«Si la guerre est perdue, alors le peuple allemand aussi sera perdu.» Ces mots d’Hitler, recueillis dans son bunker par Albert Speer peu de temps avant la fin, résument l’obstination insensée du IIIe Reich à poursuivre une guerre perdue, entraînant le pays entier dans l’abîme. Sans cette fidélité absolue d’une majorité d’Allemands, et sans cette surenchère de violence déployée par les nazis jusqu’aux derniers jours de leur règne criminel, la Seconde Guerre mondiale aurait pu s’achever plus tôt et épargner de nombreuses vies.
Tel est le constat apocalyptique que dresse Heinz Rein dans un roman aux allures de reportage écrit à toute vitesse au lendemain de la guerre, et qui a attendu 70 ans pour être traduit en français. Berlin finale n’a pas connu les honneurs de Seul dans Berlin de Hans Fallada, roman iconique de la résistance allemande, ou Dehors devant la porte de Wolfgang Borchert, pièce emblématique de la «littérature des ruines». Il frappe pourtant par l’exposition de la machine à broyer nazie comme par son sens du suspense qui rend sa lecture compulsive sur près de 900 pages.
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