
Valérie Pozner1 : Nous avons croisé des archives filmiques, photographiques, avec la presse, la documentation judiciaire et administrative, afin de contextualiser précisément ces images. Il faut noter que 80 % des images de cette exposition sont inédites. Elles documentent les différents modes opératoires de la Shoah à l’Est : exécutions par balles, pendaisons, ghettos, camps, bûchers… dont les traces ont été captées à partir de la fin 1941 et jusqu’en 1945. Nous avons pu dresser une carte précisant, pour les principaux sites de massacres, ce qui a été filmé ou photographié, et à quelle date. Les premières questions auxquelles il faut tenter de répondre concernent cette fabrique soviétique des images : dans quelles conditions ces images ont-elles été captées ? Avec quelles instructions ? Comment ont-elles été montées, puis diffusées, ou non, à qui, dans quel cadre et surtout, dans quel but ? Mais aussi, pourquoi toutes ces images sont-elles inconnues à l’Ouest alors qu’une bonne part ont été rendues publiques à l’époque ?Lire la suite : La mémoire filmée de la Shoah | CNRS le journal