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Lyonel Kaufmann blogue…

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Sur la route à moto avec un café

histoire

Olten et la Guerre des paysans de 1653

6 février 2025 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Jeudi 5 février 2025. Je visite la vieille ville d’Olten et je prends en photo une façade que je trouve particulièrement intéressante.

Olten (06.02.2025)

En m’approchant ensuite, je lis l’inscription suivante sur la façade « Aussug der Oltener in den Bauernkrieg 1653 » (« Exode ou sortie des habitants d’Olten lors de la guerre des paysans en 1653 »).

De retour à la maison, je fais quelques recherches sur la situation d’Olten durant cette guerre. Je trouve de l’information sur le site de la commune d’Olten (https://www.olten.ch/geschichte/349). En voici la traduction :

Le fait qu’Urs von Arx, originaire d’Olten, ait apposé le sceau officiel de la ville d’Olten sur la « lettre d’Huttwil » des paysans révoltés lors de la grande Landsgemeinde de Huttwil du 14 mai 1653, a coûté cher à Olten, qui avait ouvertement sympathisé avec les paysans révoltés. En effet, après l’écrasement de la révolte, le gouvernement profita de cette mesure pour punir la ville de son pacte avec les paysans révoltés en la privant de tous les privilèges politiques qui lui restaient jusqu’alors et en la transformant en une vulgaire petite ville soumise. Le sceau fut confisqué et la charte de la ville, que le gouvernement avait encore confirmée en 1592, fut rendue caduque en coupant le sceau des autorités. Il fut ensuite exposé à l’hôtel de ville de Soleure avec la pétoire du sceau d’Olten, en souvenir du sort réservé à l’avenir aux rebelles. Ce n’est que lorsque l’ancien régime s’effondra que la Cour suprême de la République helvétique une et indivisible, lors de sa séance du 12 novembre 1818, accéda à la demande de la ville d’Olten. Le 12 novembre 1800, la Cour suprême de la ville d’Olten a répondu à la demande du citoyen d’Olten, le médecin Joseph Cartier (1763-1839), et a restitué à la ville son ancien droit de cité et son sceau, qui avait été conservé à Soleure depuis 1653.

Dans l’article consacré à la Guerre des paysans de 1653, le DHS ne parle pas de la situation d’Olten (https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/008909/2010-05-07/). Par contre, il est fait mention de la perte de ses franchises en 1653 en raison de Guerre des paysans dans l’article consacré à la commune (https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/001168/2010-09-16/). L’article précise :

Ces amputations dans les anciens droits fondèrent une tradition de résistance contre le chef-lieu. En 1798, O. accueillit les Français en libérateurs.

L’article laisse à penser que l’attitude à l’égard des Français et de la Révolution française est directement en lien avec cette tradition de résistance.

Tags : #AuCafe #Histoire #Roadbook #photographie

Patrick Boucheron : Ce que peut l’histoire (Podcast)

4 février 2024 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Leçon inaugurale au Collège de France prononcée le jeudi 17 décembre 2015

En cette journée du dimanche 4 février 2024, je découvre le podcast réunissant les leçons de Patrick Boucheron au Collège de France. Je réécoute avec intéreêt et délice sa leçon inaugurale du jeudi 17 décembre 2015 en ce même collège. Il faut écouter ce phrasé singulier de Patrick Boucheron et se laisser emporter par son rythme et sa scansion. C’est magistral, dans tous les sens du terme, et d’une intelligence rare. Bonne écoute.

La magistrale leçon inaugurale de Patrick Boucheron au Collège de France

Je sais que les effet du pouvoir symoliques sont tout sauf symboliques. […] Tout pouvoir est pouvoir de mise en récit. […] Toute histoire des pouvoirs ne peut être, implicitement, qu’une histoire comparée des pouvoirs.

(Patrick Boucheron)

Le lien : https://open.spotify.com/show/1MDvkL2ODkulyKYJUGaQNs?si=14b980e0f63942f2

Ce que peut l’histoire la solennité des lieux et la gravité des temps risquent toujours d’inspirer à qui entre dans ces murs. Le geste inaugural de Michelet est si puissant que toute prétention à le répéter, ou même simplement à s’en autoriser, ne serait que singerie. Soit, indifféremment, puérilité ou sénilité. Or nous sommes dans l’âge adulte, et par conséquent fatigués du prophétisme. Que peut l’histoire aujourd’hui ? Que doit-elle tenter pour persister et rester fidèle à elle-même ?

Telle est la question, grave sans doute, que je souhaite poser aujourd’hui, en ces lieux, et devant vous. S’y entend peut-être en écho le cri de Spinoza, cette manière d’ontologie qui se dit dans les termes de l’éthique : nul ne sait ce que peut un corps. Pouvoir, qu’est-ce à dire ici ? Il ne s’agira pas de réclamer de manière solennelle et martiale quelque chose pour l’histoire : rétive à sa puissance, elle ne se rend maîtresse de rien. Pas davantage on ne revendiquera quoi que ce soit pour les historiens – qu’ils se chagrinent parfois de s’éloigner de l’oreille des puissants ne nous importe guère. Il faudra plutôt se demander ce que peut l’histoire, ce qu’elle peut encore, ce qu’elle peut vraiment – entendez à la fois ce qui lui est possible et ce qu’elle est en puissance.

Patrick Boucheron

Patrick Boucheron est né en 1965, à Paris. Après des études secondaires au lycée Marcelin-Berthelot (Saint-Maur-des-Fossés) puis au lycée Henri-IV (Paris), il entre à l’École normale supérieure de Saint-Cloud en 1985 et obtient l’agrégation d’histoire en 1988. C’est sous la direction de Pierre Toubert qu’il soutient en 1994 à l’université de Paris 1 sa thèse de doctorat d’histoire médiévale, publiée quatre ans plus tard sous le titre Le pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan (XIVe-XVe siècles), Rome, École française de Rome, 1998 (Collection de l’EFR, 239).

Maître de conférences en histoire médiévale à l’École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud de 1994 à 1999, puis à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à partir de 1999, il fut membre junior de l’Institut universitaire de France de 2004 à 2009. En 2009, il soutient à l’université de Paris 1 une habilitation à diriger des recherches intitulée La trace et l’aura (garant : Jean-Philippe Genet) et est élu professeur d’histoire du Moyen Âge dans cette même université en 2012. Il fut, de 2015 à 2020, président du conseil scientifique de l’École française de Rome. En 2015, il a été élu professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle », prononçant sa leçon inaugurale le 17 décembre 2015 (Ce que peut l’histoire, Collège de France/Fayard, 2016).

Lire la suite de sa biographie : https://www.college-de-france.fr/fr/personne/patrick-boucheron

Canada : L’île d’Anticosti à l’UNESCO : « J’en ai des frissons », réagit le chef d’Ekuanitshit | Radio-Canada.ca

23 septembre 2023 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

« J’en ai des frissons parce qu’on vient de protéger la nature, des humains et surtout l’histoire de 450 millions d’années »

Jean-Charles Piétacho, chef de la communauté innue d’Ekuanitshit, à la suite de l’inscription de l’île d’Anticosti au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La chute Vauréal, sur l’île d’Anticosti. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA

Si l’île d’Anticosti a été choisie, c’est notamment parce qu’on y trouve le témoignage fossile le plus complet de la vie marine de l’époque couvrant 10 millions d’années de l’histoire de la Terre, soit de l’Ordovicien supérieur au Silurien inférieur, il y a 447 à 437 millions d’années, selon la fiche technique présentée à l’UNESCO.

Pour Réal Tettaut, le chef de Nutashkuan, une autre communauté innue de la Côte-Nord, cette décision de l’UNESCO va permettre la pérennité d’un travail scientifique de classe mondiale étant donné l’abondance, la diversité et l’état de conservation exceptionnel des fossiles sur l’île. Cela réitère que l’île d’Anticosti est le meilleur laboratoire naturel sur la planète pour étudier les fossiles et les couches sédimentaires de la première extinction de masse de la vie sur Terre, s’est-il exprimé.

Au cours de la dernière décennie, cette immense île au milieu du fleuve Saint-Laurent a fait l’objet de convoitise et de controverse. Des entreprises pétrolières et gazières ont voulu exploiter ses ressources en hydrocarbures, avec la bénédiction du gouvernement québécois de Pauline Marois de l’époque.

Source : https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/2011562/anticosti-unesco-pietacho-autochtone-innu

Non, le Néolithique n’était pas une période pacifique

11 mai 2023 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Depuis 2014, la Russie s’est lancée dans la prédation de l’Ukraine. Scandale juridique en plein XXIe siècle, pareille guerre territoriale est aussi un archaïsme néolithique. C’est en effet pendant « l’ère des paysans », qui commence en Europe il y a quelque 8 500 ans au sud-est du continent, que le territoire est devenu un enjeu de conflits violents. Pour autant, selon une théorie répandue, le Néolithique aurait avant tout été une période paisible. Sur la base de l’analyse des marques de traumatismes portées par des centaines de squelettes, Linda Fibiger, de l’université d’Édimbourg, et trois collègues anthropologues se demandent si cette théorie est encore tenable…

Source : https://www.pourlascience.fr/sd/anthropologie/non-le-neolithique-n-etait-pas-une-periode-pacifique-24864.php

Matriarcat : les trois âges d’une illusion

25 avril 2023 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Reblog via Geeks anciens

« Exista-t-il un temps où les femmes vécurent à égalité avec les hommes, voire où elles les dominèrent ? L’idée, sous des formes renouvelées, fascine depuis qu’elle a été forgée au XIXe siècle. Aujourd’hui encore certains ouvrages présentent une préhistoire dénuée de toute oppression masculine. La communauté scientifique juge pourtant cette hypothèse hautement improbable. »
(Article en partie réservé aux internautes disposant d’un abonnement.)
https://www.lhistoire.fr/matriarcat-les-trois-%C3%A2ges-d%E2%80%99une-illusion
#LHistoire #GeeksAnciens

Elie Buzyn, l’un des derniers grands témoins français d’Auschwitz, est mort

23 mai 2022 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Disparition Déporté depuis la Pologne, Elie Buzyn, père de l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’est employé à transmettre la mémoire de la Shoah. Il appelait les jeunes à être «des témoins des témoins». Il est mort lundi matin, à 93 ans.

Un demi-siècle après le génocide, son fils âgé d’une vingtaine d’années lui dit : «Je veux aller à Auschwitz voir où mes grands-parents paternels ont disparu. Je comprends que ce soit trop dur pour toi. J’irai seul, avec un groupe». «Dans la minute je lui ai dit : si quelqu’un doit t’accompagner, c’est moi», confiait le Dr Buzyn.

Dès lors, il a considéré comme «un devoir» que de témoigner dans les écoles et à Auschwitz, avec les groupes conduits chaque année par le grand rabbin de France Haïm Korsia. Elie Buzyn y a emmené ses enfants, et plusieurs de ses huit petits-enfants, quand ils avaient passé l’âge de quinze ans. Il demeurait convaincu que tous ceux qu’il avait aidés à approcher l’horreur des camps allaient «devenir à leur tour des témoins. Des témoins des témoins».

Source : Elie Buzyn, l’un des derniers grands témoins français d’Auschwitz, est mort

Concert pour le Bangladesh (1971)

24 mai 2021 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

AppleTV+ propose « 1971, l’année où la musique a tout changé » une série documentaire en huit épisodes conçue à partir du livre 1971 : Never a Dull Moment (« jamais un moment sans intérêt »), du journaliste et éditeur de magazines musicaux britanniques David Hepworth. Il y est question de musique avec Marvin Gaye, Aretha Franklin, John Lennon, George Harrison, The Rolling Stones, The Who, Elton John, ou de futures vedettes alors comme David Bowie, Alice Cooper, Marc Bolan et son groupe T-Rex. Mais il est aussi et surtout question de la situation sociale et politique aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne avec, durant quelques minutes (dans le huitième épisode), un passage rapide en Allemagne.

Dans le premier épisode, il est principalement évoqué la Guerre du Vietnam, mais également le premier des grands concerts caritatifs, au Madison Square Garden le 1er août 1971, mené par l’ex-Beatle George Harrison en faveur des réfugiés du Bangladesh. Des deux concerts réalisés le même jour, je vous propose le premier concert, retrouvé sur Vimeo.

Concernant la genèse de ce concert, l’article que lui consacre Wikipedia nous apprend que

En novembre 1970, le cyclone Bhola dévaste la côte du Pakistan oriental (ancien nom du Bangladesh) causant la mort de 300 000 à 500 000 personnes ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalî grandit un peu plus lorsque Mujibur Rahman, dont la Ligue Awami a obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année1, est empêché d’entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président Yahya Khan le fait arrêter la nuit du 25 mars 1971, et lance l’opération Searchlight, une attaque militaire contre le Pakistan oriental. Les méthodes sanglantes employées, la violence de la guerre provoquent la mort de nombreux civils. Les intellectuels et les hindous sont les principales cibles ; environ dix millions de réfugiés fuient en Inde. Les estimations du nombre de morts vont de 300 000 à 3 millions de personnes. C’est un véritable génocide. Le gouvernement indien estime le coût des soins pour les réfugiés à 1 million de dollars par jour. L’aide étrangère ne fournit qu’une fraction seulement de l’aide nécessaire, ainsi que du matériel médical et de la nourriture.

Ému par l’ampleur de la catastrophe et avec le concours du musicien indien Ravi Shankar, George Harrison, dont on connaît déjà l’intérêt pour le sous-continent indien, décide d’organiser un concert afin de venir en aide aux sinistrés. À cette époque, George est un ex-Beatle depuis plus d’un an, son triple album All Things Must Pass rencontre un immense succès aux États-Unis comme en Europe.

Lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Concert_for_Bangladesh

Outre Shankar et Harrison, les principaux artistes accueillis sur scène sont Bob Dylan, Eric Clapton, Ringo Starr, Billy Preston et Leon Russell.

Crédit image en-tête : George Harrison (à gauche) et Ravi Shankar pour le concert caritatif en faveur des réfugiés du Bangladesh, en 1971. APPLE TV+

Dernière taverne avant la fin du monde – Actuel Moyen Âge

10 octobre 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Une seconde maison

Une taverne au XVe siècle, BNf ms. FR 1460 f. 111V

Bien avant la crise du logement contemporaine, vivre dans le Paris médiéval quand on n’appartenait pas aux classes aisées était relativement inconfortable : on habitait dans une maison souvent sans cuisine, sans cheminée, où l’on reste uniquement le temps de dormir et où l’on vit parfois seul. Dès lors, la taverne devient un lieu convivial où l’on peut se nourrir et se désaltérer. À ce titre, dans les classes populaires il est courant de manger hors de chez soi, dans une taverne avec cuisine ou qui se fait livrer par des traiteurs. On peut y trouver de la nourriture bon marché, par exemple les « petits pâtés » des étudiants affamés ou de la charcuterie « prête à manger ». Au contraire, le bourgeois mange chez lui, se fait livrer auprès de professionnels de bouche réputés ou encore se rend dans des établissements de qualité que l’on appelle plus volontiers « hôtels ».

Pour aller plus loin

  • Claude Gauvard, « De grace especial ». Crime, État et société en France à la fin du Moyen Âge, Paris, Publications de la Sorbonne, 1991, en particulier les chapitres 6 « Ville et campagne », 9 « Nanti et marginal », 11 « L’espace maîtrisé » et 12 « L’espace perturbé ».
  • Bronislax Geremek, __Les marginaux parisiens aux XIV__e__ et XV__e__ siècles__, Paris, Flammarion, 1976.
  • Patrick Rambourg, « Les spécialistes du prêt-à-manger à Paris : cuisine publique et modes de restauration à la fin du Moyen Âge », in Vincent Marcilhac et Vincent Moriniaux, Les établissements de restauration dans le monde, actes du colloque de l’Université Paris-IV Sorbonne (12-13 octobre 2009), Paris, L’Harmattan, 2012, p. 113-125.
  • Jean Verdon, Boire au Moyen Âge, Paris, Perrin, 2002.
  • Mireille Vincent-Cassy, « Les habitués des tavernes parisienne à la fin du Moyen Âge ou les plaisirs partagés », in Claude Gauvard et Jean-Louis Robert (dir.), Être Parisien, Paris, Publications de la Sorbonne, 2004, p. 231-250.

Source : actuelmoyenage.wordpress.com

Travelogues : Hôtel Shepheard, Le Caire, 1906

1 mars 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire


© Burton Holmes Historical Collection

Ne pas connaître la terrasse du Shepheard est un crime de lèse-société. Le voyageur qui n’a pas foulé le pavé carrelé de cette terrasse vaut à peine mieux qu’un casanier. Et la femme du monde qui n’a pas siroté un thé aux tables de cette terrasse ne peut voir approcher cinq heures sans honte.

Holmes, B. (2018). Travelogues. Le plus grand voyageur de son temps (1892-1952). Edité par Genoa Caldwell. Cologne: Taschen, p. 314-315

L’hôtel Shepheard (Wikipedia)


Façade de l’hôtel Shepheard dans les années 1920 . Crédit : Photographer of American Colony Photo Department or its successor, the Matson Photo Service. * Public domain

L’hôtel Shepheard (« Shepheard’s Hotel ») est un ancien hôtel situé au Caire , en Égypte , en activité des années 1840 à 1952 , date de son incendie. Un hôtel moderne est construit à proximité en 1957 .

Le travelogue de Burton en Égypte (1906)

Burton Holmes réalise son premier reportage en Égypte en 1906. Il considère ce voyage comme lui permettant de retourner aux débuts de l’histoire humaine et la vallée du Nil comme le berceau de notre civilisation.

Entrée du temple d’Abou Simbel, 1906. © Burton Holmes Historical Collection

L’aube se levait un matin de la fin février. Notre guide se tenait dans la grande entée, regardant dehors vers le Nil, au-delà duquel se dessinaient les collines orientales contre la lueur du jour naissant.

Pour lui, grâce aux Britanniques, l’Egypte de 1906 est à la hauteur de ses traditions magnifiques :

L’Egypte, avant l’arrivée des Anglais, était une terre d’anarchie et de misère. […]. Aujourd’hui, l’Egypte se tient droite et prospère […].

Les extraits permettent d’inscrire et replacer Burton Holmes dans la vision occidentale et sociale de son époque. Par ailleurs, la photographie du temple d’Abou Simbel est tout simplement et techniquement remarquable.

Boucheron, P., Loiseau, J., Monnet, P., & Potin, Y. (2009). Histoire du monde au XVe siècle. Paris: Fayard.

28 décembre 2019 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Description: Le XVe siècle est le temps de l’invention du monde. De Tamerlan à Magellan, depuis l’Asie centrale jusqu’à la capture de l’Amérique en 1492, s’accomplit une première mondialisation. Mais la geste de Christophe Colomb est tout sauf un événement fortuit : elle est précédée, et surtout rendue possible et pensable, par une dynamique globale et séculaire d’interconnexion des espaces, des temps et des savoirs du monde. Elle ne se laisse en rien circonscrire par ce que l’on appellera plus tard l’occidentalisation du monde : les marchands de l’océan Indien, les marins chinois de l’amiral Zheng He, mais aussi les conquérants turcs ont toute leur part dans cette histoire des devenirs possibles du monde, où rien n’est encore écrit. Ni dictionnaire critique ni somme érudite, Histoire du monde au XV siècle se veut un essai collectif davantage qu’une encyclopédie. Faisant alterner les chapitres de synthèse et les textes au ton plus libre éclairant un événement, un personnage ou une oeuvre, le livre se prête à la lecture au long cours comme au hasard du cabotage. Mais dans tous les cas, il s’agit bien de susciter des étonnements par rapprochement et d’éveiller des curiosités par le déplacement du regard. Si l’accent est naturellement mis sur ce qui circule plutôt que sur ce qui cloisonne, s’inscrivant en cela dans les perspectives nouvelles d’une histoire globale attentive aux connexions des lieux et des temps, cette histoire du monde ne se réduit pas à une chronique de la mondialisation : il s’agit aussi de rendre compte des spécificités et des originalités des territoires du monde, des temps du monde, des écritures du monde, des devenirs du monde – ces quatre dimensions inspirant l’architecture d’ensemble du livre. — 4ème de couverture.

Comptes-rendus :

Le Monde :

Ce livre d’histoire est énorme (près de 900 pages in-quarto), mais il faut dire que l’objet qu’il envisage ne l’est pas moins : c’est l’« histoire du monde au xve siècle » qu’une nombreuse équipe d’auteurs emmenée par Patrick Boucheron retrace dans cette « aventure collective », qui peut être décrite comme un essai de Global History (ou World History). Pour un historien français, ce genre évoque immanquablement le souvenir de « l’ambition braudélienne d’une histoire totale » (p. 20). Mais cette référence éminente est aujourd’hui éloignée, depuis que « nouvelle histoire », micro-analyse ou encore retour du récit sont passés par là. En fait, cet essai de Global History intègre tous ces legs : si l’on est parfois tout près de l’histoire globale « à l’ancienne », retraçant les grands phénomènes, le trend et les flux – des marchandises, des hommes, des idées –, on note aussi la réelle diversité des approches et des méthodes et l’acceptation des incertitudes et des manques du savoir, loin des ambitions de cette époque des Annales et de son désir de procéder à la « pesée du monde », selon les mots fameux de Pierre Chaunu (cités p. 16).

« Histoire du monde au XVe siècle », sous la direction de Patrick Boucheron : et le monde se globalisa…
https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/11/19/histoire-du-monde-au-xve-siecle-sous-la-direction-de-patrick-boucheron_1269182_3260.html

Écrire l’histoire :

Depuis une trentaine d’années, ce qu’on appelle la « World History » a fait d’un monde décloisonné son objet d’étude privilégié, jouant des rapprochements et des comparaisons pour dépasser des récits nationaux au cadre souvent étriqué et surtout artificiel. Ainsi, en France, l' »histoire connectée » a été encouragée par les travaux de Serge Gruzinski et de Sanjay Subrahmanyam.L’ambitieuse Histoire du monde au XVe siècle que présentent Patrick Boucheron, Julien Loiseau, Pierre Monnet et Yann Potin, coordinateurs de cette oeuvre de grande ampleur, propose une application convaincante de cette nouvelle méthode. Conçu comme un « essai collectif » plutôt que comme une encyclopédie, le livre rassemble les articles d’une soixantaine d’historiens, médiévistes pour la plupart. Ils y explorent les prémices de la mondialisation avant l’âge des empires coloniaux, considérant que le XVe siècle, « ample et large, complexe et divers », en constitue une étape décisive. Les auteurs parcourent donc les « territoires du monde », depuis la prise du pouvoir par le conquérant turco-mongol Tamerlan, dans les années 1370, jusqu’au passage du fameux détroit par Magellan en 1520.Refusant de se limiter à une histoire globale conçue comme une accumulation d’études nationales, ils ont à coeur de privilégier une approche en termes de comparaisons et d’échanges. Trente ans après Civilisation matérielle, économie et capitalisme de Fernand Braudel, il s’agit ici de dépasser une « histoire totale » fondée sur une « grammaire des civilisations » aujourd’hui remise en question. Voici donc une somme importante et originale, qui n’offre pas seulement une synthèse inédite des recherches les plus récentes. Elle invite également à s’interroger sur la pertinence et la possibilité de penser un « monde » connecté avant le XVIe siècle. S’il semble aujourd’hui impensable d’échapper à la mondialisation, c’est en interrogeant sa genèse, ses formes et sa signification que nous parviendrons à mieux la comprendre.

https://journals.openedition.org/elh/408

Disponibilité et emplacement:

Bibliothèque cantonale et universitaire – Lausanne, site Unithèque histoire UPB 8188 94.1

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