
“Pour moi, l’affaire de Marc L. montre l’ampleur de la crise culturelle du journalisme et de l’information que nous traversons. L’affaire Marc L. montre également que les subtilités techniques proposées à coup de termes séduisants comme “journalisme citoyen”, “journalisme participatif” ou dernier avatar en date “journalisme de liens” ne règlent pas une seconde ce problème – voir même l’accentuent parce qu’en l’occurrence, techniquement parlant, elles renforcent les potentiels de reprise sans vérification ou mise en perspective des sources. Que pas grand monde n’ait été choqué de la contradiction centrale de Marc L., à savoir un anonyme qui prend la parole dans des grands médias au sujet d’un article que personne n’avait lu ou presque en dit long sur nos capacités à converser de tout et n’importe quoi et à nous aveugler nous-mêmes. Avant, nous avions le panurgisme des journalistes et de leur caste supérieure, les éditorialistes. A ces deux catégories, il faut ajouter nos leaders d’opinions communautaires qui font prendre la rumeur comme on fait prendre une bonne mayonnaise – pour le meilleur comme pour le pire. Les moutons ont de très beaux jours devant eux sous le soleil du web social… (et nous avions nous même succombé à la pression sociale de ce buzz avec un billet torché)”
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