
Il a suffi d’une volonté d’Instagram de changer ses conditions générales pour que l’attitude d’une partie de ses utilisateurs change à son égard. Dans le même temps, Flickr refondait son application iPhone en incluant à son tour des filtres. Indépendantes l’une de l’autre, ces deux actions ont remis Flickr sous le feu des projecteurs. De «has been», Flickr redevenait in et Instagram le vilain petit canard.
Tant mieux pour Flickr qui vaut mieux que son air de «has been». Il faut avouer cependant que depuis son rachat par Yahoo, Flickr perdait au fil du temps de son intérêt. Les choses sont peut-être en train de changer. Il vaut la peine de rappeler que Flickr est une application pour les photographes avertis ou non. Vous pouvez protéger vos photos en les gardant privées, les réserver à vos amis ou les placer sous copyright ou Creative Commons (cc). Toute une série de garanties pour l’utilisateur, contrairement à Instagram, de garder la main sur la propriété de vos images. Et ceci depuis fort longtemps.
Avec ses filtres pour son application iPhone (et Android je suppose), Flickr ajoute la possibilité de l’utiliser à la manière d’Instagram. Même si ce n’est certainement pas sa fonction première, c’est fort bien venu. D’autre part, vous pouvez très facilement publier vos photos à partir de Flickr sur votre blog, twitter, pinterest ou facebook. De cette manière-là également, vous garder la main puisque votre fichier «orignal» est hébergé sur Flickr avec les droits afférents.
Concernant Instagram, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que le nouveau propriétaire tente de changer le contrat liant Instagram à ses utilisateurs. Lors du rachat, je titrais Facebook/Instagram : nouvelle Compagnie des Indes et esclavage numérique? (13 avril 2012) et j’indiquais que
Soudain, les utilisateurs-producteurs sont vendus avec leurs données et contenus. Un marché d’esclaves numériques apparaît. Certains cherchent alors à s’affranchir et à rompre leurs chaînes alors que d’autres restent dans l’illusion de leur libre-arbitre et changent docilement de maître. Pas un seul coup de fouet n’a alors été échangé.
Je n’ai donc pas de quoi être surpris par ce dernier épisode. De plus, même si certains se sont alors réveillés, la grande majorité des utilisateurs n’a pas bronché.
En avril 2012, comme en 2011 ou en 2013, l’internaute se doit de maîtriser sa vie numérique et d’être son propre maître plutôt que de choisir de qui il sera l’esclave. La liberté est un bien trop précieux pour la remettre entre les mains de quiconque, fut-il même un maître bienveillant et attentionné. ((Firefox ou Google Chrome: Etre son propre maître ou choisir de qui nous serons l’esclave?))
Comme disait l’autre, It’s a Brave New World. ((http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Meilleur_des_mondes))
[…] n’est nullement un hasard si en 2012 Facebook a racheté Instagram et Google le logiciel Snapspeed (Google lance Snapseed sur Android et veut bousculer Instagram) […]