
Changement de décor ce matin, c’est un temps très automnal et brumeux qui nous accueille au lever.
L’ambiance change instantanément. Venise se fait soudain fort mystérieuse. La foule se transforme en spectre, les Vaporetti en bateaux fantômes. La lagune a disparu.
Le flot des touristes ne s’interrompt pas pour autant. Au contraire presque et c’est une masse compacte qui descend du Vaporetto de la ligne 2 alors que nous attendons pour embarquer en direction de San Toma.
Notre première étape du jour est pour la maison de Carlo Goldoni, fameux auteur de pièces de théâtre du 18ème siècle. La maison est charmante. C’est un palais à taille humaine. La bâtisse est située dans un quartier légèrement moins touristique et d’autant plus agréable. C’est l’occasion de flâner en compagnie de Vénitiens qui, eux, s’agitent avec vivacité.
A la sortie, nous traçons dans le quartier de San Polo et nous dirigeons en direction de la basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari. A l’entrée, les indications nous vantent la simplicité de l’église. Les tombeaux pharaoniques, dont celui où repose le cœur du sculpteur Antonio Canova (1757–1822), racontent une autre histoire. Probablement une question de point de vue ou de non prolifération de stucs baroques.
Il est midi quand nous ressortons de la basilique. Nous restons dans les environs et prenons le temps d’un cappuccino au bord du canal, puis nous rejoignons le Musée Palazzio Mocenigo. C’est une autre bâtisse du 18ème siècle. Les différentes pièces évoquent différents aspects de la vie et des activités d’une noble famille vénitienne des 17ème et 18ème siècle. On admire le travail des artisans sur les tissus ou les verres vénitiens. Une section est consacrée aux parfums. La fin du parcours permet au visiteur d’en humer de toutes sortes par l’entremise de bouchons de carafe. Très original.
A la sortie, le soleil décide de pointer le bout de son nez. Le décor change alors radicalement.
Nous rejoignons ensuite le grand canal et prolongeons vers Ca Pesaro, splendide musée d’art moderne, complété par un musée d’arts orientaux (Japon et Chine). A retenir : la terrasse du café du musée donne sur le Grand Canal.
A la sortie du musée, nous croisons un couple de personnes d’une septantaine d’années. L’homme me fixe étrangement. Je le regarde à mon tour. Surprise, c’est « Schoen », mon ancien prof de dessin du collège. Il fut ensuite, plus tard, mon collègue au collège de Béthusy à Lausanne. Il visite Venise pour trois jours dans un périple de deux mois en Italie. Nous restons à échanger fort agréablement une vingtaine de minutes, puis nous reprenons notre route1.
Après une tranche de pizza bien méritée, nous zigzaguons dans les ruelles pour rejoindre Academia, puis reprenons le Vaporetto en direction de la place San Marco. A mesure que nous nous rapprochons, le temps change à nouveau et le brouillard, quitté en début d’après-midi amorce son retour. A la descente du Vaporetto, il nous entoure à nouveau alors que nous regagnons notre hôtel.
- Chose assez incroyable, en soirée, alors que nous sommes attablés au restaurant, je l’aperçois au dehors à regarder une vitrine. Je sors alors et l’aborde. Deux fois le même hasard d’une rencontre avec la même personne, c’est vraiment la magie vénitienne. Un vrai mystère à la Corto Maltese. ↩︎
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