Le mouvement grec Aube dorée fait dorénavant régulièrement l’actualité. Cependant, il semble qu’un point demeure peu clair pour une grande part de l’opinion: comment peut-on être un grec néo-nazi? Le stéréotype de l’Aryen blond aux yeux bleus est dans les esprits, et il apparaît contraire à cette réalité. En fait, le néo-nazisme dont il est question est, sur bien des points, hétérodoxe quant aux conceptions d’Adolf Hitler. Il participe de cette tradition politique que l’historien britannique Roger Griffin avait surnommé l’«universal nazism». Il renvoie à l’histoire complexe des notions d’aryanité et d’européanité. En somme: le nazisme pour tous, c’est possible. Sparte: au nord, à droite Selon Aube dorée, ce n’est pas elle qui perpétue le nazisme, mais le nazisme qui copia la Grèce. Le parti affirme ainsi que son logotype n’aurait rien à voir avec le drapeau à croix gammée, mais tout avec l’antique méandre grec. Pour lui, c’est le national-socialisme allemand qui a copié les gréco-romains, et en particulier Sparte. Ce n’est pas complètement faux, mais c’est nettement plus compliqué que cette justification. Dès le début du nazisme, la question du dogme aryen a posé le problème: quelle analyse fallait-il faire des civilisations gréco-latines? Si le génie de la «race pure» provenait du grand Nord et s’était conservé dans les Allemands, pouvait-on désigner comme arriérées les civilisations méditerranéennes antiques? …
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