Vincent Faillet est professeur agrégé de sciences en lycée. Avec ses élèves de lycée, il pratique l’enseignement en classe mutuelle. Dans un article publié sur The Conversation (Apprendre autrement : l’expérience de la « classe mutuelle »), il présente son enseignement des sciences en classe mutuelle, propose une mise en perspective historique de la classe mutuelle et interroge le rôle et la place du numérique dans les classes du 21ème siècle.
Concernant la pratique de la classe mutuelle par Vincent Faillet et ses élèves, le reportage suivant laissant notamment la parole aux élèves parle de lui-même :
Concernant l’organisation des périodes d’enseignement, les séances s’articulant généralement en trois temps forts :
- Une séquence conceptuelle d’environ 20 minutes, qui est un cours magistral réduit à sa portion congrue ;
- Une séquence mutuelle de 50 minutes durant laquelle les élèves sont mobiles et peuvent se regrouper autour des différents tableaux pour traiter les exercices proposés et s’entraider ;
- Une séquence bilan de correction et de synthèse des travaux, pendant 10 minutes.
A propos des enjeux numériques, Vincent Faillet s’interroge :
Doter de nouvelles technologies des salles et une pédagogie qui datent du XIXe siècle ou même d’avant, est-ce vraiment pertinent ? Le risque de déployer du numérique dans un environnement figé et inadapté est, au mieux, de le sous-utiliser et, au pire, d’en faire un « Saint-Sauveur » qui devrait à lui seul révolutionner l’école ! C’est lui prêter des vertus qu’il n’a pas.
Pour lui,
« Le déploiement du numérique doit accompagner une réflexion sur les espaces et la pédagogie car, s’il s’insère dans l’école actuelle, il sera un facteur d’isolement. Quand les tablettes numériques prennent la place des ardoises d’antan dans une école qui est toujours celle du passé, l’élève se retrouve seul avec sa machine, plus que jamais immobile et silencieux. »
Indirectement, il répond à l’école des résultats prônés aujourd’hui par Jean-Michel Blanquer :
« Une machine qui, à terme, scrutera, analysera et interprétera ses moindres faits et gestes scolaires. Cette voie est sans doute prometteuse pour l’adaptative learning mais avant que de mobiliser l’intelligence artificielle, l’école ne devrait-elle pas explorer davantage l’intelligence collective ? »
Un article que je vous invite donc à lire : Apprendre autrement : l’expérience de la « classe mutuelle » | The Conversation
Source de l’image : Le travail en petits groupes était déjà au cœur de l’enseignement mutuel en vogue au XIXᵉ siècle. P.C. Klæstrup (1820-1882)/Wikimedia
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