
Nous sommes dans l’Angleterre rurale, un jour de 1924. Un jour particulier que l’aristocratie appelle le « dimanche des mères » et au cours duquel les maîtres donnent congé aux domestiques pour qu’ils aillent rendre visite à leurs parents.
Mais Jane Fairchild, elle, n’a pas de famille. Orpheline, elle a été placée comme bonne et est tombée amoureuse de Paul, un fils de famille devenu son amant caché. Ce sera là leur ultime rendez-vous, car Paul s’apprête à épouser Emma, une jeune femme de sa classe, quelques jours plus tard.
Dans sa version anglaise, ce Dimanche des mères commence comme un conte. « Tu iras au bal », promet la phrase de Cendrillon placée en exergue. Entre le début et la fin, il y a juste un dimanche. Vingt-quatre heures de la vie d’une femme. Un concentré de ses désillusions, de ses espoirs, de ses découvertes, de ses lectures… et puis un deuil qui la conduira à une étrange « sensation d’être en vie ». A peine 140 pages. Et un travail d’orfèvre sous la plume fine et subtile du grand Graham Swift, l’un des meilleurs auteurs, aujourd’hui, chez nos voisins anglais. Florence Noiville
« Le Dimanche des mères » (Mothering Sunday), de Graham Swift, traduit de l’anglais par Marie-Odile Fortier-Masek, Gallimard, « Du monde entier », 142 pages, 14,50 €.
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