Ma deuxième participation en 2013 à Ax-les-Thermes après 2010 me permet de porter un regard comparatif sur ces deux éditions.
Au moment de faire le bilan, Eric Fourcaud indiquait 700 participants à Ax-les-Thermes et un nombre comparable en ligne. A ce rythme, la participation online pourrait être supérieure à celle sur place. C’est le signe évident d’un succès de la manifestation et de la stratégie mise en place depuis 2010 avec les blogueurs invités à faire vivre Ludovia sur internet et les différents outils (podcasts et WebTV en streaming). Cette forte participation en ligne est une bonne chose puisqu’Ax-les-Thermes offre, pour l’instant, des possibilités d’hébergement limitées. Néanmoins le prochain cap sera celui des 1’000 participants sur place. Or, en 2010, on ne comptait que 250 participants… une année morose qui paraît révolue.
Comparativement à 2010, cette augmentation de la participation était très sensible à tous les événements de Ludovia des table-rondes et conférences plénière aux ExplorCamps. Seul le colloque scientifique paraît ne pas connaître une augmentation comparable. Par contre, le nombre de contributions est plus important qu’en 2010.
A côté du Ludovia officiel, des initiatives comme la WebTV tendent à créer un Ludovia «off» à l’image du Montreux Jazz tout en ménageant les partenaires officiels du «in».
L’attrait de Ludovia réside et reste dans la diversité des publics présents : membres ou offices du ministère de l’éducation, représentants des collectivités locales, éditeurs/producteurs de contenus éducatifs, enseignants et futurs enseignants, universitaires, chercheurs et geeks. Ils ont ainsi l’occasion d’échanger et d’un peu mieux se comprendre sur leurs attentes de l’éducation du/au/par le numérique. Ce dialogue est facilité par le code vestimentaire décontracté préconisé par les organisateurs. Le short et les sandales en font partie… en cas de soleil et de chaleur (trop absents cette année à mon goût).
Au côté de l’augmentation de la participation, l’augmentation des démarches entreprises par les collectivités locales m’impressionne. Le nombre de chargés de mission ou d’intégration du numérique en atteste. En trois ans, le nombre de retours d’expérimentation augmente aussi. Je note aussi qu’il ne s’agit plus seulement d’investir dans tel ou tel outil numérique, mais que les collectivités locales fixent désormais des objectifs mesurables à leurs démarches. Le chemin sera encore long, mais un effet de halo peut être espéré et les désabusements de 2010 à la suite des résultats du projet «un ordinateur pour tous» des Landes sont derrière. L’outil passe aussi au deuxième plan par rapport aux projets pédagogiques et aux effets attendus. On parle projets, collaboration ou changements.
La mutliplication des outils utilisés par les participants m’a aussi frappé comparativement à 2010. Ceux-ci déambulaient avec deux ou trois dispositifs numériques entre smartphone, ordinateur et tablette. Les participants tweetaient avec leur smartphone et prenaient des notes avec leur ordinateur ou leur tablette. Dans les ExplorCamps, les animateurs jonglaient régulièrement avec les trois. D’une ou deux tablettes en 2010, celles-ci dominaient en 2013 en termes de présence sous toutes leurs tailles et la diversité des systèmes d’exploitation. La tablette est devenue un outil professionnel. Le web 2.0 et l’html5 permettent de s’affranchir de la question du système d’exploitation de nos machines. Cette même diversité d’outils doit se retrouver entre les mains de nos élèves et permettre de nous concentrer sur les usages et les démarches pédagogiques. Le changement véritable est à ce prix.
Au final, cette édition de Ludovia a été une réussite. La morosité perceptible au terme de l’édition de 2010 fait partie désormais du passé.
Claire Bertolini dit
Ça fait envie… Merci pour ton compte-rendu !
Lyonel Kaufmann dit
Je te remercie pour la visite et la découverte de ton blog et de ta classe twitter. Je suis content que l’article fasse envie et il vrai aussi que les dates de Ludovia correspondent cette année à celle de la rentrée scolaire vaudoise. L’année prochaine peut-être si cela t’intéresse, je jouerai volontiers au guide à Ludovia.