L’assassinat du premier ministre suédois a fait plus qu’inspirer quelques romans policiers : il a suscité une explosion de vocations dans la littérature noire.
Sjöwall et Wahlöö, Henning Mankell, Leif G. W. Persson, Gunnar Staalesen… toute une génération d’écrivains scandinaves s’est penché sur les crispations nationalistes, les inquiétudes liées à la sauvegarde de l’Etat-Providence, l’extension des réseaux mafieux, la montée de la xénophobie…
Henning Mankell (1948-2015), père du commissaire Kurt Wallander et l’un des nombreux héritiers revendiqués de Sjowall et Wahloo, a toujours considéré que le meurtre d’Olof Palme avait déclenché des vocations, qu’une génération d’auteurs de polars était née de cette désillusion. « L’Occident est tombé dans le piège de la guerre froide, confiait-il à Télérama à la faveur de la parution de L’Homme inquiet (Seuil, 2010). L’assassinat du premier ministre suédois Olof Palme demeure toujours un mystère. Intellectuel, bourgeois et cependant travailliste, il avait pris position contre la guerre du Vietnam, donc contre les Etats-Unis. Etait-il pour autant un agent prosoviétique ? La Suède n’ose pas regarder son histoire en face et vit dans le mensonge, toujours obsédée par l’espionnage russe, tout en niant le rôle caché des Etats-Unis. Mais si l’on refuse de connaître l’histoire, on ne peut appréhender le futur ! En voiture, il faut regarder dans le rétroviseur pour éviter l’accident, non ? Nos gouvernants ne regardent ni dans le rétroviseur ni loin devant. »
— À lire sur www.lemonde.fr/culture/article/2019/01/30/l-affaire-olof-palme-detonateur-du-polar-scandinave_5416807_3246.html
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