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Lyonel Kaufmann blogue…

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Sur la route à moto avec un café

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De l’art d’être de bons ancêtres

16 février 2021 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La ville japonaise de Yahaba, qui compte 27 000 habitants, n’a rien d’exceptionnel, hormis le fait qu’elle accueille l’une des expériences les plus originales de l’histoire de la démocratie moderne, qui ouvre des horizons insoupçonnés. Depuis 2015, ses habitants participent à Future Design, une expérience unique de démocratie participative, dans le cadre de laquelle ils sont invités à des réunions publiques pour discuter des projets concernant l’avenir de leur ville. Au début, les participants sont eux-mêmes, avec leur propre point de vue. Mais ensuite, et c’est là que ça devient intéressant, ils doivent porter des sortes de toges colorées et s’imaginer vivre en 2060.

L’étonnant, c’est que quand ils se mettent dans la peau des habitants de 2060, les habitants réclament des mesures bien moins frileuses, que ce soit dans le domaine de la santé ou de la lutte contre le changement climatique. Grâce à Future Design, les habitants de Yahaba ont ainsi accepté de voir leur facture d’eau augmenter de 6 % pour financer un investissement à long terme dans les infrastructures nécessaires à une bonne gestion de l’eau de la ville. Ils s’étaient rendu compte que c’était indispensable pour leurs enfants et leurs petits-enfants.

La méthode a rapidement fait son chemin au Japon et est utilisée dans des grandes villes comme Kyoto, Matsumoto et Suita. Même le ministère des Finances japonais l’utilise comme outil pour contrecarrer le court-termisme qui domine la mise en place de stratégies économiques.

Source : De l’art d’être de bons ancêtres | Courrier International

Les tweets de Trump n’ont jamais été que des tweets

10 janvier 2021 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Kaitlyn Tiffany, couvrant les questions technologies sur le site The Atlantic, liste dans un article différents événements tragiques de ces dernières années où les réseaux sociaux ont joué un rôle central, puis revient sur l’utilisation de twitter par Donald Trump. Elle explique les raisons pour lesquelles, après l’émeute du Capitole, Twitter n’avait aucune défense pour maintenir le président sur la plateforme. Extraits traduits.

Les tweets ne sont pas que des tweets. L’internet, c’est la vraie vie.

Depuis qu’il a perdu sa candidature à la réélection, le président Trump a explicitement mis en avant des théories de conspiration sur l’élection, y compris des points de discussion spécifiques de QAnon sur les machines de vote défaillantes et un employé de bureau de vote individuel que le groupe a accusé de falsifier les votes. Son refus de céder a déclenché le mouvement « StopTheSteal », une large coalition en ligne de théoriciens de la conspiration des QAnon, de membres de la milice des Proud Boy, d’irréductibles de MAGA et de quelques politiciens républicains. Elle a passé des mois à s’enrichir sur les médias sociaux et à élaborer des plans pour attaquer sa propre démocratie.

L’insurrection est la dernière et, d’une certaine manière, la plus alarmante des leçons sur la façon dont l’extrémisme en ligne peut se traduire par une violence hors ligne, mais elle devrait être la moins surprenante. Elle s’est développée dans les espaces en ligne avant même les élections, et n’a cessé de s’intensifier depuis. Les conversations étaient publiques, facilement observables et encouragées par le président, qui les a souvent engagées directement et dont la carrière politique a été définie en attisant la paranoïa et la rage sur Internet.

Aujourd’hui, les grandes plateformes doivent faire le tri et prendre des décisions sur ce qu’elles sont prêtes à tolérer et à permettre. Bien qu’elles aient hésité à modérer ou à déplorer Trump pendant une grande partie de sa présidence, il les a poussées à agir de manière quelque peu pointue au cours des derniers mois.

Bien que la radicalisation sur Internet soit un ensemble de problèmes très complexes, des voix se sont déjà élevées pour demander une solution rapide au plus évident : l’interdiction. Twitter subit la pression de l’opinion publique depuis des années. L’entreprise a refusé de commenter mercredi la question de savoir si elle allait le retirer entièrement de la plateforme, mais peu après l’élection, lorsque j’ai parlé avec plusieurs experts de la modération, ils ont spéculé que l’entreprise ne prendrait cette mesure que si Trump incitait à la violence après avoir quitté son poste. Pour l’instant, il reste président, et son compte est protégé par une exemption que Twitter lui a spécialement réservée. L’argument de l’entreprise a toujours été que les déclarations d’un président sont dignes d’être publiées dans les journaux et doivent être vues par le public, quelle que soit leur nature.

Après cette semaine, il sera encore plus difficile pour Twitter de défendre cette position, et pour quiconque de suggérer que les tweets ne sont que des tweets.

L’article original : Trump’s Tweets Were Never Just Tweets

Le Brexit et la dissolution de la Tchécoslovaquie

8 décembre 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Actuellement le Brexit est dans sa dernière phase. Soit un accord est trouvé entre les Britanniques et les Européens. Soit les règles de l’OMC régiront les rapports entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne.

Crédit photo : Photo de Jannes Van den wouwer sur Unsplash

Alors que l’absence d’un accord paraît devoir coûter cher au Royaume-Uni, apporterait beaucoup de pagaille et compliquerait le retour à la croissance économique, on peut s’interroger sur la position britannique. Elle ne paraît pas rationnelle.

Or, il n’est certainement pas question de rationalité.

Souvenons-nous de la séparation de la Tchécoslovaquie après la chute du Mur. Là, également, le choix ne paraissait pas rationnel du côté de la Slovaquie. Elle était la partie la plus « pauvre » qui s’appuyait sur l’économie de la future République tchèque.

Pourtant, rien n’y a fait. La question de la souveraineté primait sur le reste. Peut-être pas que… mais dans les faits OUI.

La Une du Daily Mail du jeudi 10.12.2020

Par ailleurs, du côté de l’Union européenne, certains pays, dont la France, ne sont pas prêts à lâcher, y compris sur des éléments qui peuvent paraître secondaires telle la question de la pêche.

Du côté européen également donc, des éléments pas forcément et entièrement rationnels concourent à prendre le risque et à privilégier une sortie sans accord plutôt qu’avec.

Malgré la pandémie et les conséquences d’un Brexit sans accord, je suis donc fortement persuadé, à ce stade, que nous allons assister à une sortie sans accord à ce stade.

A lire : Toujours pas d’accord sur le Brexit, mais des signes positifs venus de Londres

« L’émotion qui fonde QAnon, c’est la méfiance contre les institutions et les élites »

18 octobre 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cette théorie complotiste, qui a fortement gagné en popularité ces dernières années, est étudiée par le professeur américain Ethan Zuckerman, spécialiste des réseaux sociaux.

Ethan Zuckermann spricht auf der re:publica 2015 am 05.05.2015 in Berlin..Copyright: re:publica/Jan Zappner

En 1964, 77 % des Américains faisaient confiance à leur gouvernement pour prendre les bonnes décisions. Lorsque Barack Obama est devenu président, ils n’étaient plus que 30 %. C’est l’idéologie dominante, et QAnon dit précisément cela : vous ne pouvez pas faire confiance au gouvernement. Il y a un « Etat profond », les Obama et les Clinton sont des « satanistes pédophiles »… C’est cette même absence de confiance qui a fait élire Donald Trump, et conduit le Royaume-Uni à quitter l’Union européenne.

Source : « L’émotion qui fonde QAnon, c’est la méfiance contre les institutions et les élites » ´

Vivre avec le loup…

30 août 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Parfois, il y a des télescopages intrigants… ou malicieux ou à vous de choisir entre deux événements en lien avec l’actualité.

Page d’accueil du journal Le Temps, dimanche 30 août 2020

Une Amérique “isolée” et “humiliée” célèbre le 4 Juillet

4 juillet 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pandémie, chômage, racisme et violences policières : les États-Unis vont commémorer leur indépendance dans un état de vulnérabilité prononcée. Pour une partie de la presse américaine, la situation est aggravée par la politique isolationniste menée par le gouvernement Trump.

Le 4 Juillet est arrivé, et “l’Amérique arrive à la fête très mal en point”, souligne le Deseret News. La pandémie “se propage”, la crise économique “fait des ravages”, les manifestations contre le racisme et les violences policières “se multiplient depuis des semaines”. À seulement six ans de son 250e anniversaire, “notre pays peut-il tenir son rang en tant que chef de file moral dans le monde ?” se demande le quotidien de Salt Lake City.

Il est difficile d’échapper au sentiment que l’Amérique “vit un moment particulièrement humiliant”, répond The Atlantic. Dans un long article écrit par l’un de ses correspondants à Londres, le magazine américain explique être habitué “à écouter ceux qui détestent l’Amérique, l’admirent ou la craignent (parfois tout en même temps). Mais qu’ils ressentent de la pitié pour l’Amérique ? Ça, c’est nouveau.”

Selon The Atlantic, les États-Unis ont connu d’autres moments de vulnérabilité, mais son système et sa culture démocratique semblaient “si profondément enracinés qu’ils pouvaient toujours se régénérer. Aujourd’hui […], l’Amérique semble embourbée, sa capacité même à rebondir est remise en question.”

Source et la suite : Une Amérique “isolée” et “humiliée” célèbre le 4 Juillet

Le boycott des publicités sur Facebook est-il en train de prendre ? | Courrier international

24 juin 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Une campagne appelant les marques à faire pression sur le réseau social américain en retirant leurs publicités de ses plateformes en juillet fait des adeptes. Patagonia, The North Face, Mozilla… : ils sont chaque jour plus nombreux pour pousser Facebook à agir contre la haine et le racisme.

La publicité peut-elle changer Facebook ? Chaque jour depuis une semaine, la campagne de boycott des annonceurs Stop Hate For Profit (« Non à la haine pour les profits »), lancée par des associations de défense des libertés civiles américaines pour pousser le réseau social à lutter plus efficacement contre la haine, fait de nouvelles recrues.

The Guardian, ce 23 juin, a fait le récapitulatif : les marques de vêtements et d’articles de plein air « North Face, REI et Patagonia se sont engagées à ne pas payer de publicité sur les plateformes Facebook dans le cadre de la campagne Stop Hate for Profit. Le site d’annonces d’emplois Upwork et la société Internet Mozilla ont également rejoint l’engagement. »

Et, dans le Wall Street Journal, le glacier Ben & Jerry’s annonce réfléchir sérieusement à suivre le mouvement. En revanche, Unilever doute de son utilité et General Motors décline : « Chez GM, nous n’allons pas nous engager dans de grandes déclarations sur les plateformes et autres », assure Deborah Wahl, directrice mondiale du marketing.

-Source : Le boycott des publicités sur Facebook est-il en train de prendre ? | Courrier international (article réservé aux abonnés)

Crédit image : © Dado Ruvic/REUTERS/

Interview de Philippe Leuba – «Ne grillons pas toutes nos cartouches immédiatement» | 24 heures

14 mai 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

S’il était nécessaire de quantifier le basculement de l’économie mondiale vers la Chine et mesurer le déclin des Etats-Unis en tant que puissance mondiale dominante :

Il y a un mois, Mme Gorrite parlait d’un appel, lancé avec Mme Ruiz et vous, aux industriels vaudois pour fabriquer des matériels de protection. Qu’est-ce que ça a donné?

Il en est resté un projet industriel sérieux sur lequel nous travaillons. Nous avons un «business model» pour la machine, la production, pour les coûts et les délais. Et maintenant, il faut finaliser l’approvisionnement en matières premières, et l’assurer dans la durée. Vous pouvez acheter des machines sans difficulté, mais si vous n’avez pas l’assurance de la matière première, ça ne sert à rien. Nous sommes en relation avec des partenaires chinois pour ce type d’approvisionnement.

Source : Interview de Philippe Leuba – «Ne grillons pas toutes nos cartouches immédiatement» | 24 heures

«Mon garçon en CE1 est en train de décrocher»

21 avril 2020 by Lyonel Kaufmann 4 commentaires

www.liberation.fr

Une lycéenne fait ses devoirs sur Internet, près de Tours, le 27 mars.

_ _ Une lycéenne fait ses devoirs sur Internet, près de Tours, le 27 mars. Photo Alain Jocard. AFP

La continuité pédagogique, assurée pour l’essentiel sur le Web, peut être une vraie galère pour ceux qui n’ont ni ordinateur ni Internet. Cette fracture numérique pourrait creuser encore un peu plus les inégalités. Des témoignages forts et interrogeants au-delà de l’école sur la situation économique et sociale en France.

Ecrire, écrire, écrire. Depuis le début du confinement, Nadira, femme au foyer de 38 ans, ne se défait plus de ses stylos. Cette mère de six enfants, âgés de 6 mois à 17 ans dont quatre sont scolarisés, n’a ni ordinateur, ni tablette, ni imprimante. «L’ordi a lâché il y a quelques mois. Ce sont des frais importants, on mettait de l’argent de côté pour en racheter un plus tard.» Ce foyer de huit personnes, originaire de Harnes (Pas-de-Calais), ne peut compter que sur un smartphone.

Le défi de la continuité pédagogique, basée sur des ressources en ligne, l’est doublement pour les foyers comme celui de Nadira. Pour sa fille en cinquième, ses fils en CE1 et CM2, les devoirs sont envoyés par mail ou sur l’environnement numérique de travail (ENT) de façon quotidienne ou hebdomadaire par les profs. «Des fois, ça me prend des après-midi complètes pour tout recopier et que les enfants puissent faire les devoirs le lendemain.» Pour son fils en moyenne section, elle regrette : «Je n’ai fait que deux exercices. C’est beaucoup de découpages à imprimer, je ne peux rien faire.» Elle s’est tout de même acharnée à lui recopier les 24 prénoms de ses camarades en majuscules, minuscules, liés, non liés. «J’ai commencé à 18 heures et j’ai fini à 1 heure du matin pour que tout soit bien fait.»

Lire la suite (abonnés) : www.liberation.fr

Enquête. Quand Internet sera chinois | Courrier International

19 avril 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Enquête du Financial Times, traduite par le Courrier International. Quand Internet sera chinois

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Coupant l’herbe sous le pied aux Américains et aux Européens, des ingénieurs du géant Huawei sont déjà en train d’inventer l’Internet de demain. Le Financial Times a mené l’enquête. Pékin peut-il imposer au reste du monde sa conception d’un réseau sous contrôle étroit de l’État ?

Par une fraîche journée de septembre 2019, une demi-douzaine d’ingénieurs chinois ont débarqué dans une salle de conférences du quartier des Nations unies, à Genève, pour présenter une idée révolutionnaire. Ils ont eu une heure pour convaincre les délégués de plus de quarante pays de la validité de leur vision : un nouvel Internet censé remplacer l’architecture technologique qui charpente le Web depuis un demi-siècle. Alors qu’actuellement Internet appartient à tout le monde et à personne, ils ont commencé à construire quelque chose de très différent : une nouvelle infrastructure capable de rendre le pouvoir aux États plutôt que de le laisser aux individus.L’équipe à l’origine de ce projet, baptisé “New IP” [“nouveau protocole Internet”, le protocole IP étant celui qui régit l’élaboration et le transport de paquets de données sur la Toile], travaillait pour le géant chinois des télécoms Huawei, qui, de toutes les entreprises, était celle qui avait envoyé la délégation la plus fournie au forum. Lors de cette rencontre organisée au siège de l’Union internationale des télécommunications (UIT), agence onusienne chargée d’établir les normes internationales pour le secteur des nouvelles technologies, les chercheurs chinois sont arrivés avec une simple présentation PowerPoint.

Leur document ne s’encombrait pas de détails sur le mode de fonctionnement de leur nouveau réseau ni sur le type de problèmes qu’il prétendait résoudre. Il était en revanche émaillé d’images de technologies futuristes – des hologrammes grandeur nature jusqu’aux voitures autonomes. Il s’agissait de montrer que le réseau actuel est une relique du passé, parvenu à la limite de ses exploits techniques. Il serait donc grand temps de le remplacer par un réseau mondial fondé sur une architecture descendante, dont la construction devrait être confiée aux Chinois, a assuré l’équipe de Huawei.

“Contrôle absolu”

Tous les États du monde semblent admettre que le modèle actuel de gouvernance d’Internet – relativement anarchique et autorégulé par des entreprises privées, américaines pour la plupart – est défaillant. Le projet New IP, dernière initiative en date visant à modifier la gestion d’Internet, est porté par des pays qui, à l’époque de la création du réseau, il y a cinquante ans, avaient été largement laissés à l’écart. “Les conflits sur la gouvernance d’Internet sont les nouveaux espaces dans lesquels se jouent le pouvoir politique et le pouvoir économique au XXIe siècle”, écrivait en 2014 la chercheuse Laura DeNardis dans son livre The Global War for Internet Governance [“La guerre mondiale pour la gouvernance d’Internet”, non traduit en français].

Le gouvernement chinois, en particulier, voit dans l’élaboration d’une infrastructure et de normes Internet le pilier de sa politique étrangère numérique, et dans ses outils de censure la validation de principe d’un modèle Internet plus efficace, que d’autres pays pourraient reprendre. “Les Chinois veulent bien entendu une infrastructure technologique qui leur permette d’exercer le même contrôle absolu que celui qu’ils se sont assuré politiquement, une conception qui s’inscrive dans le même élan totalitaire”, explique Shoshana Zuboff, autrice de The Age of Surveillance Capitalism [“L’ère du capitalisme de surveillance”, non traduit en français] et professeure de sciences politiques à l’université Harvard. “Je trouve cela terrifiant, et cela devrait terrifier chacun d’entre nous.”

Huawei affirme n’avoir développé son nouveau protocole que pour répondre aux exigences techniques d’un monde numérique évoluant à vitesse grand V et n’avoir encore prévu aucun modèle de gouvernance particulier. L’équipementier chinois dirige un groupe de discussion de l’UIT chargé d’évaluer la technologie de réseau qu’il conviendra de mettre en place d’ici à 2030 et, selon son porte-parole, le New IP est taillé sur mesure pour répondre à ces besoins.

Ce que l’on sait de cette proposition provient essentiellement de documents extrêmement techniques qui sont parvenus à notre rédaction du Financial Times. Ils ont été présentés à huis clos devant des délégués de l’UIT en septembre dernier, puis en février 2020. L’un est une proposition de normes techniques, et l’autre une présentation PowerPoint intitulée “New IP. Élaborer le réseau de demain”.

Le règne des GAFA

En dépit de sa puissance, Internet n’est actuellement contrôlé par aucune instance de régulation. Il est en grande partie sous l’emprise d’une poignée d’entreprises américaines – Apple, Google, Amazon et Facebook. C’est précisément cette absence d’autorité centrale qui a permis aux technologues de changer nos modes de communication et de vie, mais elle a également suscité de profondes fractures dans notre ordre social, à commencer par la manipulation de la parole publique, la déstabilisation de la démocratie et la progression de la surveillance en ligne.

L’équilibre des pouvoirs commence à se déplacer mais, d’un État à l’autre, les attentes sont très différentes. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Europe, par exemple, souhaiteraient adapter le système actuel pour faire une plus grande place aux instances de régulation et faciliter l’accès des services de renseignements aux données personnelles des utilisateurs. Le projet chinois, lui, va beaucoup plus loin et pourrait intégrer un système de contrôle centralisé dans l’architecture même du réseau. Selon des sources qui ont assisté aux réunions de l’UIT, l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Russie ont par le passé soutenu les propositions chinoises de technologies de réseau alternatives. Et les discussions ont révélé que les lignes directrices du nouveau réseau ont d’ores et déjà été fixées, et que sa construction est en cours. N’importe quel pays pourra s’y rallier s’il le souhaite. “Il existe pour l’instant deux versions d’Internet : une version capitaliste axée sur le marché, fondée sur la surveillance, qui exploite abusivement les données, et une version autoritaire, également fondée sur la surveillance, souligne Zuboff. Reste à savoir si l’Europe et l’Amérique du Nord sauront s’unir pour créer le cadre juridique et technologique d’un modèle démocratique.”

[…]

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