Problèmes techniques, manque de formation pour les enseignants, simple remplacement du tableau noir dans le cadre d’un enseignement restant majoritairement magistral et utilisé la plupart du temps comme écran de télévision ou d’écran de projection, le Tableau Blanc Interactif (TBI) au Québec est en échec dans cette étude menée auprès de 800 enseignants par Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC), et son équipe.
Le constat est sans appel et le TBI rejoint les très nombreuses solutions techniques implantées sans véritable réflexion, ni moyens consacrés à la formation et à l’accompagnement des enseignants. Sans parler de la nécessité de préalablement faire évoluer les pratiques pédagogiques plutôt que de miser sur le seul outil technologique pour y arriver.
D’autant que, souvent, ce sont les lobbys industriels qui poussent à l’investissement. Tel est ainsi le cas pour le TBI au Québec. En effet, lancé par le gouvernement Jean Charest en février 2011, ce programme de 240 millions sur cinq ans pour doter toutes les écoles du Québec de TBI a été pointé du doigt lorsque les médias ont révélé qu’un ancien membre du cabinet Charest était lobbyiste pour l’entreprise Smart Technologies, qui a fourni la quasi-totalité des TBI des écoles québécoises. Depuis le nouveau gouvernement québécois a mis le programme au frigo (congélateur?).
Bilan noir pour le tableau blanc dans les écoles | Le Devoir
François Guité dit
Bonjour Lyonel. Il semble que l’article dans Le Devoir pèche par sensationnalisme. J’attire ton attention sur cette entrevue à la radio du chercheur qui a mené l’étude, dans laquelle ses propos sont beaucoup plus nuancés : http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=187380
Lyonel Kaufmann dit
Merci François pour le complément, même si je pense que cela ne change rien sur le fond concernant le TBI. On aura l’occasion d’en discuter en Ludovia la semaine prochaine, notamment avec Eric Delcroix. 😉
Lyonel Kaufmann dit
Après l’écoute de l’émission, je trouve que l’article du Devoir n’est pas sensationnaliste. Thierry Karsentis essaie de minimiser les résultats de son travail sans être convaincant. Au contraire même…