
Dans Kapital !, comme dans la vie, tout est politique – même si on ne s’en rend pas forcément compte. Le plateau lui-même est composé de 82 cases, “soit l’espérance de vie moyenne des Français”, indique la notice explicative (qui précise toutefois qu’il y a un écart de “treize ans de vie” entre riches et pauvres !). Avant de commencer, les joueurs lancent le dé. Celui qui fait le plus gros chiffre est le “dominant” de la partie, les autres sont les “dominés”, les deux catégories ayant leurs cartes respectives. Le premier part avec un avantage dans son stock initial de Kapitaux (la monnaie du jeu, répartie en Kapital financier, Kapital culturel, Kapital social et Kapital symbolique). Le but : en accumuler le plus possible et arriver à la dernière case.
“Mettre à bas les mécanismes de la domination sociale”
Mais c’est au cours de la partie que le jeu prend tout son sens, grâce aux cartes d’actions que l’on tire à chaque tour, et aux cases spéciales (Grève générale, Révolution, Prison et Tous ensemble). Ainsi, dans la langue des sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot (spécialistes de la grande bourgeoisie, et fortement engagés à gauche), qui ont conçu avec espièglerie ce nouveau jeu édité à La Ville brûle, le but devient : “Tenter de mettre à bas les mécanismes de la domination sociale pour gagner la guerre des classes !”
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