
Dans son dernier billet, Larry Cuban répond aux principales questions qu’on lui pose sur ses raisons d’être un sceptique relativement à l’emploi des technologies dans l’enseignement.
Cet article est aussi un bon moyen pour prendre connaissance de ses principaux travaux en la matière depuis les années 1980. D’autant que l’article est très synthétique et clair tout en présentant ceux-ci du point d e vue de l’auteur lui-même.
Cependant, il revient plus particulièrement sur les raisons de ses réserves à l’égard des technologies à l’école, des discours les promouvant et sur leurs capacités à changer les pratiques et l’institution scolaire.
Il profite donc de ce billet pour répondre aux questions qui lui sont régulièrement posée concernant ce scepticisme technologique. A l’une de ces questions, il en profite d’ailleurs de préciser qu’il est un utilisateur régulier de celles-ci — il possède aujourd’hui un ordinateur de bureau, un ordinateur portable, un iPad et un iPhone — tant pour son usage propre que dans son enseignement depuis les années 1950… à l’exception de PowerPoint.
Le passage suivant résume le mieux, à mon avis, ses réserves à l’égard des technologies éducatives :
«the enormous amount of money spent on new technologies without much evidence of their efficacy on teaching and learning means that other options such as investing in more teachers and their professional development are lost. That is inefficient and ineffective policymaking.»
Rappelons, en outre, que Larry Cuban est un enseignant progressiste. Il n’est pas un conservateur en manière éducative, bien au contraire. En 1984, il a publié un livre important intitulé «How Teachers Taught: Constancy and Change in American Classrooms, 1890-1980.» Et comme il le dit lui-même :
«In that book, I tracked the repeated (and failed) efforts of progressive reformers over a century to change classroom practice in urban, suburban, and rural classrooms from teacher-centered to student-centered lessons. […]. The idea that reforming teaching was linked to the introduction of new technologies intrigued me. »
De How Teacher Thaught (1984) à Oversold and Underused: Computers in Classrooms (2001), le grand mérite des travaux de Cuban est d’avoir systématiquement observé non pas les discours sur les pratiques, mais les réalités de celle-ci dans les classes avec ou sans ordinateurs. Ces travaux nous interrogent tant sur la manière de faire évoluer les pratiques des enseignants que sur celle d’intégrer véritablement et durablement les technologies à l’école au-delà de l’effet «Canada dry». ((Ca a la couleur de la technologie, le goût de la technologie utilisée à l’école, mais cela n’en est pas au-delà du colifichet.))
A lire donc : FAQs for a Skeptic on Technology | Larry Cuban
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