
Ma première rencontre avec le monastère de St. Urban était singulière. J’arrivais depuis Roggwil et me dirigeais vers Langenthal. A un carrefour, je l’ai aperçu au loin dans la direction opposée. Ensuite, je le voyais dans les rétroviseurs de ma moto. Arrivé à mon domicile, j’ai cherché à savoir de quoi il en retournait. Avec dans l’idée d’en faire un jour un but de visite. Et ce jour est arrivé hier avec le soleil et le week-end de Pâques.

Les dimensions de l’édifice dépassent l’entendement dans le paysage agricole qui l’entoure. S’ajoutent les beautés et la majesté de cet édifice. Par ailleurs, dans une région protestante, un tel monastère interpelle, sauf que justement il est en territoire catholique puisque Pfaffnau est une commune du canton de Lucerne et non pas du canton de Berne comme l’est Langenthal toute proche.

En fait, nous nous trouvons dans une entremêlement de cantons (Argovie, Berne et Lucerne) et de religions. Berne a suivi la Réforme protestante, Lucerne est un haut lieu du catholicisme en Suisse et le canton d’Argovie est bi-confessionnel depuis son entrée dans la Confédération en 1803. Le monastère se dresse donc comme une forme de rempart au protestantisme tout proche.

A l’issue de la guerre du Sonderbund, la victoire des cantons protestants en 1848 à d’ailleurs conduit à la laïcisation de l’édifice qui est devenu en 1873 un hôpital psychiatrique. Ainsi que nous l’apprend sa notice sur Wikipedia :
Le 13 avril 1848, le canton de Lucerne décrèté après la mort de l’abbé Friedrich Pfluger la dissolution du monastère et la vente de biens monastiques dans le cadre du tribut de guerre des vainqueurs de la guerre du Sonderbund. Les œuvres d’art et la bibliothèque du monastère avec la collection Gatterer deviennent des propriétés de l’État. Les stalles sont enlevées, elles sont remises dans l’église en 1911. En 1873, les locaux sont transformés en hôpital psychiatrique de Lucerne. L’ensemble a, depuis, été inscrit comme bien culturel d’importance nationale. (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Saint-Urbain)
Si l’origine du monastère remonte à 1194 et à sa fondation par les moines cisterciens de l’abbaye de Lucelle, l’abbaye actuelle a été construite de 1711 à 1715 par l’architecte Franz Beer. Elle est l’un des exemples les plus impressionnants de l’architecture baroque en Suisse. L’interieur de l’église est splendide et mérite le détour à l’exemple de cette chaire latérale :
En cette veille de Pâques, j’ai eu la grande chance d’assister à la répétition du chœur de l’église, sublime moment largement dû à la qualité acoustique du bâtiment.

Par ailleurs, il fait bon flâner à l’extérieur. Vous pourrez notamment bénéficier d’exposition de sculptures et du jardin.

Aujourd’hui, le monastère figure à l’inventaire des biens culturels d’importance nationale.

Dans tous les cas, vous disposez d’un beau but de promenade.
Quel superbe article !
Merci 😉