
En réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne a décidé d’interdire certains médias acquis à la cause du Kremlin, tels que Russia Today (RT) ou Sputnik. Mais pour certains spécialistes, cette censure envoie un mauvais message et peut même s’avérer contre-productive.
Mesure inédite en « temps de paix »
L’UE, quant à elle, a choisi l’approche plus radicale, celle de l’interdiction. Or, cela détonne dans l’histoire récente de l’Europe. Les rares interdictions de diffuser mises en place depuis la Seconde Guerre mondiale ont été prononcées dans des contextes particuliers: la France a utilisé cet outil pendant la guerre d’Algérie, et l’Allemagne de l’Ouest avait également interdit des publications communistes.
Selon l’historien français Fabrice d’Almeida, spécialiste des médias et de la propagande, cette pratique existe rarement en temps de paix. « Ce type de mesures, ce sont celles qu’on prend quand on est vraiment en guerre. Quand on a des troupes engagées, on rentre dans un système où la liberté d’expression n’a plus lieu d’être », déclare le chercheur. Or, explique-t-il, l’UE n’a pas proclamé l' »état de siège », qui est la mesure technique qui permet de censurer directement les journaux et de surveiller l’information.
En interdisant à ces médias russes de diffuser, l’Union européenne se comporte donc comme en temps de guerre alors que, formellement, elle n’est pas engagée dans ce conflit. « C’est un peu étrange en termes de pure légitimité », estime Fabrice d’Almeida.
Source : L’Europe censure les médias prorusses, une décision controversée
Laisser un commentaire