
Dans les tours d’un jour un peu dingue qu’il me soit possible d’entreprendre depuis la région de Vevey/Montreux, le carré d’as des Alpes (Furka, Saint-Gothard, Nufenen, Grimsel) tient une des deux premières places avec le tour des Saint-Bernard (Grand-Saint-Bernard, Petit-Saint-Bernard, Cormet de Roselend, col des Saisies, Chamonix et retour). En route.
En ce lundi 20 juillet, c’est mon premier jour de vacances. La journée s’annonce ensoleillée. Il est 8h30 quand je démarre Captain Adventure. Le pique-nique est à bord.
Dans un premier temps, rien de très exceptionnel. Il s’agit de rejoindre le plus rapidement possible Brig et de remonter la vallée du Rhône. Autouroute jusqu’à Sierre, puis route nationale et bout d’autoroute (ceux réalisés récemment) jusqu’à Brig qui marquera le « vrai » début de la journée. La température s’élève à 22/23° au départ.
A 9h00, je m’arrête au restoroute de Martigny pour un café. 15 minutes plus tard, je repars et reprends l’autoroute pour le premier chantier routier de la journée.
La route déroule aisément jusqu’à Sierre. Après je constate que le nombre de voitures est déjà important. La circulation s’annonce fournie pour le col de la Furka.
Après Brig, il est temps de rejoindre le plateau alpin. La route s’élève par palliers jusqu’à Ulrichen qui distribue la circulation entre le col du Nufenen à ma droite et celles pour le col de la Furka et du Grimsel.
Peu avant, j’ai fait un bref arrêt pour abreuver ma monture et prendre un croissant.
A partir d’Oberwald et la station de ferroutage pour Realp, la route prend définitivement les caractéristiques d’un col. Le pente augmente.
A Gletsch, une nouvelle bifurcation distribue la circulation entre le col du Grimsel à ma droite et la Furka. A la sortie de Gletsch, la route amorce une nouvelle déclivité. La partie « sérieuse » du col de la Furka débute. La route reste très roulante pour les motards.
Quelques kilomètres plus loin, arrivée au Belvédère qui permet d’aller sur le glacier ou d’observer le paysage en direction du canton du Valais. Je poursuis néanmoins ma montée jusqu’au sommet du col.

Au sommet (2429 mètres), il est 11h30. Le parking déborde de véhicules de toutes sorte. Cette année s’annonce particulièrement chargée en présence humaine en montagne, effet du covid-19 garantit sur facture. La température est de 15°. Le paysage comme d’habitude est à couper le souffle.

J’amorce ensuite la descente. Elle toujours aussi spectaculaire au début en raison du précipice que vous contemplez sur votre droite et de l’étroitesse de la chaussée. Cette année, elle est rendue plus délicate en raison de la circulation qui va dans tous les sens et comprend toute les formes possibles de véhicule et de conducteur. Il y a même des leçons d’auto-école qui s’y déroulent…
Heureusement, le paysage est toujours autant à couper le souffle. Ça descend sec jusqu’à Realp, l’autre gare de ferroutage de la ligne de la Furka.
A peine arrivé à Hospenthal que la route du Saint-Gothard vous fait signe sur la droite. Plus haut, il est normalement possible d’emprunter sur votre droite l’ancienne route pavée. Elle est réservée actuellement aux cyclistes. De nombreux travaux jalonnent la montée.
Il est 12h20 lorsque j’arrive au sommet du col (2107 mètres). J’emprunte ensuite l’ancienne route du col essentiellement pavée. Je vous la conseille. Vous irez probablement moins vite, mais le décor en vaut la peine. Et elle vous plonge dans le passé. Bon à éviter en cas de mauvais temps, car vous allez faire du patinage plus que de la moto.
A noter aussi que le choix de l’ancienne route est judicieux, car il y a moins de circulation. Elle est réservée aux connaisseurs et à ceux qui sont moins pressés. Plus je descends sur le Tessin et Airolo, plus la température monte. Ah le Sud…
A Airolo, pas le temps de souffler que je rejoins le début du col du Nufenen en remontant le splendide val Bedretto. C’est un col que j’apprécie particulièrement. Il est plus sauvage ou moins policé que les deux autres cols pris précédemment. Il y a moins de circulation. Néanmoins, à nouveau cette année, les différents lieux sont pris d’assaut par les promeneurs et les gens en villégiature. Assez incroyable.

Peu avant le sommet, je trouve néanmoins, vers 13h00, un lieu pour me poser et faire ma pause de midi. Le décor aux alentours est juste magnifique. Je mange en pleine nature à quelques centaines de mètres de ma moto.

Je reprends ensuite ma route pour atteindre le sommet du col du Nufenen à 14h00. Situé à 2 478 mètres d’altitude, c’est le deuxième col routier le plus haut de Suisse après le col de l’Umbrail (2501 mètres) dans les Grisons et entre la Suisse et l’Italie.

Il s’agit de rejoindre à nouveau Ulrichen pour reprendre la route de la Furka et du Grimsel jusqu’à Gletsch. Arrivé à Gletsch, j’en profite pour faire une pause café et photographier le glacier d’Aletsch qui marque le début du Rhône.

Sur le parking, la photo suivante donne idée de la diversité des moyens de locomotion rencontrés sur la route aujourd’hui :

Le vélomoteur et la carriole me rappellent mes étés à la ferme où la « boille » à lait était amenée à la laiterie de la sorte.
Une fois les photos faites et le café bu, je reprends la route pour le Grimsel. De ce côté-ci, le sommet est vite atteint. Il est 15heures. Le col lui-même culmine à 2164 mètres. Depuis de nombreuses années, les motards sont bien accueillis par un confère digne de Mad Max. Captain Adventure est ravi.

La descente sur Meiringen et Brienz est elle plus longue, mais elle est magnifique avec notamment les ouvrages du barrage du Grimsel.
Longer le lac de Brienz et sa rive droite est un délice, rendu un peu fastidieux par la circulation. Mais bon… C’est toujours mieux que la rive gauche et la semi-autoroute.
A 16h10, c’est l’heure des quatre-heures au bord du lac à Oberried.

Je rejoins Interlaken, remplie de touristes, puis j’emprunte la rive droite du lac de Thoune avec sa route serpentant, à la sortie d’Interlaken, entre les falaises et la route creusée dans la roche. C’est toujours un moment particulier.
En longeant tant le lac de Brienz que celui de Thoune, je vois du monde partout et plus particulièrement les bords de l’eau sont pris d’assaut. Il faut dire que la température s’élève désormais à 31,5°. Mais j’ai rarement vu autant de monde dans les zones de bains et baignades.
Je rejoins Thoune que j’apprécie particulièrement. Certes elle est touristique, mais il y a aussi toute une population locale et de jolies rues piétonnes de deux côtés de l’Aar. Il est 17h30 et il temps de faire une bonne pause. Elle durera une heure pour profiter de marcher et de la ville.

En parlant de l’Aar, il y a même un spot de surf très prisé… Si, si… A vous de juger !
A noter que la circulation à Thoune à 17h30 n’a rien à envier au giratoire de la Gare de Vevey aux heures de pointe. Et ceci sur tout le centre-ville. Il est à noter le parking du château qui permet d’accéder rapidement au centre-ville, bien vu, mais encore faut-il y arriver !
Après une bonne promenade, l’observation des surfeurs, une glace et un café, il est 18h30 et temps d’entreprendre la dernière étape du roadtrip du jour. Direction Zweisimen et le col du Jaun. J’y arrive à 19h14. Je m’y arrête pour finir mon pique-nique du jour. Je redescends ensuite tranquillement sur Bulle et la maison. A 20h35 et après 468 km, je mets définitivement pied à terre. Heureux et content. Les vacances commencent bien.
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