Du 6 au 8 juin 2018 a eu lieu à l’Université Paris-Diderot la 4ème Conférence de l’Association Internationale de Recherche en Didactique de l’Histoire et des Sciences Sociales (AIRDHSS). Le thème était « Citoyenneté, identité et altérité «. La conférence inaugurale était assurée par Carla Peck de University of Alberta (twitter : @cpeck3).
Le résumé de son intervention dans le livret du congrès :
« L’éducation à la citoyenneté, dont l’objectif central est la création de « bons » citoyens, est, depuis très longtemps, une justification centrale de l’enseignement de l’histoire. Les politiciens, les experts et les éducateurs déplorent régulièrement le manque (perçu) d’engagement des jeunes dans des activités citoyennes comme le vote et la participation à des activités politiques formelles, et désignent souvent les déficiences de la connaissance historique des jeunes comme une cause centrale de ce désengagement. Mais, quelle preuve existe-t-il que « plus d’histoire » mène en fait à de « bons » citoyens ? Certaines approches de l’enseignement de l’histoire pourraient-elles être plus efficaces que d’autres pour promouvoir l’engagement critique et actif des citoyens ? Et si oui, comment pourrions-nous le savoir ? »
Le résumé du live tweet de la conférence : https://twitter.com/lyonelkaufmann/status/1004281611154804736?s=20
Quelques points saillants de sa conférence :
En premier lieu concernant nos connaissances sur ce que les jeunes connaissent à propos de leur « histoire nationale » : « We don’t actually know what youth know about their nation’s history ». Cependant, cette absence de données sur ce que savent les jeunes aujourd’hui de leur « histoire nationale » n’empêchent pas les journaux de se lamenter régulièrement que les jeunes ne savent rien. Un exemple : « Our ignorant kids don’t know how history got us to where we are today ». Il en découle une demande de « plus d’histoire » de la part des médias. Pour Carla Peck, cette demande illustre leur mauvaise compréhension de ce qu’est l’histoire, vue par les médias et le monde politique comme une accumulation de faits plutôt qu’une discipline vivante engagée dans des démarches d’enquête, offrant des points de vues multiples et problématisant l’histoire.
Concernant la compréhension historique des élève (« Historical understanding »), la plupart des études à ce propos sont régionales, faite à petite échelle et à un moment précis (snapshot) alors qu’il serait nécessaire d’entreprendre et de disposer d’études longitudinales et à large échelle.
Mais « How might a historical thinking pedagogy contribute to the development of citizenship competencies? ». Carla Peck propose trois modèles de formation du citoyen en lien avec l’enseignement de l’histoire. La suite de la conférence consistera à les présenter et les analyser.
- Le citoyen personnellement responsable
2. Le citoyen participatif
– Le citoyen soucieux de justice
A noter que la grille d’analyse s’appuie sur les six concepts de la pensée historique développés par Seixas & Morton (traduits en français) et particulièrement utilisés au Canada anglophone.
Carla Peck a conclu sa conférence en formulant des propositions pour des programmes de recherche concernant les liens possibles entre ces types d’enseignement de l’histoire et le développement de compétences citoyennes :

Merci à Carla Peck pour cette conférence d’ouverture très stimulante !
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