
« Le monde est malade aujourd’hui. Il y a des choses plus simples à apprendre au fond d’une crique que Hitler, le stalinisme ou la confusion du capitalisme… », écrit John Steinbeck en 1940. L’océan est un refuge. Il largue les amarres et tire sa révérence. « Le vaste monde s’éloigne très vite. La peur, la férocité, la contagion de la guerre, les incertitudes d’ordre économique… » La société des hommes l’effraie. En Europe, le chaos. En Amérique, l’hystérie. Les Raisins de la colère, publiés en 1939, font de lui la cible de toutes les passions. On le traite de pervers et de drogué, on brûle son livre dans les vallées de Californie, des admirateurs campent devant sa porte et le FBI mène l’enquête pour voir si ce roman, sur les pauvres gens déplacés par la grande crise de 1929, ne cacherait pas la menace d’un terrible activiste communiste. A bord du Western Flyer, qui a pris la mer à Monterey, le rythme s’alanguit, le moteur cogne doucement, le roulis amortit les humeurs, l’angoisse est « avalée par les anticorps de la tranquillité ». Rien de plus qu’« un bateau et la mer ».Et les pensées, les rêveries qu’ils font naître. Sans réserves. Sans limites. Cap sur les luxuriances paradisiaques du golfe de Californie
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