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Lyonel Kaufmann blogue…

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Sur la route à moto avec un café

histoire

Des difficultés d’enseigner le conflit israélo-arabe en France

30 juillet 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans Rue89, l’historien Sébastien Ledoux et le sociologue Samuel Ghiles Meilhac décryptent la censure effectuée par les éditions Hachette, sous la pression d’organisations juives, se rapportant à une légende photographique dans son chapitre consacré à « L’ONU et la question palestinienne, 1947-1948 ».

Il donc aura suffi d’un mot, d’une phrase pour qu’une question d’histoire se retrouve censurée dans un manuel scolaire : « La Nakba. Les conquêtes de l’armée israélienne ont entraîné l’exode de près de 700 000 Palestiniens » (p. 139).

La page modifiée du manuel Hachette

Dans la partie vocabulaire de ce chapitre, le terme Nakba était défini ainsi :

« Nakba : (“catastrophe” en arabe) expulsion de populations palestiniennes pendant la guerre israélo-arabe de 1948. »

Pourtant le document et le texte incriminés correspondent tout à fait aux avancées de l’historiographie israélienne elle-même. En effet, les positions des « nouveaux historiens » israéliens qui avaient, voici une vingtaine d’années, mis en cause le discours officiel autour de la création d’Israël, en mettant entre autres en avant les conséquences de la guerre de 1948 sur les populations civiles palestiniennes, sont maintenant intégrées dans les milieux académiques israéliens.

Pour Sébastien Ledoux et Samuel Ghiles Meilhac

Il serait assez paradoxal que nous puissions en France rester dans un récit scolaire qui refuserait de transposer des savoirs universitaires stabilisés au nom d’une lutte contre l’« idéologisation » et le « révisionnisme ».

de plus

Intervenir pour obtenir le retrait du mot Nakba revient à laisser Israël en dehors de l’écriture de l’histoire.

En intervenant de la sorte, dans le droit fil de cette volonté israélienne, les institutions juives posent Israël en éternelle victime, un Etat qui ne saurait commettre des fautes ou des crimes.

Les auteurs :  Sébastien Ledoux, historien travaillant sur le devoir de mémoire, coauteur d’un rapport de l’INRP sur « L’Enseignement de l’esclavage en France » (2011), et Samuel Ghiles Meilhac, sociologue, auteur de « Le Crif, de la résistance juive à la tentation du lobby » (2011).

L’article : Des difficultés d’enseigner le conflit israélo-arabe en France | Rue89

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Les sites palafittiques suisses inscrits au patrimoine de l’Unesco | tsrinfo.ch

27 juin 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

20110627-114126.jpg
Le site des trois lacs (ici Sutz-Lattrigen, lac de Bienne) fait partie de la liste déposée à l’UNESCO. [Keystone]

La Suisse doit à ses sites palafittiques, présents sur son territoire depuis des millénaires, son onzième lieu inscrit au patrimoine mondial de lUNESCO. Sitôt la décision rendue, lOffice fédéral de la culture OFC a annoncé le lancement dune application iPhone pour donner une meilleure visibilité à ces vestiges.
Le Comité du patrimoine mondial a accepté lundi la candidature qui englobe 111 lieux palafittiques ou « lacustres » répartis entre six pays de larc alpin: Suisse 56 sites dans quinze cantons, Allemagne 25, France 15, Italie 25, Slovénie 1 et Autriche 8. Quinze cantons sont représentés.

La suite de l’information : Les sites palafittiques suisses inscrits au patrimoine – tsr.ch – info – culture.

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André Gunthert : “Internet est une révolution de la consultation plus que de la production” | InternetActu.net

25 juin 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Ce très intéressant interview d’André Gunthert pour InternetActu sur la culture numérique, l’histoire et les jeunes a de quoi nous stimuler juste avant les grandes vacances. Il ne manque pas de nous interroger sur le rôle et la place que l’enseignement de l’histoire pourrait jouer dans la formation des jeunes ainsi que sur les remises en question qui pourrait le toucher.

L’idée de collection à l’ère numérique:

Bien sûr, pour les lettrés, comme les blogueurs, le reflexe de la conservation et de la collection est dans nos gènes. On a commencé à réfléchir avec des bibliothèques… La collection, c’est les Lumières, la naissance du British Museum, c’est-à-dire le moment où on transforme les cabinets de curiosité en réserves de savoir, en corpus organisés, en outil culturel. Ce sont des collectionneurs qui ont inventé l’histoire, l’archéologie. Notre rapport au savoir et à la politique se transforme à partir de là. Cette organisation du réel se perpétue, mais une autre logique se superpose : celle d’une consommation immédiate et très rapide des contenus.

Les jeunes et l’idée de collection:

Chez les plus jeunes, je constate que l’idée de collection est étrange. L’idée d’acheter des choses pour les garder les surprend. Ils ont du mal à comprendre l’utilité de l’archive: ils vivent sur l’idée de l’abondance des contenus, de la disponibilité permanente et perpétuelle des images, orientée vers le futur et non pas vers le passé. Il y a des serveurs qui, magiquement, maintiennent disponibles un contenu désirable… Le contenu de demain sera toujours plus désirable que le contenu de la veille, et si tu ne trouves pas ce que tu cherches, tu as toujours à ta disposition un contenu de remplacement. Sur Youtube, il y a toujours une réponse. La sérendipité est comme une pertinence seconde, qui vient se substituer à la réponse exacte.

Histoire et mémoire à l’aulne du numérique:

Nous avons trop de mémoires numériques. La bonne réponse n’est pas la mémoire, mais l’histoire. L’histoire, c’est ce qui reste quand on a fait le tri, ce qu’on a jugé important, ce qui fait sens.

André Gunthert est le directeur du Laboratoire d’histoire visuelle contemporaine (Lhivic)

L’interview intégral : André Gunthert : “Internet est une révolution de la consultation plus que de la production” « InternetActu.net.

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Le roman historique : un « art de l’éloignement » ?

14 juin 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans la continuité des travaux antérieurs sur l’écriture de l’histoire, Aude Déruelle et Alain Tassel publient les actes du colloque intitulé « Pour une approche narratologique du roman historique », qui a eu lieu à Nice du 19 au 21 mai 2005. Étudiant les rapports problématiques entre l’histoire et la fiction romanesque, l’ouvrage pose un certain nombre de questions, soulevées  en partie par Claudie Bernard dans l’introduction.

La première question est celle de la poétique du roman historique. Comment concilier en effet un vrai historique et le genre romanesque qui, cherchant à plaire à ses lecteurs, s’appuie sur le vraisemblable et met en jeu des procédés fictionnels en contradiction avec la vérité de l’écriture du factuel.

La seconde question que pose le roman historique est celle de l’historiographie. Quelle lecture et quelle conception de l’histoire nous livre la fiction romanesque ?  Le roman révèle bien souvent la conception que le romancier se fait de l’histoire, comme si la fiction se servait de l’histoire pour en dénoncer les insuffisances et les limites.

Enfin, le roman historique se sert de l’histoire dans une perspective idéologique, dans la mesure où le roman se sert du passé pour dénoncer le présent et l’histoire lointaine sert ainsi à crypter une histoire contemporaine.

La conclusion du compte-rendu indique que

Il faut aussi remarquer que le roman se sert de l’histoire plus qu’il ne la sert. D’un point de vue moral, il en montre les faiblesses en se montrant plus moral qu’elle. D’un point de vue philosophique, il en démonte les rouages en donnant du sens au chaos des événements, en niant la notion de progrès ou sa capacité à donner des leçons. Enfin, d’un point de vue poétique, cette remise en cause de l’histoire oblige le roman à innover, à se transformer tantôt pour échapper à l’invraisemblance, tantôt pour dire la faiblesse du narratif, tantôt pour mettre en valeur le personnage. C’est par son incapacité ou son absence de volonté à suivre l’histoire que le roman historique s’est paradoxalement enrichi.
Enfin, la dernière question qui se pose est celle de l’existence même de l’histoire dans ces œuvres. Roman historique ne signifie pas reproduction du réel, parce que l’histoire mise en scène est une histoire culturelle (histoire privée, fondée sur des sources secondaires), une histoire déjà passée par le prisme du rêve où domine l’émotion. Le roman historique est peut-être paradoxalement le véritable « art de l’éloignement ».

Le compte-rendu complet de l’ouvrage : Le roman historique : un « art de l’éloignement » ?.

Classé sous :histoire Balisé avec :roman historique

Quest to learn : l’école où l’on joue à apprendre | InternetActu.net

10 juin 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Malgré les multiples de tentatives de réformer l’éducation en France et ailleurs, le rapport entre l’élève, le professeur et la connaissance n’a guère changé : l’enseignant reste l’unique diffuseur du savoir. Quant à l’intégration des technologies, elle se limite souvent à la salle d’informatique où l’on apprend péniblement quelques fonctionnalités de Word. Ne parlons même pas des jeux vidéos, qui restent le grand Satan. Autant d’attitudes dont Katie Salen prend le contrepied.

Katie Salen lors de la conférence Hacking Education organisée par l’Union Square Ventures en 2009.

Dans le cadre des rencontres organisées par le CRI (Centre de recherche interdisciplinaire), autour des nouveaux modèles d’apprentissage à l’école et de la place de l’enfant, elle a défendu le rôle de la technologie dans l’élaboration de projets communs dans lesquels l’expertise des élèves est reconnue au même titre que celle du professeur.

Cette conceptrice de jeux a créé en 2009, à New York, l’école Quest to learn, un établissement public, qui n’accueille donc pas forcément des enfants issus de familles privilégiées.

En histoire, Quest to learn a ainsi développé des projets ludiques, comme celui de “l’espion spartiate” (.pdf) :

Cette mission demande aux élèves de voyager dans le temps, vers la Grèce antique et la naissance de la première démocratie du monde, et d’étudier le moment ou Sparte doit prendre une décision concernant les relations avec Athènes. Ils devront étudier les différences entre Sparte et Athènes et examiner le rôle de la géographie dans le développement des sociétés et des relations qu’elles entretiennent entre elles. Ils se pencheront également sur les événements historiques spécifiques qui ont affecté les Cités Etats avant 432 av. J.-C.. Ils s’attacheront à créer et livrer un document de politique générale à la direction de Sparte (le Conseil des Anciens) indiquant quelle stratégie est la meilleure. Et ce, en utilisant des preuves pour étayer leurs idées. Afin de les aider à construire leur argumentaire, les jeunes s’immergeront dans différentes simulations numériques afin d’étudier les possibles ramifications de leurs décisions. La présentation finale (devant le Conseil des Anciens) les amènera à collaborer avec d’autres étudiants, à recueillir des faits provenant de sources multiples et à examiner plusieurs points de vue.

La suite : Quest to learn : l’école où l’on joue à apprendre « InternetActu.net.

Crédit photographique : Katie Salen lors de la conférence Hacking Education organisée par l’Union Square Ventures en 2009.

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L’IMAGE EN COURS D’HISTOIRE – CRDP de l’académie de LYON

9 juin 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’idée que les images sont plus simples à lire, à comprendre et à analyser doit être nuancée. Evoquer la culture des élèves principalement basée sur les images n’est pas suffisant. Certes ils ont des références culturelles liées à la télévision ou au cinéma mais ils conservent une grande part de culture écrite et même scolaire car largement diffusée par l’école. Le travail comparatif entre la peinture représentant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et les articles montre que ce n’est pas tant la nature du document qui importe, mais bien plutôt l’accompagnement, le questionnement de l’enseignant, les réponses et les questions des élèves qui sont déterminants.

Excellent travail de mémoire professionnel  d’Aida Kharkhache (IUFM de Lyon, site de Bourg en Bresse) portant sur l’utilisation de l’image en classe au travers de quatre activités portant sur la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, la chute de la monarchie, une caricature de Plantu et le sacre de Napoléon. Le texte résume la démarche et les activités réalisées.

via L’IMAGE EN COURS D’HISTOIRE – CRDP de l’académie de LYON.

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Franco « rigoureux et efficace » ? Une bio fait scandale en Espagne | Rue89

8 juin 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Point de dictateur : Francisco Franco était un « chef rigoureux et efficace », selon un volumineux dictionnaire biographique financé par des fonds publics qui secoue l’Espagne.

Les extraits rapportés par l’article de Rue89 sont édifiants en eux-mêmes:

« Le courage et le sang froid qu’il montrait sur le champ [de bataille] l’a vite rendu célèbre »

« Une longue guerre de près de trois ans lui permit de vaincre un ennemi qui, en principe, comptait sur des forces plus grandes.

Pour se faire […] et compte tenu de l’hostilité de la France et de la Russie, il dut établir des engagements étroits avec l’Italie et l’Allemagne. »

Par ailleurs, le régime franquiste était « autoritaire et non totalitaire »,et  le terme de « dictateur » n’apparaît à aucun moment. Aucune mention non plus n’est faite à la répression franquiste pendant et après le conflit. Pourtant,

l’instruction avortée du juge Baltasar Garzón sur les crimes du franquisme avait eu le temps de recenser au moins 110 000 victimes encore disparues aujourd’hui.

Dans le fond, le résultat n’est guère étonnant lorsque l’on apprend que l’auteur de l’article, Luis Suárez est «un historien spécialiste de l’époque médiévale ayant de bonnes relations avec la famille Franco.»

Devant le scandale,  la vénérable Académie Royale d’Histoire (RAH dans ses sigles espagnols) —financés par 6,4 millions d’euros de subventions publiques— devrait cependant amender la version électronique des biographies les plus polémiques et de corriger les futures éditions en version papier.

L’article complet :  Franco « rigoureux et efficace » ? Une bio fait scandale en Espagne | Rue89.

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André Loez, 14-18. Les refus de la guerre. Une histoire des mutins

30 mai 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

André Loez propose une nouvelle approche de la questions des mutineries de 1917 et renouvelle ainsi son questionnement. Le compte-rendu d’Antoine Prost dans la Revue Le Mouvement Social nous présente les éléments principaux de cet important travail.

loez-refus-guerre1.previewAinsi, pour A. Loez, avant de chercher des raisons aux mutins, il faut comprendre pourquoi le choix d’une révolte est devenu possible au printemps de 1917. L’échec du Chemin des Dames n’est pas une explication suffisante : 22 unités seulement sur les 85 touchées par les mutineries avaient été engagées le 17 avril, tandis que 19 étaient au repos complet et 8 dans un secteur calme. La 5e DI, où la mutinerie fut spectaculaire, était en réserve. La dénonciation des attaques inutiles et la lassitude de la guerre apparaissent beaucoup plus tôt. La désobéissance des soldats ne relève donc pas d’une démotivation passagère et vite surmontée, mais elle révèle que «d’autres choix et d’autres conduites sont devenues possibles et pensables, en raison d’une inflexion des cadres sociaux et symboliques de l’obéissance »
D’autres éléments et événements sont donc avancés par A. Loez pour qu’une représentation de l’avenir où il devient envisageable que la guerre puisse prendre fin parmi les mutins:

  • la Révolution russe,
  • L’entrée en guerre des États-Unis,
  • le recul allemand sur la ligne Hindenburg,
  • l’espoir suscité par les préparatifs du Chemin des Dames,
  • l’impression de flottement au sommet de la hiérarchie lors de la nomination de Pétain.

La perspective d’une paix ne serait plus absurde et prendrait plus de consistance avec les grèves de mai et surtout le congrès socialiste de Stockholm auquel les délégués français ne peuvent se rendre devant le refus du gouvernement de leur délivrer des passeports. Par ailleurs, l’exemple vite connu des premiers refus d’obéissance donne des idées.
Concernant ensuite la question du sens des mutineries. A. Loez refuse alors «la posture du chercheur omniscient qui sait lire et narrer le grand texte de l’histoire». A l’étude des propos des mutins, A. Loez définit quatre types de mutins :

  • les tapageurs,
  • les grévistes, de bons soldats injustements traités,
  • les citoyens qui réclament leurs droits,
  • les militants qui se mobilisent pour la fin de la guerre.

En définitive, pour A. Loez et A. Prost, il ne faut pas se laisser enfermer dans l’alternative patriotes ou pacifistes : la réalité est beaucoup plus complexe et mouvante. Mais une constante demeure : la nécessité, pour les mutins, de construire la légitimité de leur action.

Le compte-rendu : Antoine Prost, «Compte rendu de André Loez, 14-18. Les refus de la guerre. Une histoire des mutins, 2010 », Le Mouvement social..

Classé sous :histoire Balisé avec :14-18, 1917, Historiographie, mutineries, mutins

Etudes Photo n°27 – Le Rapport Karski | Cinémadoc

27 mai 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En 1977, Claude Lanzmann et son équipe ont retrouvé le résistant polonais Jan Karski. Fin 1978, après plus de trente années de silence, Karski accepte d’être filmé à son domicile pendant deux jours. Dans Shoah (1985), Claude Lanzmann octroie trente-neuf minutes à ce témoignage. En 2010, le réalisateur a repris l’entretien original pour réaliser un nouveau film, Le Rapport Karski, diffusé sur la chaîne franco-allemande Arte. À vingt-cinq ans d’intervalle, Shoah et Le Rapport Karski ont été perçus comme des documentaires, c’est-à-dire comme des films donnant un accès le plus direct possible aux paroles des témoins. Si, dans les deux cas, le réalisateur affirme son souhait de transmettre la « vérité », tant les propos qu’il a tenus au sujet de ses films que les choix visuels qu’il a effectués diffèrent. Il apparaît ainsi que la transmission de la vérité à laquelle aspire le réalisateur prend des formes distinctes selon le contexte de réalisation et questionne ainsi plus généralement la part de la médiation dans la réalisation d’un film dit documentaire.

Cet article de Rémy Besson dans Etudes Photos no 27 est donc un article important par rapport à un film régulièrement utilisé ou cité dans l’étude du génocide des Juifs.

via Etudes Photo n°27 – Le Rapport Karski. | Cinémadoc.

Classé sous :histoire Balisé avec :Claude Lanzman, film&histoire, Films&Histoire, Génocide, Jan Karski, Shoah

Malheureux manuel franco-allemand… | LeMonde.fr

25 mai 2011 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Alors que doit paraître le troisième volume du manuel d’histoire franco-allemand couvrant l’Antiquité à la chute de Napoléon, le journal Le Monde revient sur l’histoire de ce manuel et le peu d’écho rencontré auprès des enseignants.

Pour rappel, le projet de ce manuel d’histoire commun est né en 2003 à l’initiative du président français Jacques Chirac et du chancelier allemand Gerhard Schröder alors que ceux-ci sont réunis à Berlin pour célébrer les 40 ans du traité de l’Elysée. Initié par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, ce traité se fixait des objectifs d’une coopération accrue entre l’Allemagne et la France dans les domaines des relations internationales, de la défense et de l’éducation.

Dès le début, l’entreprise est loin d’être évidente, notamment parce qu’en Allemagne, les programmes dépendent des seize Etats-régions et qu’en France l’histoire est enseignée avec la géographie alors qu’en Allemagne elle l’est plutôt avec la philosophie ou la littérature. Néanmoins, les Landers acceptent de modifier leur programme d’histoire pour y intégrer le manuel franco-allemand.

La commission qui planche à sa réalisation adopte les principes suivants:

  • le manuel sera identique : ce doit être un livre franco-allemand d’histoire et non un manuel d’histoire franco-allemande;
  • il comportera trois volumes : l’Europe et le monde depuis 1945; 1815-1945; de l’Antiquité à la Chute de Napoléon;
  • il mettra l’accent sur l’histoire européenne;
  • il favorisera le travail personnel des élèves et
  • il mettra «en valeur le comparatisme, les transferts, les spécificités de perception, d’interprétation et d’appropriation ainsi que les différences de terminologie» (Etienne François, Le manuel franco-allemand d’histoire, Revue Vingtième siècle, n°94 avril-juin 2007).

Si à sa sortie la presse est enthousiaste, le manuel ne rencontre pas le succès escompté en classe, à l’exception des classes des sections européennes. Il rencontre par contre l’intérêt d’un public cultivé. La réforme des lycées en France avec la suppression de l’histoire en Terminale S n’arrangera pas la situation de ce manuel.

Ce manuel serait-il alors une fausse bonne idée ? s’interroge Le Monde qui parvient à la conclusion que  ce livre serait, en fait, «un symbole parfait de la relation franco-allemande.»

via Malheureux manuel franco-allemand… – LeMonde.fr.

Classé sous :histoire Balisé avec :Allemagne, France, manuel

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