En 2002, le DVD avait permis de découvrir une édition du film qui se distinguait, par son éclat et sa netteté, des vieilles copies 16 mm vues sur le petit écran ou dans les ciné-clubs universitaires. Depuis, la technologie du DVD a progressé, les artisans du numérique ont affiné leur savoir-faire. Et entre-temps, les studios ont édité des DVD d’autres classiques comme Casablanca, Le Trésor de la Sierra Madre, Le Faucon maltais, ainsi que de vieux films muets de Buster Keaton and Charlie Chaplin, sur lesquels ces progrès sont visibles, si bien que la première version numérique de Citizen Kane n’était plus à la hauteur.
Elle était trop éclatante, trop propre. Elle avait été bien décrassée, mais avait perdu en texture, en profondeur et en grain.
Tout aussi impeccable (pour ne pas dire immaculée), la version Blu-ray a su garder la texture, le grain et tous les détails. Sur les plans étonnants où Orson Welles et son directeur de la photo Greg Toland éclairent le décor pour que tout soit net de l’avant-plan à l’arrière-plan, tout est parfaitement distinct. Dans le dernier plan, qui montre toutes les vieilleries accumulées par Kane, on identifie clairement chaque objet. Qu’il s’agisse des visages, du bric-à-brac sur les étagères, du contraste saisissant entre les scènes très sombres et les scènes très éclairées ou encore de celles où dominent les nuances de gris, tout est net et rappelle la pellicule. Le Blu-ray rend les ambiances, ou plutôt les subtiles variations d’ambiance, du film avec une intensité que je n’avais jamais remarquée auparavant.
L’entier de l’histoire : «Citizen Kane» comme vous ne l’avez jamais vu | Slate.
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