A publié Lettre à Laurence |OWNI.
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A publié "Si l’accusation était sans doute déplacée dans le contexte d’un rapport d’inspection, Olivier…".
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Archives pour octobre 2010
Quand les élèves racontent l’histoire de l’immigration | La p@sserelle
Dans son dernier billet, Emmanuel Grange nous présente une démarche associant histoire de l’immigration et travail d’écriture avec des élèves de collège (Histoire-français). Une démarche tant d’enseignement que de publication fort intéressante et reproductible.
Ce travail a été réalisé par des élèves de 6ème. Ceux-ci devaient plancher sur un scénario réaliste : l’histoire d’un travailleur immigré qui arrive à Firminy (XIXe, XXe ou XXIe siècle). Leur travail était le suivant:
«Après avoir défini l’identité de leur personnage (période, nom, nationalité, métier, domicile), les élèves racontent son histoire. Ils peuvent décrire, dessiner ou coller une photo de ce qui surprend leur personnage une fois arrivé à Firminy. S’ils souhaitent raconter leur propre histoire familiale, carte blanche.»
Voici, pour exemple, un extrait du récit réalisé par Bilel et qui raconte l’histoire de Mohammed B, métallurgiste, arrivé d’Algérie en bateau :
«Je suis arrivé en avril 1968 pendant les célèbres grèves de mai 68. […].
Ce qui m’a surpris, c’était les tours d’immeubles, en Algérie, il n’y avait pas ce type de logement à l’époque. Je vivais dans des maisons de pierre et de paille, de plain-pied. […].
»
L’entier de son récit ainsi que celui de deux autres de ses camarades sont à lire ici : Firminy, quand les élèves racontent l’histoire de l’immigration – La p@sserelle -Histoire Géographie-.
Merci à Emmanuel qui nous offre cette démarche et ces productions d’élèves. Ce travail correspond véritablement à une approche par compétence en histoire. Il s’agit notamment d’amener les élèves à construire un récit historique sous la forme d’un témoignage.
Manuel scolaire ou support d’apprentissage ? « Veille et Analyse TICE
La partie émergée de l’iceberg c’est le plagiat, étendard facile de la lutte contre le numérique en ligne. En agitant ce spectre, on tente de disqualifier ce qui est en ligne, ce que l’on a fait avec Wikipédia, par exemple.
Affaire Pederzoli : le curieux destin d’Olivier Pétré-Grenouilleau
Si l’accusation était sans doute déplacée dans le contexte d’un rapport d’inspection, Olivier Pétré-Grenouilleau n’a fait que mettre sur la table un débat qui occupe des spécialistes tels que Sophie Ernst sur l’usage des mots « Shoah », « holocauste » ou encore « judéocide ». Quand il dit que le terme ‘génocide’ est « plus neutre et juridiquement fondé », il réaffirme sa volonté de refuser le chantage émotionnel qui consiste à mobiliser les souffrances d’un peuple pour justifier manquements et approximations historiques. Et à nouveau, il est taxé de révisionnisme.
Génocide juif et école: visiter Auschwitz n’est pas forcément l’idéal
Je ne suis pas convaincue de l’importance décisive de ces voyages à Auschwitz pour les lycéens, mais si on tient à les faire, que ce soit dans des conditions de fort soutien des jeunes, avec du temps pour penser, discuter, exprimer des émotions et des pensées. Avec des groupes réduits de 20 à 30 personnes et un accompagnement solide et dense d’adultes bien préparés. L’important, dans un tel voyage, c’est de rencontrer une écoute et une parole humaines, qui puissent structurer des émotions tumultueuses et les canaliser dans un sens qui ne soit pas désespérant. Mais je m’inscris en faux contre cette conviction, qui a rendu le voyage à Auschwitz incontournable, au point d’en faire un rite d’initiation pour les grands adolescents. Il existe toutes sortes d’autres possibilités, qui permettent des parcours cognitifs et sensibles plus consistants. Un cycle de films peut être plus dense qu’un voyage, une visite dans un Musée de la résistance et de la déportation permet de bénéficier de services pédagogiques.
Génocide juif et école: visiter Auschwitz n’est pas forcément l’idéal
“Avec cette lettre cesse le jeu et commence l’indéfendable. Supprimer la formation des maîtres, placer ces nouveaux maîtres “dans des classes”, attendre que certains d’entre eux s’effondrent, et leur signifier par courier hiérarchique que “les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents” et que le cas échéant ils feraient mieux “de démissionner”, est une stratégie managériale ayant effectivement déjà fait ses preuves, et dont l’avantage est de révéler à ceux qui l’ignoreraient encore l’étymologie du mot “cynisme”. Comme des chiens. Vous avez, “messieurs qu’on nomme grands”, merveilleusement contribué à l’enrichissement de l’horizon sémantique du cynisme : ce qui était au départ le seul mépris des convenances sociales, désignera désormais également le total et absolu mépris de l’humain.”
Café histoire du 14 October 2010
Développement des usages des ressources numériques en classe : ce qui coince …
Cet excellent article de synthèse du magazine éducatif Ludovia est consacré à l’usage des ressources numériques en classe. Ainsi, si les offres des éditeurs de ressources et manuels numériques foisonnent et que les Conseils généraux et les établissements les achètent, leurs usages ne vont très souvent pas de pair avec le développement des ventes. Le magazine s’attache donc à identifier en quelques points les freins à leur utilisation et à leur usage en classe.
En premier lieu, Ludovia dresse le constat que les éditeurs de ressources et manuels numériques foisonnent d’offres à destination des écoles et établissement scolaires. Les deux plus gros groupements d’éditeurs tels le Kiosque Numérique de l’Education (KNE) ou le CNS EDU, diffusent sous la forme d’abonnements ou d’accès illimités des ressources numériques sur leur portail ou sur catalogue. Le site.Tv est également commercialisé via le réseau des CRDP et CDDP.
Leur faible utilisation est expliquée par le magazine en fonction de trois raisons principales :
– aucun accompagnement n’est prévu au sein de l’établissement pour développer les usages et, a contrario quand l’accompagnement est fait, l’usage se développe;
– le niveau d’équipement en matériel informatique n’est pas suffisant; quand l’usage est correct, c’est la plupart du temps quand la collectivité a fait un effort important dans l’équipement des établissement (achat et renouvellement);
– les ressources acquises par l’établissement, n’ont pas été présentées aux enseignants.
Au niveau des enseignants, le magazine souligne que l’on retrouve dans l’éducation nationale les mêmes freins que dans d’autres secteurs marchands ou non marchands. Il s’agit en premier lieu de développer les motivations des enseignants à intégrer les ressources numériques. Or, lorsque l’enseignant ressources d’un établissement a développé une dynamique à ce propos, le voilà muté, non remplacé et le soufflé retombe. Par ailleurs, le manque d’échanges et de collaboration entre collègues ajoute à la difficulté.
Au niveau de la structure scolaire, le magazine pointe sur le rythme scolaire, le temps de mise en oeuvre et le temps de la classe et constate que ceux-ci sont tout simplement inadaptés au développement des usages numériques.
Cependant, le magazine conclut sur une pointe d’optimisme et constate que, quand la ressource numérique est livrée avec la formation, les accès et qu’elle est présentée notamment avec des exemples de scenario pédagogiques, elle a toute les chances d’être utilisée.
L’article: LUDOVIA – Développement des usages des ressources numériques en classe : ce qui coince ….
Les mécanismes de la créativité | InternetActu.net
Wired a récemment publié les extraits d’une conversation entre deux des penseurs les plus radicaux de la technologie contemporaine, Kevin Kelly et Steven Berlin Johnson. InternetActu en rend compte. En voici un extrait intéressant à la fois dans une perspective historique et pédagogique.
Bonne nouvelle, non seulement l’innovation est collective, mais en plus elle ne serait pas motivée par l’appât du gain ou les pressions économiques. Du moins selon Johnson : “J’ai essayé d’analyser le phénomène de manière systématique, explique-t-il. J’ai pris environ 200 innovations cruciales apparues depuis Gutenberg, et j’ai regardé combien d’entre elles provenaient d’entrepreneurs individuels ou de compagnies privées, et combien de réseaux collaboratifs fonctionnant hors du marché. Il s’avère que l’entrepreneur génial et solitaire a toujours été une rareté. Il existe bien plus d’innovations provenant de réseaux ouverts et non marchands que nous le soupçonnons.”
Une autre condition est indispensable à la créativité : le droit à l’erreur, et même à celui de faire n’importe quoi. Cela suppose un environnement généreux en ressources. Ce qui rejoint l’une des marottes de Johnson, sa réévaluation de la pop culture, et même de la culture “trash”. Un point de vue largement partagé par Kelly : “Il y a dix ans j’ai affirmé que le problème principal de la TV tenait au fait qu’il n’existait pas suffisamment de mauvaise TV. C’était si cher de faire de la télé que les financiers ne pouvaient permettre qu’on réalise des émissions vraiment nulles – ou vraiment géniales. Donc tout était médiocre. C’était avant YouTube. Maintenant, il y a de la télé vraiment géniale. Pour créer quelque chose de grand, vous devez avoir les moyens de produire beaucoup de déchets.”
Dans une originale réflexion croisée, la juriste Mireille Delmas-Marty et l’historien Henry Laurens
Dans une originale réflexion croisée, la juriste Mireille Delmas-Marty et l’historien Henry Laurens convoquent l’histoire au service du droit pour mieux cerner ce phénomène mouvant qu’est le terrorisme. Ils en repèrent les formes passées pour mettre en lumière ses spécificités contemporaines.
La récension de la vie des idée de : Mireille Delmas-Marty et Henry Laurens (dir.), Terrorismes. Histoire et droit, Paris, CNRS Éditions, 2010, 337p, 10 €.