
Universitaire à Washington, Bill Beverly aura attendu ses 50 ans pour faire son entrée en littérature. Dans la cour des grands. Son premier roman, Dodgers, conte le voyage de quatre ados afro-américains de Los Angeles impliqués dans un trafic de drogue, partis tuer un juge dans le Wisconsin. Trois mille kilomètres en voiture, ponctués d’embrouilles, de rencontres et de surprises. Le héros du récit s’appelle East, 15 ans, un enfant des rues qui n’était jusque-là jamais sorti de son quartier. Hors du ghetto, il va se révéler à lui-même.
Dodgers associe deux mythologies propres à la culture américaine : la fuite et la route. Avec un réalisme parfois teinté de lyrisme, Bill Beverly montre comment les réflexes liés à la ségrégation urbaine et raciale se dissolvent à l’épreuve de la mobilité. Dodgers est autant un thriller, un road-trip dans une Amérique désindustrialisée, qu’un portrait en mouvement. Inoubliable.
Source : La sélection littéraire du « Monde »
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