Dans ce film adapté d’une performance, un jeune homme s’improvise guide pour montrer aux visiteurs les attentats qui ont marqué la cité.
Assis tranquillement sur une place du quartier touristique de Jérusalem, Ronen Matalon, un jeune homme au profil d’étudiant (petites lunettes, barbe de trois jours, cheveux ébouriffés), voit défiler devant lui le groupe d’une visite guidée où la ville est présentée sous un jour glorieux et largement édulcoré. Enervé, il revient le jour suivant, en ayant concocté sa propre visite, radicalement différente : un parcours non pas des monuments historiques, mais des attentats terroristes s’étant produits autour de la route de Jaffa, « la rue la plus frappée au monde ». D’abord peu fréquentées, ses visites rassemblent de plus en plus de curieux au fil des saisons, sans pour autant qu’il se décide à les faire payer. A travers elles, c’est un tout autre visage de la ville qui se dessine, émaillé de violence, mais beaucoup plus fidèle au vécu de ses habitants.
Né à Jérusalem est le premier long-métrage, coréalisé avec David Ofek, de Yossi Atia, qui en tient également le rôle principal. Dans la peau du guide, Yossi Atia trouve une drôle de façon de se raconter « à la troisième personne ». Ainsi le film trouve-t-il une place originale au sein d’une jeune scène israélienne (Hadas Ben Aroya, Nadav Lapid) pour laquelle le champ intime est encore le meilleur biais pour évoquer par la bande des sujets politiques brûlants.
— Source : « Né à Jérusalem », une curieuse visite touristique dans la violence cachée de la ville israélienne
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