
Par un travail comparatif de grande portée, Dubet, Duru-Bellat et Vérétout établissent une relation entre les sociétés et leurs systèmes scolaires. Ils dénoncent les effets indésirables de l’idéologie du mérite et le poids du diplôme sur les destins des individus. Le détour par la comparaison internationale, qui bouscule salutairement les tabous de l’école républicaine, rend aussi discutables certaines conclusions.
«Analysant l’origine des différences entre systèmes éducatifs, les auteurs soulignent l’absence de corrélation systématique entre la part de la richesse nationale consacrée à l’éducation et le niveau des performances et des inégalités scolaires, prêtant davantage attention aux effets associés à l’organisation des systèmes scolaires et à l’orientation des politiques et des styles éducatifs en vigueur selon les pays. L’accent est ici particulièrement mis sur les conséquences de la durée du tronc commun d’enseignement et sur les effets inégalitaires de la sélection précoce ou de la ségrégation des différentes filières d’enseignement. Les auteurs distinguent à cet égard l’orientation « démocratique » caractéristique des pays d’Europe du Nord, associant des niveaux de scolarisation et de performances élevés à une forte cohésion scolaire et à des inégalités faibles, la bienveillance du modèle éducatif des pays d’Europe du Sud, où la forte cohésion scolaire va de pair avec des inégalités moyennes et des niveaux de scolarisation et de performances relativement faibles, et la centralité accordée au savoir en France et en Allemagne, pays scolairement inégalitaires, faiblement cohésifs et pratiquant une sélection précoce.»
Je publie: Les sociétés malades de leur école ? La Vie des idées http://ht.ly/1bFv6O