
Jean Gabin, la gueule d’amour, le patriarche, l’acteur français par excellence… Cette icône du cinéma populaire est célébrée ce printemps à la Cinémathèque à travers cinquante films et des conférences de la critique Murielle Joudet, qui éclaire le mythe d’un nouveau jour.
Que reste-t-il à dire sur Gabin ? Pourquoi jugez-vous utile de replonger dans sa carrière ?
Gabin fonctionne comme tous les mythes : on pense le connaître mais on ne le connaît pas, ou du moins, s’y pencher c’est se rappeler les raisons qui font de lui un mythe. Gabin jeune c’est un courant d’air qui traverse le plan, c’est un idéal de naturel, d’authenticité. On pense que ces mots sont aujourd’hui surannés, or c’est encore ce qu’on demande aujourd’hui aux acteurs, c’est ce qui hante les réalisateurs : la quête de ce naturel. On réduit souvent Gabin à une figure sympathique et vieillotte qui ne nous dit plus rien, or revoir ces films c’est assister à tout le contraire, c’est un torrent, une force cinématographique, son apparition se fait toujours au présent, comme tous les grands acteurs. Avec Gabin on a là un des exemples les plus marquants de cette fascination française pour les non-acteurs, avec toujours le risque qu’ils finissent par se professionnaliser. Pour autant, il ne faut pas opposer trop facilement le naturel et la technique. Renoir aimait à rappeler que Gabin composait ses personnages et travaillait énormément pour atteindre à ce naturel.
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Photo by: © Alcina / DR
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