2. Sources et informations sur les documents
proposés.
Les archétypes de la représentation des commencements de
l’humain.
Image 1 :
L’âge d’or
Il s’agit d’un tableau de Jacob
Backer, [(1555/60-1585/90) Jardin
d’Eden. Tableau à l’huile, Groeninge Museum,
Bruges].
L’âge d’or c’est l’idée de la
chute, d’Adam et Eve chassé du Jardin d’Eden.
Cette image se retrouve dans des ouvrages savants ou de
vulgarisation depuis le début du 19e siècle. Des ouvrages
scientifiques récents situent nos ancêtres dans une forêt
tropicale, curieusement dotée des mêmes attributs
paradisiaques (climat clément, abondance de nourriture,
absence de carnassiers, etc.).
A cette période de splendeur aurait succédé une ère funeste
où, dans sa lutte contre la nature hostile, l’homme
aurait créé la culture et serait devenu tel qu’il est
aujourd’hui.
Image 2 : L’homme descend du singe
Si l’image du rapprochement de
l’homme avec l’animal date de l’Antiquité
déjà, les théories de l’évolution du 19e siècle sont
à la base de l’image de la filiation homme-singe
auquel s’ajoute l’idée de progrès.
Aujourd’hui, au fil des découvertes, c’est
l’image du buisson foisonnant qui domine.
Approfondissement : voir notamment les éléments sur Lamarck
et Darwin.
Image 3 /4 et 5 : L’homme des cavernes
Louis Figuier, L’Homme
primitif, Hachette, 1870.
Associé à Cro-Magnon, la caverne fait florès même si ce
n’est qu’un des habitats de l’homme
préhistorique, y compris Cro-Magnon.
L’association de la nuit et des bêtes féroces est
aussi une des images prégnantes… et depuis
l’Antiquité. Le propre des animaux préhistoriques est
leur dimension imposante. D’ailleurs le feu semble
plus les attirer que les repousser…
L’image traditionnelle continue de placer les
premiers hommes au sein d’une nature hostile, dont
les effrayants attributs sont dépeints conformément aux
théories du moment.
Texte 1 / 2 et 3 : Textes de Lucrèce
Texte 4 : Texte de Voltaire
Les hommes et leurs croyances
Lucrèce (env. 98-55 avant JC),
De la Nature (Ier siècle av. J.-C.), Livre V :
Histoire du monde et des Hommes. Source
:
http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Lucrece/table.htm
De «Rerum Natura» fut publié
après la mort de Lucrèce par Cicéron, après correction des
imperfections dues à une mort prématurée. Lucrèce fut
redécouvert à la Renaissance (Montaigne) et mis à
l’honneur par les philosophes du XVIIIe siècle.
Voltaire, Essai sur les
mœurs et l’esprit des nations, 1756
Dans le premier texte, on
retrouve la crainte des bêtes féroces.
Dans les suivants, tant chez Lucrèce que Voltaire, on
explique les croyances et la religion des humains que comme
effet des terreurs suscitées par la nature et la
conséquence de leur ignorance.
Ainsi depuis plus de deux millénaires une vision pitoyable
des origines se maintient dans la culture occidentale. Elle
est le pendant d'une autre vision, à l'opposé, celle de
l'âge d'or et de la perte du Jardin d'Eden. Il s'agit en
fait d'un âge d'or à rebours qui nous est proposé notamment
au XVIIIe siècle.
D’un côté la nourriture
abondante / une nature hospitalière et de l’autre la
famine / des bêtes féroces.