
Depuis le temps que l’île d’Ogoz nous narguait depuis le viaduc de Gruyère, il était plus que temps de lui rendre visite en ce lundi de Pâques. Et nous n’avons pas été déçus.
C’est entre soleil et nuage que nous arrivons à destination. Le temps de nous parquer, nous suivons ensuite le chemin dégagé dans les champs. Nous rejoignons le rivage. La lumière est belle.
L’autoroute n’est jamais loin soit on entend le bruit des voitures, soit le viaduc s’inscrit majestueusement dans le paysage. Une belle intégration.
Sur place, on hésite entre les couleurs des prairies irlandaises et les forêts canadiennes. La lumière de l’eau du lac n’est, elle, pas sans faire penser aux Caraïbes. Mais nous sommes bien en Gruyère. Le dépaysement est garanti pour un prix plus que raisonnable.
Les vestiges de la cité médiévales et de ces deux châteaux n’est accessible à pied depuis le rivage qu’au printemps.
Trêve de plaisanterie, il s’agit maintenant de rejoindre l’île accessible par une étroite bande caillouteuse. Après avoir rejoint l’île nous admirerons le paysage depuis les hauts d’une des deux tours, puis nous rejoindrons le rivage.
Au retour, nous passerons par la lisière d’un cordon boisé. Dans un dernier regard nous embrassons le décor.
Quelques informations sur l’île et les vestiges :
- Sept mètres: c’est la distance entre les deux châteaux dont les vestiges trônent, partiellement effrités, sur l’île d’Ogoz.
- A côté des tours, sur le pourtour d’un éperon rocheux qui s’élevait autrefois à 60 mètres au-dessus de la Sarine, on contemple les restes d’une agglomération microscopique, avec des maisons en hémicycle, du XIIIe siècle.
- La localité est plus ou moins abandonnée vers 1400. La faute à la peste noire de 1348, probablement.
- Les pierres des châteaux seront réutilisées pour bâtir autre chose çà et là, avec l’assentiment des autorités.
- Pendant la deuxième guerre mondiale, le Canton de Fribourg décide de se doter du barrage de Rossens pour 61 millions de francs. Le barrage est inauguré en 1948. Le lobe de méandre sur lequel le site d’Ogoz s’accroche est désormais une île.
- Avec l’arrivée de l’autoroute A12, le viaduc, inauguré en 1979 fonctionne comme un belvédère, d’où l’île tape dans l’œil du voyageur, comme un mirage.
- Dans les années 1990, on commence à s’inquiéter du devenir de l’île. En 1994, l’Association île d’Ogoz se constitue et décrète l’état d’urgence,
- En 2004, une fois les fonds trouvés, les travaux commencent. Le projet pour stabiliser les rives est imaginé par un forestier du coin. Le résultat évoque les fortifications en rondins du Grand Nord ou du Far West. Les tours sont restaurées et consolidées. Des aménagements facilitent et canalisent la visite. Les opérations s’achèvent en 2011.
- Depuis, les pilotes transportent 4000 à 5000 visiteurs par an quand il n’est pas possible de joindre l’île à pied.
Sources :
Bravo Lyonel , superbe reportage agrémenté de très belles photos . Un divin plaisir de lire tes textes