Le conflit risque de remettre en cause les objectifs verts de l’agriculture européenne. Lors d’une réunion informelle avec le commissaire à l’Agriculture, les ministres de l’UE ont demandé une évaluation de certaines stratégies, dont celle dite «De la ferme à la fourchette», au nom de la souveraineté alimentaire. Quitte à remettre en cause la réduction des pesticides et le passage à une agriculture bio. Extrait.
Julien Denormandie [ministre de l’Agriculture français] a surtout pointé «la mission nourricière de l’Europe», répondant ainsi aux demandes répétées des acteurs du monde agricole. Dans leur viseur, le Pacte vert européen et la stratégie «De la ferme à la fourchette» («Farm to Fork») qui prévoit notamment de réduire de 50 % l’usage des pesticides d’ici 2030 et de tripler les surfaces en bio pour passer à 25 % à la même échéance. Hostile depuis le départ à cette stratégie, le monde agricole s’appuie depuis des mois sur plusieurs études, et notamment un rapport du service scientifique de la Commission, pour affirmer qu’une telle feuille de route diminuerait les rendements européens. Auprès de l’AFP, mercredi, l’interprofession des céréales s’est de nouveau attaquée à cette stratégie. Dans un communiqué envoyé dans la soirée, pendant le point presse de Julien Denormandie et Janusz Wojciechowski, la FNSEA a ainsi réaffirmé que «l‘Union européenne doit remettre la souveraineté alimentaire en priorité absolue», et surtout déclaré : «En premier lieu, la logique de décroissance souhaitée par la stratégie européenne “Farm to Fork” doit être profondément remise en question. Il faut au contraire produire plus sur notre territoire, produire durablement mais produire.»
Source : La guerre en Ukraine remet la souveraineté alimentaire de l’Europe au cœur des débats
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