Une seconde maison
Une taverne au XVe siècle, BNf ms. FR 1460 f. 111V
Bien avant la crise du logement contemporaine, vivre dans le Paris médiéval quand on n’appartenait pas aux classes aisées était relativement inconfortable : on habitait dans une maison souvent sans cuisine, sans cheminée, où l’on reste uniquement le temps de dormir et où l’on vit parfois seul. Dès lors, la taverne devient un lieu convivial où l’on peut se nourrir et se désaltérer. À ce titre, dans les classes populaires il est courant de manger hors de chez soi, dans une taverne avec cuisine ou qui se fait livrer par des traiteurs. On peut y trouver de la nourriture bon marché, par exemple les « petits pâtés » des étudiants affamés ou de la charcuterie « prête à manger ». Au contraire, le bourgeois mange chez lui, se fait livrer auprès de professionnels de bouche réputés ou encore se rend dans des établissements de qualité que l’on appelle plus volontiers « hôtels ».
Pour aller plus loin
- Claude Gauvard, « De grace especial ». Crime, État et société en France à la fin du Moyen Âge, Paris, Publications de la Sorbonne, 1991, en particulier les chapitres 6 « Ville et campagne », 9 « Nanti et marginal », 11 « L’espace maîtrisé » et 12 « L’espace perturbé ».
- Bronislax Geremek, __Les marginaux parisiens aux XIV__e__ et XV__e__ siècles__, Paris, Flammarion, 1976.
- Patrick Rambourg, « Les spécialistes du prêt-à-manger à Paris : cuisine publique et modes de restauration à la fin du Moyen Âge », in Vincent Marcilhac et Vincent Moriniaux, Les établissements de restauration dans le monde, actes du colloque de l’Université Paris-IV Sorbonne (12-13 octobre 2009), Paris, L’Harmattan, 2012, p. 113-125.
- Jean Verdon, Boire au Moyen Âge, Paris, Perrin, 2002.
- Mireille Vincent-Cassy, « Les habitués des tavernes parisienne à la fin du Moyen Âge ou les plaisirs partagés », in Claude Gauvard et Jean-Louis Robert (dir.), Être Parisien, Paris, Publications de la Sorbonne, 2004, p. 231-250.
Source : actuelmoyenage.wordpress.com
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