Enseignant en classe de CP à l’école la Providence de Dunkerque, Jean-Roch Masson a utilisé cette année le réseau social Twitter afin de motiver mes élèves à la lecture et à l’écriture.
Le piège en utilisant un réseau aussi particulier que Twitter était de faire passer l’outil avant les objectifs. Or, le but n’est pas de former les élèves à l’utilisation d’un mode de communication en vogue, mais bien de les faire écrire afin de structurer les apprentissages en lecture et permettre une utilisation quotidienne du code de la langue dans un contexte rempli de sens. Après cinq mois d’utilisation de Twitter, je peux dire que cet objectif est pleinement rempli.
Mon commentaire : trop souvent le recours aux technologies et, plus particulièrement, le recours aux réseaux sociaux, se cantonne aux aspects « éducation aux médias ». Cette dimension est certes importante, mais il est bien plus important que les technologies s’intègrent aux apprentissages disciplinaires. A ce titre, le constat de Bruno Devauchelle à la suite de l’enquête 2011 Ipsos – Café pédagogique sur le développement d’Internet dans le système éducatif est révélateur:
[…] cette enquête corrobore des observations de terrain dans de nombreux établissements scolaires. La maturité d’intégration des TIC dans les établissements scolaires touche d’abord la question de l’information communication, c’est à dire la fonctionnalité sociale et culturelle des TIC, mais pas ou peu la fonctionnalité pédagogique. En fait le domaine du pédagogique est d’abord un domaine non technique pour la plupart des enseignants. Reconnaissons le ici, le plus « pédagogique » des TIC est une illusion pour la plupart des enseignants. Au contraire même, à entendre de nombreux témoignages, les TIC gênent la pédagogie et donc ne favorisent pas réellement les apprentissages, sauf lorsque les contenus de ces apprentissages sont liés à ces technologies.
En ce sens, l’expérience de Jean-Roch Masson est exemplaire. De plus, intrinsèquement, la question de l’usage de la technologie s’intègre au dispositif et, dans le cas présent, les parents ont été intégré au projet pour une école « hors-les-murs ».
A lire :