
Un côté musical minimal et une nappe de nostalgie nous emmènent. Et voilà, c’est parti avec le Grand Corps Malade. Difficile de me rappeler exactement comment j’ai fait sa découverte. Tout ce que je sais c’est que j’ai acheté son disque sans en avoir écouté le moindre morceau. Bizarre ? Je sais. Dès fois, les choses se présentent de cette manière-là. J’étais suffisamment intrigué par le nom, la pochette, les échos diffus d’un bouche à oreille pour me lancer. Une fois sur la platine, légère surprise, c’est du slam, arrangé musicalement. Pour le slam, laissons Grand Corps Malade le présenter:
Le principe est clair : lâcher des textes là où et quand tu t’y attends pasClaquer des mots un peu partout et que ça pète comme un attentat. Dans des salles ou en plein air, laisser des traces, faire des ravages. Va demander au 129H ce qu’on appelle le slam sauvage. On pose des textes énervés, ou de geon-pi sentimental. On aborde un peu tous les thèmes avec ou sans instrumental. Mentalement près à proposer partout un intermède vocal. Une interruption sonore, un homicide amical (Attentat verbal).
Parfois seulement a capella, d’autrefois avec un accompagnement musical minimaliste (un piano, une flûte, …), deux duos. Trois grands petits riens. Départ.Pourtant ces petits riens forment un univers et je finis par me prendre au jeu de mots et d’atmosphère. Un phrasé, un style et un texte se dégagent suffisamment pour accrocher. Au presque trois fois rien, du rythme, de la pêche et surtout une grande sincérité s’ajoutent. Des trouvailles verbales. Une emphase.
Le jour se lève sur notre grisaille, sur les trottoirs de nos ruelles et sur nos tours. Le jour se lève sur notre envie de vous faire comprendre à tous que c’est à notre tour. D’assumer nos rêves, d’en récolter la sève pour les graver dans chaque mur de pierre. Le jour se lève et même si ça brûles les yeux, on ouvrira grand nos paupières. Il a fait nuit trop longtemps et avancer sans lumière nous a souvent fait tâtonner. Personne à pardonner, si on est là aujourd’hui c’est juste qu’on a pas abandonné. On a cherché la lueur de l’aube en sachant qu’elle avait la couleur de l’espoir. On s’est armé de nos stylos pour écrire nous-mêmes la suite de toute cette histoire. Le jour se lève, sort de sa grève, c’est grave à quel point la nuit a été agitée (Le jour se lève).
Au final, ce côté musical minimaliste dégage une force tranquille. Très agréable au milieu de la nuit. Apaisant parfois, mais pêchu aussi. Je sais pas pourquoi, mais je pense aux Paroles de Jacques Prévert. Pour la poésie dans la ville probablement. A suivre… vraiment.
Le site : Grand Corps Malade
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