
«Après un mois de manifestations réprimées avec la violence policière que l’on sait (plusieurs morts, des milliers de blessés), et la place nette faite à coups de lance à eau et de gaz lacrymogène dans le parc Gezi attenant à la place Taksim désormais aussi célèbre que la place Tahrir, un homme seul a poursuivi la lutte à sa manière. En s’y tenant debout immobile pendant des heures. Devenu l’icône du mouvement par la force d’une seule photo, un peu comme le fut à « son corps défendant » le jeune chinois stoppant par sa seule présence une colonne de chars sur la place Tian-An-Men, le chorégraphe du nom de Erdem Gunduz a fait des émules dans toute la Turquie. D’autres « hommes à l’arrêt » ont pris le relais de sa présence muette et non-violente. Mais à Istanbul, le mouvement a pris ces derniers jours un autre visage avec l’apparition d’hommes et de femmes, certes debout et immobiles, mais ostensiblement plongés dans la lecture d’un livre. Jusqu’à inspirer un « Taksim Square Book Club », comment en témoigne le blog du photographe anglais George Henton.»
Laisser un commentaire