
Si le soleil brillait ce matin après une deuxième nuit froide, celui-ci a disparu progressivement en début d’après-midi. Froidure et grisaille n’incitent guère à sortir, mais bien plutôt à profiter du confort de son salon.
Installé dans un bon fauteuil, je me laisse glisser dans l’univers ouaté de Kate Bush.
Extrait de l’album (Love and Anger) :
https://youtu.be/cyW4nzPgQuQ
La musique accompagne fort bien ma lecture du moment. Je suis plongé dans un autre hiver, celui de la forêt suédoise, à l’époque du solstice d’hiver.
Sur le livre :
À soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus avec sa chienne et sa chatte depuis une décennie sur une île balte. Hanté par le souvenir d’une erreur tragique qui brisa sa carrière de chirurgien, il s’inflige chaque matin une immersion au fond d’un trou creusé dans la glace. Mais cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, qu’il a aimée et abandonnée trente-sept ans plus tôt. Mourante, elle exige qu’il tienne sa promesse : lui montrer un lac forestier. Frederik ne le sait pas, mais sa vie vient de recommencer.
Nous faisons tellement de mal à nos enfants qu’à la fin ils n’ont plus d’autres moyen d’expression que la violence. Dans le temps, c’était réservé aux garçons. Aujourd’hui, nous avons des gangs de filles qui n’hésitent pas à employer des méthodes qui font vraiment froid dans le dos. C’est la plus grande des défaites. Que des filles soient amenées, par désespoir, à croire que leur salut consiste à se comporter comme les pires des garçons qu’elles connaissent.
Histoire d’une vie brisée qui retrouve une famille, histoire de la Suède et du monde d’aujourd’hui, Henning Mankell nous offre une vision désabusée du monde où une forme d’humour permet de dépasser l’absurde de la condition humaine. Les paysages sauvages et minimalistes rendent encore plus crus la nature humaine et la solitude dans laquelle vivent les personnages du roman.
Je voulais seulement partir. En surgissant sur la glace avec son déambulateur, Harriet avait rompu le sortilège qui me tenait enfermé depuis si longtemps, de mon propre fait, comme dans une cage. J’avais découvert que ces douze années passées sur l’île étaient des années gâchées, ni plus ni moins : un liquide que j’aurais laissé s’écouler d’un récipient fêlé. Or, il n’y avait pas de retour en arrière, on ne pouvait pas recommencer et faire les choses autrement.
Pour Frederik Welin, c’est aussi le livre de la rédemption et de la réconciliation ou de la rencontre avec les trois femmes de sa vie. Si Frederik Welin est le narrateur dont on suit les pérégrinations, ces trois femmes sont les vraies héroïnes de cette histoire. Ce sont elles qui sont fortes et lucides par leur regard sans complaisance sur Frederik et le monde.
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