
Si en 2016, les derniers albums de Marillon et de Kansas faisaient mon bonheur relativement au retour sur le devant de la scène du rock progressif, en cet automne 2018, c’est au tour d’Uriah Heep et de son dernier album paru en septembre «Living the Dream« qui me ravit. Chronique.
Dès les premières notes de ce nouvel album, le son caractéristique d’Uriah Heep sonne délicieusement à mes oreilles :
Pourtant de la formation initiale et de ma découverte de leur album «Look At Yourself», seul le guitariste Mick Box demeure. Désormais il est accompagné de l’organiste-pianiste Phil Lanzon, du chanteur Bernie Shaw, du batteur Russel Gilbrook et du bassiste Davey Rimmer.

Néanmoins, l’originalité initiale du groupe, apparu dans les années 1970, demeure. Elle résidait, comme l’indique l’article Wikipedia français consacré au groupe, dans « la collaboration entre un guitariste au son hard (Mick Box), utilisant fréquemment la pédale wah-wah, un chanteur aux capacités étonnantes (David Byron), employant volontiers le vibrato, et un organiste-pianiste-guitariste (Ken Hensley), apportant une touche très subtile, mélodique, progressive ou folk, le tout enrichi par des orchestrations de chœurs».
Cette originalité les rend difficilement classable. Le groupe navigue entre fantasy rock, rock progressif, rock mélodique et hard rock classique. C’est probablement ceci aussi qui fait leur charme et leur spécificité. Il les rend inimitable. Surtout quand la qualité des compositions est au rendez-vous.
Concernant leur dernier album, le guitariste Mick Box le définit de la manière suivante :
«There are rock songs, rock ballads, and a couple of prog songs encompassing everything HEEP.»
Pour ma part, c’est avec leur troisième album, paru en septembre 1971, Look at Yourself que je les ai découverts. La pochette de l’album, devenue kitch depuis, se voulait amusante avec deux yeux féminins surmontant un miroir dans lequel on pouvait se mirer.
Malheureusement, la pochette de la remastérisation en 2017 de l’album rend peu hommage à la pochette initiale :


Pour vous mettre dans l’ambiance de ma découverte de l’album et du groupe, le morceaux «Look At Yourself» qui ouvre l’album
Dans leurs aspects plutôt rock progressif, Uriah Heep se fait une spécialité de morceaux durant de longues et agréables minutes. Leur chef d’oeuvre en la matière appartient à leur deuxième album, Salisbury, sorti en février 1971, et le morceau du même nom, une pièce de plus de seize minutes enregistré avec un orchestre composé de 22 musiciens.
https://youtu.be/o7Zeo-KfO70
Dans leur album «Look At Yourself», «July Morning» s’étend lui sur un peu plus de 10 minutes et est également considéré comme un des plus grand succès du groupe :
Ce morceau permet également de comparer l’évolution du son global et les performances vocales de David Byron (ci-dessus) et de Bernie Shaw :
https://youtu.be/x7iuNb_4Z_4
Concernant David Byron (1947-1985), il a été renvoyé du groupe en 1976 en raison de ses problèmes d’alcool. Il est mort de complications liées à l’alcool, y compris de maladies hépatiques et d’épilepsie, à son domicile de Reading, le jeudi 28 février 1985. Il avait 38 ans et 30 jours. Sa mort fut à peine signalée dans la presse musicale (source : Wikipedia). Une triste fin.
Pour le critique musical Dave Thompson du site musical AllMusic, «aucune chanson du groupe dans le répertoire ne peut jamais dépasser July Morning, une épopée de plus de dix minutes <…>1 ». Sa description du morceau illustre la spécificité du son du groupe :
« However, the best track on the album is one of the more prog-oriented ones: « July Morning » starts with a pastoral organ riff, then builds into a heavy yet symphonic rock tune that divides its time between gentle acoustic verses and emotional, organ-fueled choruses before climaxing in a monstrous jam dominated by a swirling Moog synthesizer lead.» (https://www.allmusic.com/album/look-at-yourself-mw0000461717)
Clé de voûte du dernier album «Living the Dream» avec « seulement » 8:18, «Rock in the Road» évoque doucement ces triomphes passés de «July Morning» et «Salisbury» et une mise à niveau contemporaine du rock progressif « made in Uriah Heep ».
Pour ma part, je retiendrais encore ce troisième morceau :
Au niveau de sa carrière musicale, le groupe connaît dans les années 1970, le succès en Grande-Bretagne et en Europe continentale, mais moindre aux États-Unis. Par contre, la critique le boude en France. Ses morceaux les plus célèbres sont Gypsy, Lady in Black, July Morning, The Wizard, Easy Livin’, Wonderworld, Return to Fantasy et Weep in Silence.
L’audience du groupe décline dans les années 1980 et le groupe devient essentiellement un cult band en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Il reste très populaire dans les Balkans, en Allemagne, au Japon, en Russie, en Scandinavie et aux Pays-Bas. Ils ont vendus plus de 40 millions d’albums dans le monde, dont plus de 4 millions aux Etats-Unis.
25e album solo du groupe «Living the Dream» dispense la même vitalité et énergie que celle de leurs premiers enregistrements. C’est peut-être un des meilleurs albums qu’ils ont produit ces dernières décennies. Le son est à la fois reconnaissable et très contemporain.
Concernant le nom du groupe, il faut savoir qu’Uriah Heep est un personnage de David Copperfield, roman de Charles Dickens publié en 1849. Le personnage se caractérise par son humilité mielleuse, son obséquiosité et son hypocrisie. Sa façon de s’adresser à David par « Maître Copperfield » est si souvent répétée par Dickens qu’il ne peut paraître sincère. Il est l’antagoniste central de la partie finale de l’ouvrage (source : Wikipedia).
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