
Personnellement j’en retiens 4 parmi les 5 premiers…

1. Salman Rushdie Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits (Actes Sud)
Le grand retour de Rushdie au genre fantastique, ou quand le monde est envahi par les djinns qui s’appuient sur des humains fanatiques (qu’ils forment en partie) pour anéantir les autres humains. Une interrogation drolatique sur la nature humaine, faite de bons et de mauvais côtés, dont les djinns ne seraient que la part démoniaque. Très drôle, virtuose dans sa construction, un tour de force qui hybride le roman et la philosophie.

2. Leïla Slimani Chanson douce (Gallimard)
Inspiré d’un fait divers survenu aux USA, le deuxième roman de cette jeune Franco-Marocaine met au jour avec subtilité les inégalités sociales en France, à travers l’histoire d’une nounou en état de précarité, qui va craquer et tuer les enfants (de bobos parisiens) dont elle a la charge. D’une intelligence aiguë, le livre a reçu le prix Goncourt 2016.

3. Jonathan Franzen Purity (L’Olivier)
Le roman le plus ambitieux de l’auteur de Freedom, qui sort enfin de l’univers clos de la famille pour confronter ses personnages hautement complexes à la réalité du monde contemporain : journalisme contre WikiLeaks, vérité contre marché, idéalisme contre compromis. En fil rouge, une jeune fille, Purity, à la recherche de son père. Un grand roman international.

5. Nina Yargekov Double nationalité (P.O.L)
Avec ce troisième roman, la jeune écrivaine de 36 ans s’est hissée très haut. Un matin, une fille amnésique se retrouve, maquillée et coiffée d’un diadème, dans un aéroport avec deux passeports dans son sac. Elle-même enfant d’émigrés à la double nationalité (hongroise et française), Yargekov analyse le décalage constant qui se joue dans la psyché des binationaux, face au réel et à une identité établie. Salutaire après les débats sur la déchéance de nationalité.
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