Décembre 1917. Une compagnie de l’US Marines Corps débarque en France et est envoyée au front. Pour la première fois, les hommes de la Compagnie K découvrent la guerre : attaques de nuit, balles qui sifflent, obus qui explosent, ordres absurdes, grondement de l’artillerie, la pluie et le froid, la tentation de déserter. Les cent-treize soldats qui composent cette compagnie prennent tour à tour la parole pour raconter leur guerre, toutes les guerres. L’un après l’autre, ils décrivent près d’un an de combats, puis le retour au pays pour ceux qui ont pu rentrer, traumatisés, blessés, hantés à jamais par ce qu’ils ont vécu.
WILLIAM MARCH (1893-1954) de son vrai nom William Edward Campbell, est né en Alabama. En 1917, il s’engage dans l’US Marine Corps et combat en France pendant la Première Guerre mondiale d’où il revient décoré de la Croix de Guerre, de la Distinguished Service Cross et de la Navy Cross. Hanté par la guerre, il mettra dix ans à écrire Compagnie K, son premier roman publié en 1933. Il se consacre ensuite à l’écriture et publie plusieurs recueils de nouvelles et romans. Finaliste du National Book Award, il était, selon l’écrivain et critique Alistair Cooke, “le génie méconnu de notre temps”.
Le 5 juin 1917 s’ouvre la conscription américaine qui marque l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale. William Campbell, alors âgé de 23 ans, s’engage comme des millions d’Américains ce jour là. La Compagnie F de l’US Marine Corps, à laquelle il est affecté, aborde les côtes françaises à la fin du mois de février 1918 et traverse la France pour rejoindre la ligne de front à quelques kilomètres de Verdun, où la guerre s’est enlisée dans les tranchées. Le 6 juin 1918 a lieu la première grande offensive à laquelle participent les troupes américaines : la bataille du bois de Belleau, tristement célèbre pour détenir le record de soldats américains tués en une seule bataille. Blessé, William Campbell est évacué vers l’arrière. Soixante pour cent des effectifs de sa compagnie connaissent le même sort ou sont tués au cours de ces combats. À son retour au front, il participe aux batailles de Soissons, Saint-Mihiel, Blanc Mont jusqu’à ce que l’armistice entraîne sa compagnie dans la marche vers le Rhin. Promu rapidement au grade de caporal, puis de sergent, il reçoit la Croix de guerre, la Distinguished Service Cross et la Navy Cross.
De tous les auteurs américains qui écriront sur la Première Guerre mondiale, William Campbell, alias William March, est le plus décoré et celui qui eut la plus longue expérience du conflit. Il revint aux États-Unis avec la réputation d’être un combattant qui restait en toutes circonstances étranger à la peur. Il laissera pourtant planer une grande part de mystère sur cette expérience. Dans l’une de ses lettres, il écrivit à sa famille qu’il serait marqué de manière indélébile par ce qu’il avait vécu. À son retour de France, et bien que tous les rapports médicaux le déclarent en parfaite santé, il annonce à ses proches qu’il n’a que peu de temps à vivre, les gaz allemands lui ayant causé des dommages pulmonaires irrémédiables.
Inspiré par son expérience du conflit, Compagnie K est un roman qui s’inscrit dans la droite ligne d’À l’Ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque. William March dresse là un tableau de la Grande Guerre du point de vue d’un soldat américain. Compagnie K est salué comme un chef-d’œuvre par de nombreux critiques et écrivains. Le livre est traduit pour la première fois en français.
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