurs prédécesseurs des années 1930, leurs productions démocratisent l’art pour former un nouvel art populaire.
[1] Sur sa couleur de peau:
Un sans-faute dans la communauté noire : près de 95% des électeurs afro-américains ont choisi Obama.
Mais en ne se posant jamais comme un représentant de la communauté noire, le démocrate a convaincu qu’il pouvait être le « président de tous les Américains » et non le porte-parole des Afros-américains. L’historien Jacques Portes va plus loin :
« Les Etats-Unis nous étonneront toujours oui ! Mais je pense que si Obama avait été un Noir du Sud des Etats-Unis, portant des revendications contre l’esclavage, il n’aurait pas eu ses chances. »
Historique, émouvante, réjouissante : l’entrée de Barack Obama à la Maison Blanche prouve que cette question n’était pas la plus importante. L’Amérique aurait donc changé ?
« Non, répond Vincent Michelot,l’Europe voit mal ce qui change aux Etats-Unis. Sur l’effet Bradley, on se trompait, le pays a changé depuis une vingtaine d’années ! L’enjeu était é-co-no-mi-que. »
[2] Sur le travail de Shepard Fairey pour la campagne d’Obama lire Shepard Fairey: Obey Obama. The designer’s endorsement as a striking poster series.
[3] Shepard Fairey a exposé en octobre 2007. Deux articles en lien avec cette exposition et le travail de l’artiste:
A noter aussi ce poster de Martin Luther King réalisé par Fairey:
Ce billet a été proposé à un concours organisé par Designer Daily. N’hésitez pas à participer! (délai 15 novembre 2008)