
_ _ Une lycéenne fait ses devoirs sur Internet, près de Tours, le 27 mars. Photo Alain Jocard. AFP
La continuité pédagogique, assurée pour l’essentiel sur le Web, peut être une vraie galère pour ceux qui n’ont ni ordinateur ni Internet. Cette fracture numérique pourrait creuser encore un peu plus les inégalités. Des témoignages forts et interrogeants au-delà de l’école sur la situation économique et sociale en France.
Ecrire, écrire, écrire. Depuis le début du confinement, Nadira, femme au foyer de 38 ans, ne se défait plus de ses stylos. Cette mère de six enfants, âgés de 6 mois à 17 ans dont quatre sont scolarisés, n’a ni ordinateur, ni tablette, ni imprimante. «L’ordi a lâché il y a quelques mois. Ce sont des frais importants, on mettait de l’argent de côté pour en racheter un plus tard.» Ce foyer de huit personnes, originaire de Harnes (Pas-de-Calais), ne peut compter que sur un smartphone.
Le défi de la continuité pédagogique, basée sur des ressources en ligne, l’est doublement pour les foyers comme celui de Nadira. Pour sa fille en cinquième, ses fils en CE1 et CM2, les devoirs sont envoyés par mail ou sur l’environnement numérique de travail (ENT) de façon quotidienne ou hebdomadaire par les profs. «Des fois, ça me prend des après-midi complètes pour tout recopier et que les enfants puissent faire les devoirs le lendemain.» Pour son fils en moyenne section, elle regrette : «Je n’ai fait que deux exercices. C’est beaucoup de découpages à imprimer, je ne peux rien faire.» Elle s’est tout de même acharnée à lui recopier les 24 prénoms de ses camarades en majuscules, minuscules, liés, non liés. «J’ai commencé à 18 heures et j’ai fini à 1 heure du matin pour que tout soit bien fait.»
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Il faudrait arrêter avec cette passion hypocrite de l’école ! C’est la vie vie d’abord qui est école. Trois mois d’école en moins, croyez-vous sérieusement que cela change grand chose dans une Vie ? C’est de la vie ordinaire qu’on apprend l’essentiel. « Je connais gens de toutes sortes / ils n’égalent pas leur destin / leurs yeux sont des feux mal éteints / leurs cœurs bougent comme leurs portes ». Je lle dis avec d’autant plus de sincérité que j’ai été prof toute ma vie.
En quoi ma « passion » serait-elle hypocrite ? J’avoue une certaine perplexité par rapport à vos propos.
Ce qui m’occupe (ou préoccupe), école confinée ou non, c’est la question des inégalités scolaires.
Depuis Bourdieu et Passeron, nous savons le rôle que l’école joue dans la reproduction sociale et donc dans le maintien et même l’accroissement des inégalités dans la société.
La situation actuelle ne fait que d’accroître ces inégalités scolaires dont le système scolaire en France s’en est fait une spécialité.
Pendant ces trois mois sans école, on apprend bien d’autres choses, qui font partie de la vie, du réel, aussi Ces trois mois de scolarité se rattraperont ensuite..
Probablement qu’ils apprendront d’autres choses. mais là n’est pas ni mon propos, ni celui de l’article.
En rien ces trois mois hors école ne diminueront les inégalités scolaires. Au contraire même.
Les conditions dans lesquelles le travail scolaire s’effectue vont les renforcer.
Ainsi, une enquête menées en Suisse, Allemagne et Autriche met justement en évidence l’énorme disparité du temps consacré à la maison aux tâches scolaires.
Vos propos auraient de la pertinence si effectivement la situation actuelle était sans école à la maison. Mais il n’en est rien et plus particulièrement en France (sujet de l’article).