
Chaque jour, les traces que nous laissons sur Internet créent un hologramme de nous-mêmes, un double de datas. Le chercheur américain montre comment la surveillance numérique s’appuie sur notre profond désir de nous exhiber. Les méthaphores de Big Brother et de prison panoptique ne suffisent plus pour comprendre ce qu’il appelle «la nouvelle société d’exposition». Professeur de droit à Columbia University et directeur d’études à l’Ehess, Bernard E.Harcourt s’intéresse désormais à la surveillance numérique et aux nouveaux rapports de pouvoir qu’elle institue. Libération l’a interviewé.

Par rapport à ses nouveaux rapports de pouvoir et cette surveillance numérique, Bernard Harcourt propose des pistes pour résister.
Piste 1 :
« Il y a pourtant des pistes de réponses. D’un côté des nouvelles technologies permettent de se rendre un peu moins visibles : systèmes de cryptage, alternatives à Facebook décentralisées et sécurisées comme la plateforme Diaspora. »
Piste 2 :
« Une autre stratégie est de «renverser la caméra» et de dévoiler les activités des gouvernements ou des firmes, tout comme les manifestants filment les violences policières et les diffusent sur les réseaux sociaux… »
Piste 3 :
« Etant donné notre implication, il va falloir repenser le système de propriété des datas. C’est compliqué, mais pas impossible (…) Là encore plusieurs solutions existent : certains proposent d’assumer la privatisation des données personnelles et que nous, sujets numériques, contrôlions la commercialisation de nos propres données. Mieux vaudrait selon moi tenter de trouver une piste autour des communs, en transformant par exemple les médias sociaux et les entreprises internet en associations non marchandes. »
-A lire : Bernard Harcourt: «La société numérique repose sur la folle divulgation de nous-mêmes» – Libération
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