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Lyonel Kaufmann blogue…

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Sur la route à moto avec un café

Lyonel Kaufmann

14-18 : revue de presse du 11 novembre

11 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Les commémorations de 14-18 battent leur plein plus particulièrement en ce 11 novembre. Revue de presse subjective d’articles actuels ou de 2014 sur le conflit.

Documentaire. En mémoire de ces «Poilus d’ailleurs» | Mediapart 

Ils venaient de tous les coins du monde, enrôlés de gré ou de force pour se battre dès 1914 contre la Triple Alliance, en défense d’un pays qui les avait colonisés. Avec ce documentaire, Mehdi Lallaoui rend hommage à ces combattants oubliés qui, en ce centenaire de la Première Guerre mondiale, n’ont même pas eu droit à une véritable reconnaissance.

– Source : Documentaire. En mémoire de ces «Poilus d’ailleurs» www.mediapart.fr

1914-1918 : la mémoire ou l’oubli ? Entretien avec Nicolas Offenstadt par La Vie des idées

Acteur de la commémoration de la Grande Guerre, l’historien Nicolas Offenstadt revient pour la Vie des idées sur le travail qui est pour lui celui de l’intellectuel spécifique : introduire une référence historienne dans un espace public saturé d’activisme mémoriel. Il est interviewé par La Vie des idées.
Sur les trois registres de la commémoration en France :

Il y a en fait trois registres de commémoration, que le gouvernement utilise à tout de rôle ou simultanément, selon les contextes : le registre patriotique du roman national ; le registre franco-allemand, celui de l’amitié ; le registre international, celui de la paix mondiale. L’armée, quant à elle, essaie de reprendre la main en mettant en avant une approche plus « défense nationale » du conflit. Ca a été très sensible le 6 septembre, au moment de la célébration « 100 villes – 100 héros – 100 drapeaux », organisée par le Ministère de la défense. Pour commémorer la bataille de la Marne, on a choisi des héros de guerre, répartis sur tout le territoire, et on les a célébrés, notamment dans les casernes, dans une ambiance très militaire. L’autre moment, c’est la cérémonie de fin de bataille de la Marne, le 12 septembre, exclusivement française, à l’encontre de toute une tradition. L’armée était centrale dans le dispositif de la cérémonie. Le discours de Manuel Valls était centré sur le patriotisme, et il aurait pu être fait il y a des décennies. À ces deux moments, on sent une vraie remilitarisation du discours, qui suscite des doutes certains chez les militants de la mémoire de guerre. D’ailleurs, les références socialistes sont très absentes dans les discours gouvernementaux. Jaurès est mentionné, mais les socialistes et les syndicalistes qui se sont opposés à la guerre sont clairement marginalisés. Or, le choix a été fait de commémorer l’essentiel de la commémoration par l’État en 1914 : 28 juin, Sarajevo, 14 juillet, 3 août, 12 septembre, 11 novembre. Cela peut changer. Mais ça signifie que les discours plus pacifistes qu’on pourrait attendre autour de Verdun en 2016 ou 2017 ne devraient pas être le fait de l’État.

– via 1914-1918 : la mémoire ou l’oubli ?  www.laviedesidees.fr

Dans l’interview, il termine en indiquant que «pour les historiens, un enjeu de taille tient dans l’écriture d’une histoire véritablement mondiale de la Grande Guerre».

Grande Guerre : quand les Canadiens-Français refusaient de s’enrôler | France24

© www.museedelaguerre.ca | Affiche de recrutement avec un fantassin canadien et un soldat français

France24 a choisi de présenter un aspect méconnu du conflit avec la crise de l’enrôlement au Québec. En effet, de nombreux Canadiens-Français, qui ne se sentaient proches ni des Britanniques ni des Français refusèrent de s’engager dans le conflit.

À l’occasion du centenaire de la Grande Guerre, le ministère français de la Défense avait organisé, le vendredi 4 avril 2014, une journée d’études sur la place du Québec lors de la Première Guerre mondiale. Au cours de ce colloque, les historiens invités ont notamment abordé la crise qu’a connue cette région francophone à la suite de la conscription instituée au Canada en 1917. Relativement peu connue en France, cette période de tension a pourtant durablement influencé la société québécoise.

La suite : Grande Guerre : quand les Canadiens-Français refusaient de s’enrôler | France 24 


Grande Guerre. La transposition de la 1ère guerre mondiale au cinéma aide-t-elle à comprendre ce moment décisif de l’histoire | France Culture

Emission de France culture autour de l’ouvrage de Josepha Laroche (2014). La Grande Guerre au cinéma. Un pacifisme sans illusions. Paris: L’Harmattan. Dans son ouvrage, Josepha Laroche analyse vingt films en autant de courts chapitres de structure identique. Tout d’abord, elle présente les conditions de réalisation du film et l’intrigue générale. Puis elle soulève une question d’ordre sociopolitique contemporaine. Par exemple, Les sentiers de la gloire posent la question de la réhabilitation des fusillés pour l’exemple. Un compte-rendu : http://lectures.revues.org/15486.

L’émission : Grande Guerre. La transposition de la 1ère guerre mondiale au cinéma aide-t-elle à comprendre ce moment décisif de l’histoire.

Classé sous :histoire

Revue de presse : Concours « Première Guerre mondiale » pour les classes suisses : projets récompensés

9 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Berne, 07.11.2014 – Le concours lancé par le président de la Confédération Didier Burkhalter en mars 2014 à l’occasion du centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale a été remporté par trois classes, l’une de Liestal, l’autre de Morges et la troisième de Tenero. Dans toute la Suisse, des élèves se sont penchés sur le thème de la « Grande Guerre », et ont soumis des projets. Les classes récompensées se rendront la semaine prochaine à Ypres, en Belgique, et y rencontreront le président de la Confédération le 14 novembre 2014. Ypres a été le théâtre de batailles sanglantes pendant la Première Guerre mondiale.

L’information : Concours « Première Guerre mondiale » pour les classes suisses : projets récompensés.

Classé sous :histoire Balisé avec :14-18, Concours, Histoire, RevuePresse, Suisse

Pour répondre à Eric #Zemmour sur #Vichy

9 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En laissant complaisamment Eric Zemmour redonner ses lettres de noblesse à cette pourriture qu’a constitué le régime de Vichy, nous nous préparons à des lendemains difficiles. Le documentaire de Jérôme Prieur “Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé” est probablement une des meilleures réponses aux propos ignominieux d’Eric Zemmour.

Hélène Berr à gauche sur cette image extraite du documentaire Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé. © DR

C’est un article de Télérama ((François Ekchajzer. Regardez “Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé”, un documentaire de Jérome Prieur | Télérama 08.11.2014.)) qui m’a amené à visionner le documentaire poignant de Jérôme Prieur “Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé”. Le documentaire dure 1h23 et peut être visionné en entier sur DailyMotion :

http://www.dailymotion.com/video/x28h3hp_helene-berr-une-jeune-fille-dans-paris-occupe_tv

Hélène Berr commence son journal le 7 avril 1942. Elle a eu 21 ans le 27 mars. Elle ne sait pas qu’elle n’a plus que deux ans à vivre, mais elle sait que la menace est là, « comme dans un mauvais rêve ». Etudiante brillante, elle ne peut pas passer l’agrégation d’anglais, car elle est juive, et le statut des juifs qui vient d’être promulgué par le régime de Vichy l’en empêche. Elle doit porter l’étoile jaune, elle se voit montrée du doigt dans la rue. Dans le documentaire de Jérôme Prieur, ses réflexions sur cette stigmatisation sont accompagnées d’images prises dans les rues, qui font honte. Il y a là une certaine horreur française, dans l’abstention, dans le consentement à ce statut des juifs, à la « brutalité de la discrimination » dont parle Hélène Berr. On s’arrête un moment sur ce panneau : « Parc à jeux. Réservé aux enfants. Interdit aux juifs ». Pas même un graffiti pour rayer cette mention ((‘‘Par délicatesse / J’ai perdu ma vie » | non-fiction.fr.)).

Sans difficulté, le journal d’Hélène Berr comme les images d’archives de Jérôme Prieur démontent la thèse, remise au goût du jour par Eric Zemmour, selon laquelle le régime de Pétain aurait servi de « bouclier » à l’Occupation allemande ((La version 2014 du «bouclier» par Eric Zemmour consiste à affirmer que si des Juifs français ont été épargnés, c’est parce que le gouvernement de Laval et Pétain, victime des exigences allemandes, avait opté pour une solution intermédiaire : sacrifier les Juifs étrangers pour sauver les Juifs français. Il en découle une plaidoirie de Zemmour sur l’habileté politique de l’Etat pétainiste. En ce sens, Eric Zemmour est bien un descendant de cette droite française «vichyste».)). Hélène Berr et le documentaire montrent à quel point toutes les différentes humiliations progressives à l’égard des Juifs en France (Français ou non) et leur enchaînement sont le fait d’une collaboration constante entre les autorités allemandes et françaises et mettent en place un projet idéologique et politique qui, depuis longtemps revendiqué par une partie de la droite, accompagnait pleinement la politique d’Occupation allemande en France.

Quand le documentaire nous donne à voir matériellement les différents décrets pris par les autorités françaises ou allemandes ou que les actualités nous présentent Pierre Laval main dans la main avec les autorités allemandes lors du premier échange «prisonniers français contre travailleurs français pour l’Allemagne», le journal d’Hélène met ces faits et documents en perspective au travers de leur réception et de leur vécu par cette jeune femme brillante.

Il en est ainsi lors de l’évocation concrète de l’application sur ses habits de la pose de l’étoile jaune sur ses habits et de sa vie en société qui s’en suit. Ce passage vaut tous les discours sur l’entreprise de déshumanisation en cours. Ainsi, le 23 juin 1942, son père ((Raymond Berr, ingénieur des Mines, vice-président directeur général de Kuhlmann, décoré de la croix de guerre et de la légion d’honneur, est arrêté par la police et interné à Drancy.)) est arrêté par des policiers français parce que son étoile est mal cousue ((Chaque Juif dispose de trois étoiles en tissus à fixer sur ses habits.)); sa femme l’avait en effet installée à l’aide d’agrafes et de pressions afin de pouvoir la mettre sur tous les costumes… Pour ce fait, Raymond Berr passera trois mois en prison et ne sera libéré en septembre que contre une caution. Hélène Berr a alors ces phrases :

«Nous vivons heure par heure, non plus semaine par semaine»

puis, en juillet :

«Quelque chose se prépare, quelque chose qui sera une tragédie, la tragédie peut-être.»

Et, plus tard, lorsqu’un employé de métro enjoint Hélène de changer de wagon conformément aux dernières directives publiées, il n’est évidemment plus possible d’invoquer le mythe du bouclier français…

Si les autorités françaises et allemandes commencent par déporter des Juifs étrangers vivant en France ((Et là également les autorités commencent par faire des distinctions entre les nationalités avant de planifier la déportation de tous les Juifs étrangers vivant en France.)), l’arrestation de son père indique bien qu’il ne s’agit que d’une étape dans l’entreprise de déportation. Comme lorsqu’en novembre 1943, Hélène évoque  l’arrestation par les gendarmes d’un… bébé de 2 ans qui revient chercher 5 enfants pour que le cota du jour de 1000 soit atteint ((Cette arrestation et ce gendarme illustrent l’époque où Laval, au motif qu’il ne fallait pas séparer les familles, livra également les enfants aux Allemands. C’était ça ce régime de Vichy que veut réhabiliter Eric Zemmour.)) :

«Qu’on en soit arrivé à concevoir le devoir comme une chose indépendante de la conscience, indépendante de la justice, de la bonté, de la charité, c’est là la preuve de l’inanité de notre prétendue civilisation.»

Elle pose alors ce constat

«comment guérira-t-on l’humanité autrement qu’en lui dévoilant d’abord toute sa pourriture, comment purifiera-t-on le monde autrement qu’en lui faisant comprendre l’étendue du mal qu’il commet ?»

En laissant complaisamment Eric Zemmour redonner ses lettres de noblesse à cette pourriture, nous nous préparons à des lendemains difficiles. Disons-lui «stop» pour qu’Hélène ne meurt pas une deuxième fois et que son témoignage ne soit pas vain ((Le 8 mars 1944, Hélène et ses parents sont arrêtés, et déportés le 27 mars, le jour de ses 24 ans. Tous mourront en déportation, Hélène en avril 1945, à Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération du camp. Battue à mort par une gardienne parce qu’elle ne s’était pas réveillée, ce matin-là.)).

A lire :  Journal, d’Hélène Berr, préface de Patrick Modiano, suivi de Hélène Berr, une vie confisquée, par Mariette Job. Éditions Tallandier, janvier 2008. (ISBN 978-2-84734-500-1). Réédité en format de poche aux éditions Points, en mai 2009 (également disponible en « édition scolaire »).

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C’est à Craonne sur le plateau qu’on doit laisser sa peau : promenade photographique sur le chemin des Dames.

9 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Une promenade photographique et historique que je vous encourage à découvrir autant pour la qualité du texte que celle des photos.

Ils n'ont pas choisi leur sépulture - photo@vservat.
Ils n’ont pas choisi leur sépulture – photo@vservat.

«Premier pas sur le Chemin des Dames, à Craonne, son point le plus oriental. En contrebas du plateau de Californie, un bois et la plaine. Une oeuvre d’art contemporain disparue. En métal lourd et froid, des visages pris dans les rets d’un filet. Ils n’ont pas choisi leur sépulture dit la plaque au sol, seule dans cet espace désormais vide.»

Lire et voir la suite : clgeluardservat.blogspot.ch

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Y aller ou pas ? Retours sur une expérience télévisuelle (1)

7 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Ce billet de «Devenir historien-ne» est né d’une conversation sur Twitter. @BenoitVaillot et @thibault_lh discutaient de l’entretien qu’ils venaient d’accepter de donner à un journaliste pour une émission de télé. Il échangeaient sur leurs doutes et les raisons qui les avaient poussés à accepter. C’est alors qu’il leur a été demandé par Emilien Ruiz s’ils seraient partant pour écrire un billet de « retour d’expérience ».

Il se trouve en effet que l’entretien concernait les usages de l’histoire  et le succès de figures médiatiques telles que Lorànt Deutsch (principal invité de l’émission) et Éric Zemmour, soit un thème traité depuis quelques temps par Devenir historien-ne.

Fallait-il y aller ou pas ? Les deux historiens y répondent dans leur billet et expliquent leur choix. Il reviendront, dans un prochain billet, sur cette expérience à la lumière d’une analyse de l’émission après diffusion.

Cet article est particulièrement intéressant pour l’enseignant relativement aux usages médiatiques de l’histoire et la nécessaire contextualisation d’émissions historiques, comme de films de fiction, avant leur usage éventuel en classe. Il interroge également les enseignants d’histoire, et donc pas seulement les chercheurs en histoire, concernant l’impact médiatique de certaines figures tels Lorànt Deutsch ou Éric Zemmour sur les conceptions historiques de nos élèves.

Ensuite, les propos suivants de Benoit Vaillot interpelleront également les enseignants à propos de la question de la neutralité possible ou non de l’enseignant en classe d’histoire face à certains discours du champs médiatique et politique :

Les questions posées ont été les mêmes que celles de Thibault, quoique peut-être plus directes et franches, me voyant enclin à adopter un ton plus politique (et donc polémique ?) que scientifique. Le journaliste souhaitait délibérément opposer de façon manichéenne le succès d’un Lorànt Deutsch aux historiens de métier moins lus. J’ai clairement exprimé que réfuter historiquement les écrits d’un Lorànt Deutsch ou d’un Éric Zemmour n’était pas difficile, et qu’il ne fallait pas se cantonner à cela mais bien à en critiquer la portée politique. J’ai donc essayé d’élever la réflexion en prenant l’exemple précis de la réhabilitation du régime de Vichy et du maréchal Pétain par Éric Zemmour. Je me suis efforcé de faire comprendre que la réhabilitation du régime de Vichy n’est pas gratuite et s’inscrit dans un combat pour l’hégémonie culturelle, qui prépare l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite ou d’une droite plus dure.

Lire les propos et l’article de Benoit Vaillot et Thibault Le Hégarat : Y aller ou pas ? Retours sur une expérience télévisuelle (1) | Devenir historien-ne

 

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Regards d’un historien sur les sciences humaines numériques

5 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En février dernier, l’expression digital humanities atteignait la cote de 100 % sur Google Trends. Pour certains enthousiastes, ces sciences humaines numériques représenteraient l’avenir, voire une planche de salut pour les programmes en lettres, sciences humaines et sciences sociales, qui souffrent d’une remise en question de leur valeur émanant de la crise financière que connaît le monde de l’enseignement supérieur (Darcos, 2011). Mais comment concilie-t-on l’enseignement d’outils et de compétences numériques au sein de disciplines traditionnellement peu tournées vers la technologie? Perspectives SSF, le bulletin de veille du Service de soutien à la formation de l’Université de Sherbrooke, s’est entretenu avec Léon Robichaud, directeur du Département d’histoire depuis juin dernier.

Léon Robichaud, directeur du Département d’histoire. Photo : Université de Sherbrooke

Concernant les sciences humaines numériques, Léon Robichaud dispense une vision nuancée de leur apport :

«Le numérique agit comme un amplificateur et augmente les capacités de l’historien. Ce n’est pas une solution magique»

Cependant si la méthodologie historique reste comparable, l’échelle de travail et la masse des données changent et peuvent susciter de nouvelles questions de recherche :

«Un historien qui souhaite écrire l’histoire de la Maison-Blanche sous Lyndon Johnson devra lire et analyser les 40 000 notes de service […] …[S]ous Clinton, il devra examiner quelque quatre millions de courriels…», illustrait récemment le magazine Affaires universitaires (2014).

Concernant ses étudiants, Léon Robichaud pose un regard plutôt sévère (mais que j’aurai tendance à partager sur les motivations de certains à choisir l’histoire ou l’enseignement pour échapper aux technologies) :

«Les jeunes de cette génération communiquent et consomment beaucoup grâce au numérique, mais ils créent assez peu, dit-il. Parmi ceux qui s’inscrivent en histoire, plusieurs ont choisi une filière où ils pensent avoir moins besoin de côtoyer les technologies…»

Le site Sherbrooke, histoire et patrimoine

 Dans son cours «Informatique appliquée à l’histoire», Léon Robichaud développe une pédagogie de projet et de médiatisation du travail effectué par les étudiants :

En Informatique appliquée à l’histoire, l’apprentissage du numérique s’effectue à partir d’un projet concret auquel les étudiantes et étudiants peuvent adhérer : par exemple, le site Sherbrooke, histoire et patrimoine qui permet notamment une visite virtuelle du quartier sud de Sherbrooke en 1921. L’apprentissage de connaissances et de compétences n’est donc pas artificiel. Léon Robichaud souligne par ailleurs l’importance d’enseigner le sens critique afin d’aider les futurs historiens à développer un réflexe de prudence par rapport aux données numériques : «La donnée est construite. Quelle sorte d’analyse peut-on faire avec les données disponibles? Toutes les corrélations ne sont pas des rapports de cause à effet.»

Au final, Léon Robichaud offre un regard rafraîchissant et sans complaisance de la discipline historique à l’heure du numérique.

Références :
Darcos, Martin, «Manifeste des Digital Humanities», THATCamp, 26 mars 2011
Maltais, Sébastien, Dubois, Caroline, «Visite du quartier Sud de Sherbrooke, version 1921», Perspectives SSF, 2 mai 2014. Article en ligne, dernière consultation 5.11.2014 : http://www.usherbrooke.ca/histoire/accueil/babillard/babillard-details/article/25431/

L’article complet : Regards d’un historien sur les sciences humaines numériques | Université de Sherbrooke

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Le film de la semaine : De l’autre coté du mur

5 novembre 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Comment rendre vivants le quotidien de la Guerre froide et la séparation de l’Allemagne en deux blocs ‘antinomiques’ ? A l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la chute du mur de Berlin, « De l’autre côté du mur » de Christian Schwochow, jeune cinéaste allemand né à l’Est, nous donne l’occasion sur grand écran de vivre l’installation difficile, en ‘Occident’, d’une jeune femme et de son fils, réfugiés venus de RDA, à la fin des années 70. Documentée et réaliste, la fiction dramatique n’apporte pas seulement un éclairage pertinent sur une période historique tendue, elle permet aussi de réfléchir sur les notions d’intégration et de citoyenneté, tout en soulevant cette question essentielle : qu’est-ce que la trahison pour qui ne sait pas encore à quel nation il appartient ?

Le compte-rendu du Café pédagogique : Le film de la semaine : De lautre coté du mur.

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Rouen – 16.10.2014

24 octobre 2014 by Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Rouen - 16.10.2014

En ce jeudi 16 octobre, je redécouvre, l’appareil à la main, la vieille ville de Rouen.
De retour à la maison, je retravaille la photo et découvre Pixelmator pour iPad (http://www.pixelmator.com/ipad/#).

Classé sous :Blogcafé

René Burri (1933-2014)

21 octobre 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

René Burri (1933-2014), photographe de l’agence Magnum et célèbre pour ses photos de Che Guevarra ou de Brazilia, est mort, ce lundi 20 octobre 2014, à l’âge de 81 ans. Un très bel hommage en images de la part du Festival Images et de Télérama.

René Burri

Photographie: Samuel Rouge, Vernissage du Festival Images en septembre 2012

René Burri a été pour le Festival Images un parrain d’une très grande générosité, un ami, un conseiller, un modèle de persévérance et de créativité. Le Festival lui rend hommage : http://www.images.ch/2014/fr/2014/10/21/in-memoriam-rene-burri-1933-2014/

buri_sao-paulo_1960
René Burri, Saõ Paulo, Brésil, 1960.

Les 20 photos du portfolio de Télérama : René Burri en 20 photos marquantes | Télérama.fr.

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Apprendre avec le numérique ? | Le Café pédagogique

21 octobre 2014 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

A quelques jours de la publication en France d’un plan numérique de 800 millions d’euros, il faut oser remettre en cause l’efficacité du numérique dans l’enseignement. C’est ce que font André Tricot, professeur en psychologie et Franck Amadieu, maitre de conférence, dans un petit livre publié par Retz. « Ce petit ouvrage défend un point de vue très simple : les mythes liés au numérique ont fait beaucoup de mal à la crédibilité des nouvelles technologies pour l’apprentissage ». Ainsi l’ouvrage analyse 11 mythes  numériques qu’il analyse en s’appuyant sur les travaux scientifiques. Le numérique motive les élèves ? Parfois oui. Mais c’est sans rapport avec son efficacité. Le numérique permet un apprentissage plus actif ? Tout dépend du scénario. Vrais empêcheurs de ronronner béatement, les auteurs nous remettent les pieds sur terre. « Les outils ne sont que des outils. Quand on leur assigne cette place alors les outils numériques ont un potentiel formidable ». Car l’ouvrage n’est pas une oeuvre de technophobes. Les deux auteurs travaillent depuis des années sur les usages éducatifs du numérique. C’est cette connaissance qui les amène à baliser le terrain du numérique à l’école. Et à interroger du coup encore une fois les politiques. Amadieu, F., Tricot, A. (2014). Apprendre avec le numérique. Mythes et réalités. Paris: Retz. ISBN 978-2-7256-3320-6 L’interview du Café pédagogique : Apprendre avec le numérique ?.

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