Bain des Hommes à La Tour-de-Peilz.
En ce jour de janvier, le chaud dominait le froid…
Pentax K-3 – Objectif SMC Pentax DA 16-45mm – f/4 1/250
A l’occasion des Jeux de Sotchi vous entendrez peut-être parler de la cause circassienne. Il ne s’agira pas de revendications de gens du cirque. Les Circassiens, ou encore Tcherkesses (selon l’étymologie arabe), sont des guerriers montagnards dont le premier royaume fut établi au IVe siècle avant JC dans une région de 100.000 km², aujourd’hui éclatée entre les Etats russe et géorgien. Et, à la veille des JO, la diaspora circassienne compte bien faire entendre son combat pour la reconnaissance du massacre de son peuple, perpétré il y a cent cinquante ans à l’endroit même où se dérouleront les Jeux d’hiver en Russie.

Après un siècle de résistance à l’impérialisme tsariste, au prix de la vie de 800.000 des leurs, les douze tribus circassiennes sont en partie exterminées à Sotchi, par Alexandre II, le 21 mai 1864. Un million d’entre eux sont alors poussés à l’exode vers l’Empire ottoman, parmi lesquels 200.000 vont mourir de faim, de maladie ou de fatigue.

Pour Laurence Campa, maîtresse de conférences en lettres modernes à l’université Paris-XII Val-de-Marne, la Première Guerre mondiale continue d’inspirer les écrivains parce qu’elle est plus qu’un cadre historique. Auteure de la « Petite bibliothèque du centenaire », sélection commentée d’œuvres littéraires sur la Grande Guerre de 1914 à aujourd’hui, elle est à l’interview pour Le Monde : Laurence Campa : « La Grande Guerre a nourri la littérature durant un siècle ».
Sa « Petite bibliothèque du centenaire » comporte 4 parties, chacune comportant une sélection d’écrits littéraires :
A lire aussi, notre précédent billet : La Première Guerre mondiale : une passion littéraire française ?

See on Scoop.it – histoire
Dans le cadre du supplément « Europa », Le Monde, en partenariat avec The Guardian, La Stampa, El Pais, Süddeutsche Zeitung et Gazeta Wyborcza, publie les témoignages de six centenaires. Leurs souvenirs de la première guerre mondiale sont intacts.
Joszef Lewandowski (100 ans), Polonais, Gertrud Dyck (106 ans), Allemande, Dorothy Ellis (92 ans), Anglaise, Emma Morano (114 ans), Italienne, Osvanna Kaloustian (106 ans,) Arménienne, et Isidro Ramos (103 ans), Espagnol, témoignent…
See on www.lemonde.fr
Des milliers de Suisses ont combattu côté français pendant la Grande Guerre, dont on célèbre cette année le centenaire. De Blaise Cendrars à Valdo Barbey, en passant par Edouard Junod, certains ont laissé des récits poignants de leur vie de «poilus».
See on www.swissinfo.ch

Dans sa dernière livraison, la revue «Le Débat» [1] s’intéresse à «La culture du passé» et notamment aux usages médiatiques de l’histoire. Il ne manquera pas d’intéresser les enseignants concernant le savoir historique médiatisé auquel leurs élèves ont accès et plus largement l’enseignement de l’histoire qu’il convient de dispenser à nos élèves à l’ère numérique.
S’intéressant à nos rapports à l’histoire, Guy Zelis [2] fournit l’axe programmatique de ceux-ci qui obligent également l’enseignement de l’histoire à l’école :
«Le rapport à l’histoire ne se résume pas à l’histoire savante ou académique mais englobe tous les usages qui sont faits du passé historique, soit cette opération historiographique au sens large dont parle Michel de Certeau dans L’Écriture de l’histoire. Les historiens entretiennent avec la société où ils vivent des relations dans lesquelles l’intelligence du passé qu’ils proposent informe d’abord sur les préoccupations du présent. Car, si l’on fait sienne la formule de Benedetto Croce, selon lequel «toute histoire est histoire contemporaine», la pratique de l’histoire se doit d’être capable de faire vibrer ses analyses au rythme des débats d’aujourd’hui. Les conditions nouvelles du rapport au passé amènent en conséquence à s’interroger sur la transformation du statut de l’histoire et de l’historien.»
Concernant les liens entre «Public history» et culture numérique, il indique en préambule que«Dans le courant du XXe siècle, des vecteurs d’informations nouveaux – la radio, la télévision et l’Internet – [ont été] porteurs d’une redéfinition de la mémoire collective, de l’activité scientifique et des pratiques culturelles», puis il poursuit relativement aux blogs des chercheurs en indiquant que
«Ces pratiques de «conversation en ligne» rejoignent par certains aspects une ancienne tradition du débat scientifique, la disputatio médiévale, l’une des principales méthodes d’enseignement universitaire utilisant le recours au commentaire d’une quaestio.»
Différents articles [3] permettront ensuite à l’enseignant de disposer de synthèses utiles rédigées par des spécialistes reconnus des rapports de l’histoire à la télévision, au cinéma, dans les jeux vidéos ou dans la bande dessinée :
Enfin, Philippe Joutard [4] s’interroge sur la révolution numérique, vieille d’un quart de siècle et qui prend de l’ampleur : que change-t-elle notre rapport au passé ? est-elle une chance pour l’historien ?
Si Joutard est moins optimiste que certains promoteurs de la Digital History concernant la démocratisation de l’histoire grâce au web 2.0 et au développement de la Public History, il souligne que
«La révolution numérique donne un appui fort à l’historiographie et, plus largement, à l’histoire des représentations, par la mise à disposition des grandes bibliothèques virtuelles et des revues jusqu’à présent souvent inaccessibles, à plus forte raison étrangères. Une république des lettres à une échelle mondiale n’est plus une utopie, comme l’espère Robert Darnton.»
En conclusion, il rejoint des positions qui sont défendues dans nos chroniques depuis 2008. Ainsi, note-t-il que les historiens doivent s’emparer de l’univers des jeux vidéos pour en faire une analyse systématique de leur contenu historique et qu’
«À partir de là, les professeurs, dans les collèges et les lycées, pourraient mieux connaître les présupposés historiques du grand nombre de leurs élèves.»
Puis il poursuit
«Autant qu’aux possibilités pédagogiques offertes par le numérique, l’attention doit être portée à la culture historique implicite véhiculée par ces divers médias, dans les jeunes générations; ce serait une aide précieuse pour une pédagogie efficace de l’histoire. Ainsi, il ne sert à rien de nier Wikipedia, il faut savoir simplement l’utiliser.»
Enfin il conclut qu’il s’agit de développer l’esprit critique de nos élèves dès leur plus jeune âge et trouve «dangereux le maintien d’une histoire-mémoire sous la forme plus ou moins aménagée du roman national. Le passé ne peut en aucun cas se confondre avec le présent et l’approche mémorielle avec l’approche historique.»
Après de tels propos, je vous laisse aller prendre un morceau de bûche et vous adresse tous mes meilleurs vœux pédagogiques pour 2014.
Ce texte est ma chronique du mois de novembre pour le mensuel du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2013). «La culture du passé» (Le Débat) et l’histoire en classe. Le Café pédagogique, No 148, décembre
Notes :
[1] La culture du passé | Le Débat no 177, 2013/5 :
http://le-debat.gallimard.fr/articles/2013-5-presentation/
[2] Vers une histoire publique :
http://www.le-debat.gallimard.fr/articles/2013-5-ver[…]
[3] Différentes chroniques mensuelles rédigées pour le Café pédagogique seront susceptibles de compléter vos lectures, plus particulièrement en rapport avec le cinéma :
Kaufmann, L. (2009). Apocalypse : au-delà des prouesses techniques est-ce de l’histoire ? Le Café pédagogique, No 105, septembre
Kaufmann, L. (2009). Louis XVI au cinéma: une aubaine pour le travail en classe ? Le Café pédagogique, No 101, mars
Kaufmann, L. (2010). Avatar ou la force du récit à l’ère numérique. Le Café pédagogique, No 110, février
Kaufmann, L. (2010). La Seconde Guerre mondiale au prisme de l’histoire officielle? Le Café pédagogique, No 111, mars
Kaufmann, L. (2011). Marie-Antoinette ? C’est hype ! Le Café pédagogique, No 119, janvier
Kaufmann, L. (2011). Quelle est l’efficacité du film de fiction dans l’enseignement de l’histoire ? Le Café pédagogique, No 121, mars
Kaufmann, L. (2011). L’enquête historique à l’âge d’Apocalypse. Le Café pédagogique, No 127, novembre
Kaufmann, L. (2013). Filmer la guerre et la Shoah : une exigence politique et esthétique. Le Café pédagogique, No 140, février
[4] Révolution numérique et rapport au passé :
http://www.le-debat.gallimard.fr/articles/2013-5-re[…]

Gille Badufle est de retour ! L’infatigable animateur de CartOoo, SosHg, de la suite Portable Hg vient de de mettre en ligne un blog « Outils Web Gratuits » consacré aux nouvelles applications Web gratuites. Il vous propose une sélection des meilleurs sites, applications, logiciels, outils en ligne gratuits pour travailler, éditer, concevoir, organiser, partager… tout type de documents ou tout type de réalisation dans tous les domaines : textes, fichiers, images, musique, vidéos…
Source : Le Café pédagogique : http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/schumaines/geographie/Pages/2014/149_laUne.aspx
Attention cependant, web gratuit ne veut pas dire open source avec notamment les risques inhérents, pour certains services, à leur rachat, voire leur disparition soudaine.
Le blog : http://weboutils.blogspot.fr
Entreposées depuis 1945 dans les combles de la mairie du village d’Auvillar, une quinzaine de valises n’avaient jamais été réclamées. Elles appartenaient à une famille juive qui a péri à Auschwitz. Un témoignage posthume poignant et un travail de reconstitution remarquable. ((Par contre certains commentaires postés à la suite de l’article sont honteux et hors propos.))

Des vêtements pliés dans une des valises des Kurzweil. A gauche, Bruno, Gisela et Adèle Kurzweil en janvier 1942. (Photos DR et Collection Pascal Caïla)
Adèle Kurzweil avait 17 ans. Sur sa photo d’identité en noir et blanc, elle a les cheveux longs, les lèvres boudeuses, et un regard songeur qui ne fixe pas l’objectif. Le 26 août 1942, au petit matin, la jeune fille a été rafée avec ses parents à Auvillar, un village de Tarn-et-Garonne. Déportés, ils mourront gazés à Auschwitz. Ils auraient pu disparaître à jamais des mémoires, mais l’acharnement de quelques-uns en a décidé autrement.
Source : Des malles retracent la vie d’une famille disparue à Auschwitz – Le Nouvel Observateur : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140123.OBS3609/des-malles-retracent-la-vie-d-une-famille-disparue-a-auschwitz.html
Lire aussi : Arkheia 25-26-27 / octobre 2013 / Enfance brisée, enfance cachée. Le sort des enfants juifs dans le Sud-Ouest (1940-1945) : http://www.arkheia-revue.org/-Arkheia-25-26-27-.html
«De tout temps, et plus particulièrement à l’école primaire, l’histoire locale ou familiale est un terreau riche pour intéresser les élèves à l’histoire. Internet permettra de leur offrir une situation de communication véritable et de riches interactions avec leur univers proche ou plus lointain. Petit tour d’horizon. »

Depuis 2010, les articles académiques et grand public se multiplient aux Etats-Unis pour dénoncer ce que certains appellent « l’imposture » ou « l’erreur » des styles d’apprentissage. Non que ce concept ne recouvre certaines réalités évidentes : les apprenants n’apprennent pas tous de la même façon, pas la peine d’être diplômé en psychologie ou en neurosciences pour le savoir; mais ce qui est fortement remis en cause aujourd’hui, c’est l’utilisation faite de cette théorie dans la conception et l’animation de formations, en présence ou en ligne. Les éducateurs sont donc les premiers touchés par la remise en cause de l’importance des styles d’apprentissage. Une synthèse élaborée sur la base d’articles essentiellement anglophones.
via Les styles d’apprentissage, une vaste rigolade ? | Thot Cursus.
