Le futur musée new-yorkais consacré aux attentats du 11 Septembre 2001 a lancé mercredi un site internet qui permet aux visiteurs de tourner les pages d’un album photo et de revivre les événements de cette journée au cours de laquelle près de 3000 personnes ont perdu la vie.
A quelques mois de l’ouverture du musée consacré au 11 Septembre, les internautes sont invités à se rendresur le site du musée pour revivre cette journée qui a marqué les esprits.
Via tsrinfo.ch
Crédit photo : http://memory.loc.gov/pnp/ppmsca/02100/02121/0012v.jpg
histoire
200 pays sur 200 ans en 4 minutes
Hans Rosling est l’inventeur de l’outil de visualisation Gapminder, qui autorise tous les croisements possibles et imaginables de données publiques à l’échelle mondiale, dans des graphiques dynamiques qui permettent de voir leur évolution dans le temps.
Ici, il nous présente l’évolution de l’espérance de vie et son écart entre pays riches et pays pauvres sur 200 ans de 200 pays. Le tout en 4 minutes chrono.
Bluffant…
Pourquoi parle-t-on de printemps des peuples arabes? | Slate
«Printemps égyptien», «printemps arabe», «printemps des peuples arabes»… à force d’entendre ces expressions printanières fleurir dans la presse, on en oublierait presque que les révoltes populaires du monde arabe se déroulent en plein hiver. L’agitation a commencé toute fin décembre en Tunisie, en janvier pour l’Egypte, en février en Libye et au Bahreïn.
Alors pourquoi utiliser cette expression pour parler des soulèvements dans ces pays? Les journalistes et les hommes politiques, comme Nicolas Sarkozy quand il parle de «printemps des peuples arabes» au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) le 9 février 2011, ont-ils oublié que le printemps commence le 21 mars? Font-ils des parallèles historiques ou se sentent-ils simplement pousser des bourgeons lyriques?
Après 1789, c’est l’heure de l’évocation au Printemps des peuples de 1848. A quand la référence à La Terreur ou au Directoire…?
La photo au musée, ou l’appropriation | L’Atelier des icônes
Courbet, Le Combat de cerfs (restauration), Musée d’Orsay.
«Croire que la haute culture peut être un attribut naturel de la sensibilité est un paradoxe. La culture est culturelle, c’est-à-dire apprise, et le visiteur de musée dépourvu de bagage se sent très mal à l’aise dans cet espace dont il ne maîtrise pas les codes. Sa capacité de s’approprier les œuvres dans ces conditions est faible pour ne pas dire nulle. Il reste à la porte d’une culture qui ne veut pas de lui.
D’où l’importance que prennent dans ce contexte les mécanismes appropriatifs de la culture populaire: les petits objets magiques du tourisme, les substituts éditoriaux, ou la pratique photographique, qui viennent recréer du lien à l’endroit du manque.»
André Gunthert
Le débat lancé par André Gunthert est vif à en suivre les commentaires déjà postés…
La photo au musée, ou l’appropriation | L’Atelier des icônes
Courbet, Le Combat de cerfs (restauration), Musée d’Orsay.
«Croire que la haute culture peut être un attribut naturel de la sensibilité est un paradoxe. La culture est culturelle, c’est-à-dire apprise, et le visiteur de musée dépourvu de bagage se sent très mal à l’aise dans cet espace dont il ne maîtrise pas les codes. Sa capacité de s’approprier les œuvres dans ces conditions est faible pour ne pas dire nulle. Il reste à la porte d’une culture qui ne veut pas de lui.
D’où l’importance que prennent dans ce contexte les mécanismes appropriatifs de la culture populaire: les petits objets magiques du tourisme, les substituts éditoriaux, ou la pratique photographique, qui viennent recréer du lien à l’endroit du manque.»
André Gunthert
Le débat lancé par André Gunthert est vif à en suivre les commentaires déjà postés…
L’internet guidant le peuple | Presseurop
via presseurop.eu
Dans les rues égyptiennes en révolte contre le régime de Hosni Moubarak, Internet et les réseaux sociaux ont remplacé les barricades et les armes des grandes révolutions européennes du XIXe siècle. Et Marianne prend le voile… est-ce prémonitoire?
Je note aussi qu’Internet et les réseaux sociaux ne seraient rien sans la présence du relais médias formé ici par Al-Jazeera. Comme le dit Yves Gonzalez-Quijano
le point central de la nébuleuse informationnelle, au moins pour la grande masse des acteurs capables d’être mobilisés pour créer des rapports de force sur le terrain, c’est encore la télévision et, au sein du paysage numérique actuel, Al-Jazeera.Les « origines culturelles numériques » de la Révolution arabe
L’Apocalypse de la modernité par Emilio Gentile
Emilio Gentile dévoile une Belle Epoque traversée de cauchemars, rongée par l’angoisse, et entraînée malgré elle dans la spirale apocalyptique de l’autodestruction.
L’expérience de l’histoire de Koselleck en poche | Le blog de l’histoire
Comment le travail de l’historien s’inscrit-il dans son époque ? Quelle incidence a la posture d’observation sur l’analyse produite ? Comment mesurer, dans l’entreprise d’explication historique, la part des concepts et de leur pouvoir structurant ?En réponse à ces questions, Reinhardt Koselleck propose ici un parcours de recherches qui relie la genèse d’une science de l’histoire, au tournant du XVIIIe siècle, à l’anthropologie et à l’herméneutique historiques d’aujourd’hui.
Questionnant à la fois le concept d’histoire, dans les acceptions successives qu’il a prises au fil du temps, et la notion d’expérience développée par les philosophes écossais et affinée, jusqu’à nos jours, par les sciences humaines internationales, il dessine les contours d’une véritable démarche réflexive en histoire. En scrutant les pratiques de la mémoire collective et en les rapportant à l’exercice de la « sémantique historique », il construit à son tour un champ d’expériences qui frappe aussi bien par son ampleur que par la diversité de ses actualisations possibles.
Ce livre est ainsi le témoin d’une entreprise intellectuelle forte et originale qui renouvelle la réflexion historienne contemporaine.
Le copier-coller, clé de la productivité textuelle | Educpros.fr
Le copier-coller n’est pas uniquement l’opération qui permet aujourd’hui tous les plagiats littéraires et universitaires. C’est aussi la clé de la productivité textuelle et un texte qui n’est pas “copiable-collable” est un texte mort.
Tel est l’argument que défendait Steven Berlin Johnson voici quelques mois devant les étudiants en journalisme de l’université de Columbia et que Christine Vaufrey pour Educpros.fr nous présente en français.
Dans son texte, Steven Berlin Johnson renvoyait son lecteur à la pratique des commonplace book (carnets personnels) des intellectuels anglais du XVIIe siècle que Jonhson compare à la pratique actuelle des blogs.
Il en parle également comme d’un procédé de couper/coller auquel s’ajoutent les commentaires de l’auteur. Il s’agit aussi d’une pratique permettant la pollinisation des idées.
C’est également une manière de dire que l’idée d’être original tout seul est incongrue et que c’est de la circulation des idées, de leur confrontation que se crée une plus-value démocratique et intellectuelle.
Pédagogiquement, cela nous change du « copier/coller, c’est mal » et indique que c’est le commentaire individuel et personnel associé au couper/coller qui est ici important dans une perspective de formation.
Et que ceux qui n’ont jamais pêché par couper/coller me jettent la première pierre.
L’article : Le copier-coller, clé de la productivité textuelle (CCK11/2) | Les blogs Educpros.fr.
La Révolution française, Lady Gaga, le monde arabe et nous
L’actualité récente du monde arabe et celle de la culture web récente mettent la Révolution française à l’honneur. Mais si d’un côté, c’est plutôt le côté royaliste et le monde de la noblesse qui sont mis en avant, l’actualité ne manque pas de remettre la question citoyenne et du peuple au coeur de l’action. Mais en définitive que reste-t-il à l’Histoire?
Lady Gaga nous explique la Révolution française
La chaîne YouTube HistoryTeacher s’est spécialisée dans la réalisation de clips cherchant à retracer des grands moments de l’histoire grâce à la musique, en détournant les paroles de chansons très célèbres. Cette vidéo met en scène une Lady Gaga expliquant la Révolution française sur l’air de Bad Romance! ((Lady Gaga nous explique la Révolution française | Slate))

Pour sa part, Lady Gaga est une grande admiratrice de Marie-Antoinette au travers de ses coiffures décoiffantes et de ses tenues à plume d’autruche.
Pour ma part, j’en appelle volontiers à Mel Brooks ((« It’s good to be the King », est un titre issu de son film « La folle histoire du monde », sorti en 1981.))
Marie-Antoinette sur Nitendo DS
Marie-Antoinette est d’ailleurs fort tendance depuis 2006 et la sortie du film de Sofia Coppola. C’est une des références récurrentes dans la série pour ados Gossip Girl. ((Gossip Girl, la victoire du stupre | Slate.fr (http://www.slate.fr/story/31825/gossip-girl-luxe-d[…])). Lady Gaga et les ados trouveront donc certainement leur compte avec la sortie du jeu Marie-Antoinette sur Nitendo DS.
Ici, le petit robot Oscar, déjà au coeur des intrigues à déjouer au Moyen Âge, dans le Paris du Ier empire et à la cour de Versailles en compagnie de Louis XIV et de Vauban, se retrouve une nouvelle fois mobilisé pour déjouer les plans du diabolique Dr Du Noi. Cette fois, l’odieux personnage a remonté le temps jusqu’en 1781, en pleine guerre d’indépendance américaine. Pour avancer au fil de l’histoire, il faudra participer à des mini-jeux (le Pharaon, la bataille des frégates, le Trou-Madame…), résoudre des enquêtes, des problèmes de logique et des devinettes historiques… Les trois principaux thèmes proposés ont trait à Versailles, Marie-Antoinette et les moeurs de la cour, la Guerre d’indépendance américaine, et enfin les grandes inventions. ((Marie-Antoinette et la Guerre d’Indépendance américaine sur DS))
Du petit robot Oscar à Lady Oscar
Le petit robot Oscar ne peut que me renvoyer au dessin animé Lady Oscar et au manga dont il est issu (La Rose de Versailles). Pour rappel, le générique
Dans l’épisode 3, l’arrivée de Marie-Antoinette est organisé autour de l’affrontement entre Marie-Antoinette et la Du Barry.
http://www.veoh.com/static/swf/webplayer/WebPlayer.swf?version=AFrontend.5.5.4.1038&permalinkId=v7031239G4Txbp5n&player=videodetailsembedded&videoAutoPlay=0&id=anonymous
Watch Lady Oscar episode 03 vf in Animation | View More Free Videos Online at Veoh.com
Le «1789» du monde arabe?
Depuis les événements de Tunisie, puis leurs prolongements dans le monde arabe et plus particulièrement en Egypte, les références et les allusions à la Révolution française et à 1789 abondent dans la presse. Pour le meilleur ou pour le pire?
C’est ainsi que dans Mediapart (02.02.2010), Edwy Plenel ((Le « 89 » du monde arabe | Mediapart)) notait que
« Inaudible tant notre époque est affolée, une petite cohorte de chercheurs, de sociologues, d’anthropologues, de démographes, d’historiens, etc., ne cessait de nous expliquer que les peuples arabes, loin de vivre une grande régression, traversaient une difficile transition vers notre modernité commune – ce que Youssef Courbage et Emmannuel Todd nommèrent en 2007 « le rendez-vous des civilisations ». Les rues tunisienne et égyptienne, que d’autres relaieront peut-être, leur donnent aujourd’hui raison, reprenant le vieux flambeau des insurrections démocratiques, celui-là même qui, depuis 1789, nous a entraînés vers nos républiques, aujourd’hui lasses et usées parce que malmenées et confisquées. »
Pour sa part, l’historien, Pierre Serna ((Institut d’Histoire de la Révolution française – Pierre Serna sur la Tunisie)) ne manquait pas de relier les événements de Tunisie à l’historiographie de la Révolution française
«Ce que montrent les Tunisiens qui nous laissent quelque peu sidérés et pour le moins admiratifs est qu’une Révolution est possible. Que n’a –t-on dit, en France, sur la révolution comme objet froid, dépassé, historicisé, depuis 1977 et la parution de l’ouvrage de F. Furet « Penser la Révolution », remettant violemment en cause le catéchisme républicain et la mythographie d’une Révolution française qui était terminée, finie. Avec cette affirmation c’était l’idée en soi de révolution qui devait être discréditée, stigmatisée. La révolution, monde de violence, était désormais à éradiquer dans le futur.»
tout en ne manquant pas de nous mettre en garde devant le risque d’une lecture post-colonialiste insultante au pire, condescendante au mieux, de la situation tunisienne:
Non la Tunisie n’est pas en 1789 ! Par pitié que l’on cesse d’instrumentaliser l’Histoire en mesurant l’histoire du monde à l’aune de l’histoire de France. […] C’est nous qui devons apprendre des Tunisiens et non le contraire. Nous sommes restés dans un 1789 mental, mythifié et figé. Les Tunisiens eux sont bien en 2011 !
De leur côté, les manifestants tunisiens recyclaient les symboles révolutionnaires ((Les jeunes manifestants tunisiens veulent « démonter la Bastille » | AFP))
«La Kasbah, c’est la Bastille de la Tunisie et on va la démonter, comme les sans-culottes français ont fait tomber la Bastille en 1789»
Dans Culture visuelle, André Gunthert ((Rattraper la révolution | L’Atelier des îcones)) s’interrogeait, à propos de la Tunisie
«sur la traduction visuelle dans les médias français des événements tunisiens (“Une révolution sans images?“). L’évolution du traitement depuis la fuite de Ben Ali permet d’affiner le diagnostic. Plutôt qu’une “révolution sans images”, nous avons vu des images sans révolution.»

Alors que «en France, depuis Delacroix, le visage de la Révolution est féminin et renvoie au symbole de Marianne, incarnation de l’émancipation républicaine», André Gunthert note que
La comparaison avec les images publiées la semaine dernière est édifiante. Malgré un appel de Une intitulé “Maghreb, la jeunesse contre le pouvoir“, la photo retenue par L’Express du 12 janvier montre des jeunes encagoulés brandissant des projectiles face à une rangée de policiers abrités derrière leurs boucliers (voir ci-dessous). Si cette image nous est familière, ce n’est pas par son évocation des trois Glorieuses, mais plutôt par son rappel insistant d’une autre imagerie: la longue généalogie des désordres urbains, rixes et échauffourées qui, des Minguettes aux Tarterets en passant par Villiers-Le Bel, oppose régulièrement les “jeunes des cités” aux forces de l’ordre dans nos banlieues.
Mais pour certains Cassandre, après 1789 viendra 1793 ((Monde arabe: la montée de la troisième voix | Slate.fr))
On entend les Cassandre multiplier les appels à la retenue: le chaos va s’installer, les islamistes vont rafler la mise, le canal de Suez sera bloqué et Israël sera menacé par tous ses voisins. Souvenez-vous toujours que l’Histoire est tragique! 1793 suit 1789! On entend, plus fortes encore, les voix dire que la démocratie est une exception européenne, qu’elle est de surcroît récente et qu’il est illusoire et naïf de penser que le modèle des droits de l’homme va s’universaliser. Le déclin européen montrerait au contraire que cette idée est en voie de régression, du moins menacée. Ce sont les systèmes autoritaires qui ont l’avenir devant eux, regardez la Chine!
Et l’histoire dans tout cela?
En définitive, l’histoire n’est-elle nécessaire que pour lire la presse ou trouver des exemples d’hier pour les coller à l’actualité d’aujourd’hui? L’histoire est en quelque sorte instrumentalisée pour fournir des exempla, commodes modes d’explication qui, comme dans le journalisme sportif, sont convoqués, puis révoqués, recyclés en fonction de l’évolution du direct ou de son inclinaison idéologique.
Dans le même temps, le nombre de périodes d’histoire tend à diminuer et/ou les programmes à concurrencer les quizz télévisuels. Que faire alors devant tant de concurrence et de récupération? Pour ma part, l’autre risque étant la construction de formes renouvellées du roman national, j’en appelle régulièrement à faire de l’histoire, objet de consommation dans l’espace public, un objet à interroger, éclairer et débattre en classe avec nos élèves pour en prendre la juste mesure.
Et, en conclusion, je vous invite à lire mes deux dernières chroniques publiées dans le mensuel du Café pédagogique. La chronique de janvier traite justement et bien modestement du traitement culturel actuel autour de Marie-Antoinette et de la Révolution française:
- Dans ma classe : récit national ou pluralité des écritures de l’histoire ? | Café pédagogique, no 118, décembre 2010
- Marie-Antoinette ? C’est hype ! | Café pédagogique, no 119, janvier 2011