Le 12 août, soit 6 jours après le bombardement de la ville d’Hiroshima, la visite du capitaine Fujihara à l’hôpital permet au Dr Michihiko Hachiya d’identifier enfin la nature exacte de la bombe utilisée.
« –Où étiez-vous au moment de l’explosion ? demanda le capitaine Fujihara.
–Le docteur était en train de se reposer dans le hanareya, et moi, je me tenais debout sous une fenêtre vitrée de la cuisine. » « Voyez ce qui m’est arrivé », poursuivit ma femme en lui montrant les cicatrices qu’elle devait à la projection des débris de verre.
Parti d’Okayama, le capitaine Fujihara s’était arrêté pour nous rendre visite la veille de l’explosion, et il nous avait apporté un panier de ces pêches fameuses qui font la réputation de la préfecture d’Okayama. Il passa la nuit chez nous et, pour pouvoir prendre le premier train pour Iwakuni, il était reparti le matin suivant sans même prendre le temps de se laver le visage. Le souvenir des pêches d’Okayama me fit venir l’eau à la bouche.
« La perte de ces pêches est un moindre mal, observa le capitaine Fujihara. C’est un miracle que vous ayez survécu. Après tout, l’explosion d’une bombe atomique est une chose terrible.
–Une bombe atomique ! m’écriai-je en me redressant sur mon lit. N’est-ce pas la bombe dont j’ai entendu dire qu’elle pouvait pulvériser Saipan, et cela avec seulement dix grammes d’hydrogène ?
–C’est bien cela, affirma Ichiro-san. J’ai obtenu cette information à l’hôpital naval d’Iwakuni, où l’on étudie et soigne des victimes d’Hiroshima qui paraissent souffrir d’un mal épouvantable. »
Laisser un commentaire