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Oxford, l’université anglaise s’apprête à déployer un portail Web 2.0 pour faciliter l’échange d’informations et de connaissances entre ses trente deux milles membres, qu’il s’agisse de personnels administratifs, d’enseignants ou d’étudiant
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Site consacré aux photographies de John Collier Jr. prises pour le compte de la « Farm Security Administration/Office of War Information (FSA/OWI) et présentant la vie quotidienne des Américains pendant ces années-là. Le site propose aussi des plans de leçon pour leur utilisation en classe à l’aide d’une méthode d’analyse de l’image qui interroge les images en les mettant notamment en relation avec d’autre matériel tel que des textes, des fichiers audio ou des vidéos. Les images sont également publiées sur un compte Flickr.
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Ideum a développé le site American Image (http://americanimage.unm.edu/) en conjonction avec une publication de la collection sur Flickr. L’article revient sur l’utilisation de médias sociaux tel Flickr par les musées. Où il apparaît notamment la nécessité pour les institutions de d’abord comprendre le fonctionnement des médias sociaux choisis avant de les utiliser. La question du temps nécessaire à passer et à interagir n’est pas à négliger non plus. D’autant plus, qu’au final, il y a un intérêt évident à se saisir des opportunités proposées par les médias sociaux pour des musées qui ont généralement une audience limitée, mais pour cela la nécessité existe aussi d’atteindre une masse critique de visiteurs en ligne minimum pour conduire une interaction en ligne présentant une certaine plus-value.
histoire
Une traversée photographique du vingtième siècle. (Exposition)
Dans le prolongement de notre journée image de ce mardi organisée à la HEP-VD, celles et ceux qui auront la chance de passer par Paris entre le 21 octobre et le 20 décembre 2008 pourront se rendre à l’exposition organisée par le Musée d’histoire contemporaine et la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine (BDIC) sis à l’Hôtel National des Invalides dans le 7e arrondissement (station
Les commissaires de l’exposition dressent un panorama de la photographie du vingtième siècle et tendent à répondre aux questions suivantes:
Quelle est la valeur documentaire d’une image photographique ? Quel rapport entretient-elle avec la réalité ? Est-elle objective ? Peut-elle servir à écrire l’histoire ? Et en quoi constitue-t-elle un outil indispensable pour le chercheur ?
L’exposition débute avec des images noir et blanc prises lors de la visite de Guillaume II, empereur d’Allemagne, en 1899 au Mont Sainte Odile, ainsi que des photographies de l’Exposition Universelle de Paris en 1900, pour se clore avec le regard de Yan Morvan sur le conflit kosovar en 1999 et un reportage en couleurs de Jacqueline Salmon sur les hangars de Sangatte en 2001.
Un des partis-pris des commissaires a consisté à mélanger aux images, pour la plupart anonymes, un corpus de photographies d’auteurs portant leur regard sur l’actualité pour interroger ainsi les concepts de réalité et d’objectivité. Quatre thématiques sont proposée pour la lecture de ce vingtième siècle: mutation de la ville, condition humaine, confrontation, mémoire.
Pour plus d’informations, lire la page consacrée par la BDIC à l’exposition. Vous y trouverez également l’ensemble des informations pratiques pour organiser votre passage.
L’usage de l’image dans l’enseignement des disciplines des sciences humaines (23.09.2008)
L’Unité d‘Enseignement et de Recherche (UER) Didactiques des sciences humaines a le plaisir de vous inviter à participer à une journée d’étude consacrée à la présentation de travaux liés au projet de recherche L’usage de l’image dans l’enseignement des disciplines des sciences humaines.
Les réflexions menées dans le cadre de cette recherche alimentent régulièrement le contenu des cours et séminaires proposés par l’UER. C’est ainsi que des mémoires professionnels et des travaux de séminaire ont porté sur des thématiques dans lesquelles l’image, mobile ou fixe, est un outil privilégié au service de démarches d’enseignement- apprentissage en sciences humaines. Les auteurs de certains de ces travaux en présenteront les résultats les plus intéressants lors des ateliers qui constitueront le cœur de la journée.
La manifestation s’ouvrira sur une conférence proposée par l’un des initiateurs du projet de recherche et consacrée à l’exploitation en classe d’histoire d’images coloniales diffusées en Suisse. La journée s’achèvera autour d’une table ronde à laquelle participeront tous les intervenants, ainsi que des professeurs d’une Haute Ecole belge qui travaillent également sur la thématique de l’usage de l’image en sciences humaines. En outre, une exposition proposera de nombreux documents susceptibles d’alimenter les réflexions des participant-e-s.
Destinée en premier lieu aux étudiant-e-s des filières MS2 et MS1 qui suivent une didactique des sciences humaines, cette journée d’étude se tiendra à la HEP Vaud (Av. de Cour 33, Lausanne, Suisse) le mardi 23 septembre 2008. Toute personne intéressée par la thématique de la journée est cordialement invitée à y participer.
La conférence du matin (8h30-9h30 GMT +1) et la table-ronde de l’après-midi (15h30-16h30 GMT+1) seront rapportées en direct (voir la page Sessions 2.0). En suivant la conférence en ligne via cette page pourront également participer à la journée en posant des questions ou en réagissant en direct sur la page dédiée à la conférence. Celles et ceux qui sont intéressés à la démarche peuvent s’inscrire à la conférence on-line en m’envoyant un message par mail d’ici au vendredi 19 septembre 2008. Mon adresse mail: lyonel.kaufmann[at]hepl.ch
Programme de la journée
08h15 – 09h30 : Accueil et Conférence introductive
Les images coloniales en Suisse. Du savoir savant à l’exploitation en classe
Conférencier : Patrick Minder (Université de Fribourg)
Lieu : Aula, salle du Conseil
09h30-10h00 : Pause
10h00-11h30 : Ateliers thématiques autour de l’utilisation de l’image
Salle C33 – 720 L’usage de l’image animée : le film de fiction et le documentaire
Sylvia Piccinin La mise en scène des discours d’Hitler – Judith Jenny La représentation des gladiateurs – Lyonel Kaufmann 1492, Christophe Colomb, les rencontres
Salle C33 – 620 L’usage de l’image fixe : la carte, la photographie, la peinture
Nicolas Favre Enseigner l’histoire par les cartes – Carine Porta Récits et images mythologiques – Marc Desplos Représentations de l’hystérie
Salle C33 – 723 L’usage des supports de communication de masse : l’affiche, le dessin de presse, la caricature
Olivier Besuchet & Julien Eggenberger Enseigner l’histoire par les caricatures – Lorraine Roduit Construire des savoirs historiques par les dessins de presse – Anne Rosset Les affiches publicitaires pour traiter du colonialisme
11h30-13h30 : Repas
13:30-15:00: Ateliers thématiques autour de l’utilisation de l’image
Salle C33 – 720 L’usage de l’image animée : le film de fiction et le documentaire
Sylvia Piccinin La mise en scène des discours d’Hitler – Judith Jenny La représentation des gladiateurs – Jodie Lobsiger Mississippi Burning et le discours de Barack Obama
Salle C33 – 620 L’usage de l’image fixe : la carte, la photographie, la peinture
Nicolas Favre Enseigner l’histoire par les cartes – Carine Porta Récits et images mythologiques – Marc Desplos Représentations de l’hystérie
Salle C33 – 723 L’usage des supports de communication de masse : l’affiche, le dessin de presse, la caricature
Olivier Besuchet Enseigner l’histoire par les caricatures – Lorraine Roduit Construire des savoirs historiques par les dessins de presse – Anne Rosset Les affiches publicitaires pour traiter du colonialisme
15:00-15:30 Pause
15h30 – 16h30 Table ronde « Les enjeux de l’exploitation de l’image dans l’enseignement des disciplines des sciences humaines »
Tous les intervenants sont conviés à s’exprimer sur la base de leurs pratiques et en vue de dresser un bilan de la journée. Avec la participation de Mathieu Bouhon (historien), Dimitri Belayew (géo- graphe) et Philippe Soutmans (sociologue), professeurs à la section «Sciences humaines» de la Haute Ecole Léonard de Vinci, Louvain-la-Neuve (Belgique), et des formatrices et formateurs de l’UER Didactiques des sciences humaines.
16:30 Conclusion de la journée
Kindle est-il l’avenir des manuels scolaires?
Amazon réinventera-t-il les manuels scolaires avec son modèle Kindle conçu pour les collège et les universités américaines?
Ce week-end Amazon a confirmé les rumeurs qui évoquait la sortie d’un nouveau modèle Kindle à destination des collèges et université américaines. Ce marché de manuels est estimé à 5,5 milliards de $ annuellement (5,5 billion) et la plupart des éditeurs proposent maintenant des versions électroniques de leur manuels. Cependant, il n’existait pas encore de lecteur spécifique pour les consulter.
Ce nouveau modèle du Kindle d’Amazon disposera d’un écran plus large que le modèle original.
Selon les estimations, environ 240’000 exemplaires du Kindler, première mouture, auraient été vendues par Amazon depuis novembre 2007. Mais Amazon, sans donner de chiffres, a indiqué que si le Kindle s’était bien vendu, ces chiffres étaient exagérés.
A noter que le Kindle n’est pour l’instant vendu qu’aux Etats-Unis.
Source de l’information: Amazon Confirms Student Version of Kindle (TechCrunch)
Cartes heuristiques et histoire (Histoire de bloguer)
Histoire de bloguer est un blog consacré à l’utilisation de cartes heuristiques (ou cartes mentales) dans l’enseignement de l’histoire, la géographie et de l’éducation civique. Juste avant la rentrée, il fait le bilan de leur utilisation en classe et via son blog. C’est une excellente introduction aux utilisations possibles des cartes heuristiques et à leur utilisation. Tour d’horizon.
Je résume les points principaux du billet que je vous encourage vivement à lire dans le détail.
Premièrement: comment peut-on utiliser les cartes heuristiques ? Dans quels cas peut-on s’en servir ?
- la carte heuristique peut-être un résumé de cours;
- elle peut être un exercice, une recherche individuelle ou collective;
- elle peut être la base de construction (le canevas) d’un résumé de cours, d’une rédaction;
- elle peut servir d’introduction à un cours ;
- elle peut servir à la prise de notes.
Mais il n’y a de limitations à leur emploi que celles de votre imagination…
Deuxièmement: quel est l’écho du côté des élèves?
- pour avoir l’adhésion des élèves à une nouvelle pratique pédagogique, il faut la leur expliquer;
- le blog a suscité l’intérêt des élèves et des parents qui «y ont trouvé une source d’inspiration» alors que le blog était destiné en premier lieu à susciter l’intérêt des collègues et le partage d’expérience;
- les cartes heuristiques ont particulièrement «profité» aux classes «jugées faibles» en facilitant leur attention et la mémorisation (dessin, couleurs);
- elles sont profitables, selon les témoignage de plusieurs parents d’élèves, aux élèves dyslexiques.
Troisièmement, l’auteur d’Histoire de bloguer va-t-il continuer d’utiliser cet outil ? oui, par ce qu’il permet de jouer sur les savoirs et les savoir-faire.
Le billet: http://leprofdhistoire.wordpress.com/2008/08/14/bilan/
Source de l’illustration: Les débuts de l’histoire de Rome
Related Tags: Histoire, Cartes heuristiques, Didactique, Outils
Histoire suisse: Et si le Pacte de 1291 était un faux?
Hier soir, c’était l’heure du cortège aux flambeaux à La Tour-de-Peilz. Soudain, la question posée à l’historien: que s’est-il passé le 1er août 1291? que fête-t-on? Question éminement piège entre la mythologie politique et la réalité historique. D’autant que le journal Le Temps du 31.07.2008 se fait l’écho des thèses de l’historien médiéviste Roger Sablonier qui révise l’histoire des trois cantons fondateurs —mais de quoi en 1291?— jusqu’à affirmer que la Suisse primitive comme berceau de la Confédération n’a pas existé. Et qui nous pose la question: et si le Pacte de 1291 était un faux? Cette question fait l’objet du premier volet de ma série de l’été consacrée à l’Histoire suisse.
Bon les historiens savaient déjà depuis longtemps que le Pacte de 1291 n’avait rien d’extraordinaire ou d’exceptionnel. D’abord, il avait été retrouvé par hasard en 1724 après avoir été cité une première fois vers 1530 soit près de 150 ans après les faits. Ensuite, les Waldstaetten n’avaient pas été les seuls à produire ce type de document à la mort de Rodolphe de Habsbourg et c’était une pratique courante à la mort de l’Empereur. Enfin, les soucis exprimés par ces communautés portaient plus sur la sécurité économique de la voie commerciale du Gothard que sur la sécurité extérieure et il ne parle ni de liberté, ni de résistance.
Bon depuis le temps aussi, tout le monde devrait savoir que les histoires de Guillaume Tell et du serment du Grütli ne sont que des mythes et n’ont aucune réalité historique. De même que la fête nationale et le choix du premier août datent de 1891.
Bon mais tout ceci n’a pas beaucoup fait évolué la connaissance du grand public et du monde politique. D’autant que comme le disait Hans Ulrich Jost, mon estimé professeur d’université, l’histoire suisse et son historiographie** ont toujours été sous l’influence du politique:
« L’impact du discours politique sur l’historiographie suisse ne date pas seulement des temps modernes, […]. En effet, l’identité nationale de la Suisse moderne [qui naît en 1848] est en premier lieu de caractère politique. Face aux Etats nationaux exprimant leur identité par un concept culturel qui relève de la langue, d’un espace géo-culturel et même de la race, l’Etat fédéral du XIXe siècle s’est vu contraint de fonder l’esprit national sur le discours politique. La nation suisse, manquant d’un concept culturel cohérent, se réfère à la volonté politique. A l’histoire donc de trouver des valeurs traditionnelles, voire mythiques, conformes au discours politique. A partir de cette conjonction, l’historiographie est devenue davantage le corollaire du développement politique. »
Jost H. U. (2005). «L’historiographie contemporaine suisse sous l’emprise de la Défense spirituelle». In A tire d’ailes. Contributions de Hans Ulrich Jost à une histoire critique de la Suisse. Lausanne Antipodes, p. 174
Mise en place par des historiens radicaux dès le XIXe siècle (Dierauer et Dändliker), cette histoire politique est reprise par les historiens des années 1930 et vulgarisée par ceux des années 1950 et 1960 qui accentuent les légendes de la création de la Confédération « afin de mieux s’inscrire dans l’idée de la Défense spirituelle ». [idem, p. 175]
La remise en cause de cette hagiographie historique (l’hagiographie étant l’histoire d’un-e saint-e, faite pour permettre sa canonisation en regroupant notamment les miracles fait-e-s par lui) date de l’après-guerre, mais sera en premier lieu l’oeuvre d’écrivains suisses, avec en tête de liste Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt. Pour le grand public, il faudra attendre la publication de la Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses en 1982 pour que soit portée à sa connaissance les changements apportés l’histoire de cette période par les travaux universitaires de nos historiens.
Mais personne jusqu’à présent ne s’était intéressé à l’authenticité des documents phares de cette Suisse primitive. Or, comme le relate le journal Le Temps dans son édition du 31 juillet sous la plume de l’excellente Catherine Cossy, un nouveau livre de l’historien Roger Sablonier (Professeur d’histoire à l’université de Zurich de 1979 à 2006), publié en Suisse alémanique, non seulement fait des fiers Waldstätten épris de liberté des ancêtres imaginaires, mais conteste l’authenticité de deux documents principaux : le Pacte de 1291 et le Pacte de Brunnen de 1315:
«Maintenant que l’on a une autre manière d’aborder les sources écrites, que l’on accepte qu’elles ont avant tout un caractère symbolique, car rédigées après coup pour justifier des rapports de pouvoir, c’était le moment de présenter une synthèse sur cette époque.»
Ainsi, une analyse au carbone 14 d’un minuscule fragment du Pacte de 1291 réalisée par l’Institut de physique des particules de l’EPFZ révélerait que celui-ci pourrait avoir été rédigé en 1309. De même;
«La Charte de Brunnen, qui renouvelait l’alliance des Confédérés après la bataille de Morgarten en 1315, et dont on n’a jamais douté de la date originale jusqu’à maintenant, est écrite sur un parchemin datant au minimum de la fin du XIXe siècle. Comme certains privilèges impériaux, conservés précieusement aux côtés du Pacte fédéral dans le musée de Schwyz, ces textes ont été généralement écrits ou recopiés et arrangés après coup par ceux qui détenaient le pouvoir pour justifier de leurs prétentions.» (Le Temps)
Comme l’indique l’historien Jean-Daniel Morerod, professeur à l’Université de Neuchâtel, interrogé par Le Temps:
Alors que le caractère particulier de la Suisse se trouve aujourd’hui confirmé par son refus d’entrer dans l’Europe, c’est précisément à ce moment-là que la légitimité du Sonderfall disparaîtrait. Cela a des conséquences pour le pays: le cas particulier que nous vivons aujourd’hui est moins séduisant. On perd la caution des ancêtres. C’est une perte au niveau symbolique. On atteint à l’idée mythique d’une continuité dans l’esprit de résistance et de liberté.
L’occasion aussi pour la Suisse de faire véritablement un travail d’histoire dont une des premières conséquences pourrait être de réévaluer son rapport et la place accordée à l’étranger dans sa construction. Ceci fera l’objet du deuxième épisode de notre série de l’été:
Sans la France, la Suisse aurait-elle pu voir le jour?
Que cela ne vous empêche pas, si le temps vous le permet, de participer ce soir aux festivités du premier août dans votre région…
Notes:
* Pour les personnes intéressées, la lecture du livre de Jean-François Bergier (1988) Guillaume Tell. Paris: Fayard apportera tous les éclairages voulus non seulement sur le mythe de Guillaume Tell, mais sur la soi-disant Naissance de la Confédération en 1291.
** L’historiographie désigne l’histoire de l’écriture de l’histoire. Érigée en spécialité de la discipline historique, l’historiographie présente généralement le regard d’un historien sur ses prédécesseurs et sur leur travail.
Légende et source de l’illustration: La mère patrie Helvétie danse avec ses filles, les cantons, sur la prairie du Grütli. Cette carte postale datée de 1900 et déposée aux archives du canton de Schwyz fait partie de cette iconographie qui exalte le mythe fondateur du Grütli. Comme il se doit, Uri, Schwyz et Unterwald sont au centre . (photo: Hier & JetztVerlag für Kultur und Geschichte)
Ouvrage: Roger Sablonier (2008) Gründungszeit ohne Eidgenossen. Zurich: Verlag hier+ jetzt. Voir aussi Swissinfo: http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?siteSect=43&sid=9404117
L’enseignement de la Shoah oublie Sarkozy
Source: L’Expresso du 19 Juin 2008: « L’enseignement de la Shoah oublie Sarkozy »
La mission Waysbord-Loing sur l’enseignement de la Shoah au CM2 a remis le 18 juin son rapport au ministre de l’éducation nationale. Cette mission avait était mise en place suite à la polémique déclenchée par la volonté de Nicolas Sarkozy, président de la République française, d’associer un enfant mort à tout écolier.: »(voir notre article Chaque écolier devra connaître une victime de la Shoah) »:.
Cette commission estime maintenant que
«la thématique des enfants victimes a été d’emblée retenue comme une approche particulièrement adaptée aux élèves de CM2. Elle leur permet par le biais de récits et de figures particulières de s’initier à un passé qui a déterminé l’organisation présente du monde.»
Mais les enseignants devront veiller à ne pas traumatiser les enfants. Aussi insiste-t-elle sur
«le conseil donné d’élargir le travail mené en classe, aux enfants cachés et sauvés pour éviter aussi une vision trop simplifiée de la réalité… C’est donc avant tout l’itinéraire des enfants avant leur déportation qui est évoqué. Les enfants sauvés et les Justes sont associés.»
La circulaire (à paraître) reprend imparfaitement ces orientations (entre autre sur l’appel à la vie) mais garantit la liberté des enseignants.
«Pour aborder cet enseignement, les maîtres sont libres de leurs choix pédagogiques et plusieurs approches, souvent complémentaires, sont possibles. La thématique des enfants victimes est cependant une entrée à privilégier au CM2 : partir d’un nom, d’un visage, d’un itinéraire, de l’exemple singulier d’une famille dont l’histoire est liée aux lieux proches – l’école, la commune, le département – constitue une approche pédagogique respectueuse de la sensibilité des enfants. À partir d’un exemple, les élèves appréhenderont la déshumanisation systématique des victimes jusqu’à l’extermination : la discrimination, les arrestations, les camps d’internement, les convois, puis les camps d’extermination. À partir des exemples des maisons d’enfants, des enfants cachés, des justes, ils approcheront aussi les notions de solidarité et de valeurs universelles.»
Un livret pédagogique diffusé auprès des enseignants de CM2 ainsi qu’un site Internet sont annoncés par la circulaire.
Ainsi, face à la réprobation quasi unanime suscitée par la proposition sarkozienne, le repli des positions «présidentielles» a été réalisé en deux temps. D’abord une première atténuation via la mission Waysbord-Loing, puis via les directives d’orientation de l’Education nationale. Il n’en demeure pas moins que cela ressemble fortement à une défaite en rase campagne pour le président de la République. On est loin aussi du panache d’un autre 18 juin…
Sous le champignon d’Hiroshima…
Pris au lointain, le champignon atomique d’Hiroshima a longtemps mis à distance l’horreur de l’acte lui-même. Cette image n’est pas sans parallèle avec les images de la Première Guerre du Golfe de 1991 prises à travers le cockpit des avions de la coalition. Outre le fait que ces images de la Première Guerre du Golfe semblaient directement issues de la dernière version de Flight Simulator, elles aussi mettaient le «spectateur» à distance et dissimulaient l’impact réel de ces frappes dites chirurgicales. Ces images du champignon et celle des cockpits d’avion mettaient la mort et la souffrance à distance.
Soixante ans plus tard, d’autres images viennent troubler le regard de l’Amérique et notre regard de l’événement «Hiroshima». Images de corps brûlés entassés dans les rues, elles soulignent la tragédie humaine et l’horreur à l’oeuvre sous le champignon. Difficilement soutenables, ces images risquent bien d’être tenues longtemps encore à distance de nos élèves et de nos manuels. Par contre, elles troublent aujourd’hui l’Amérique.
D’où viennent-elles?
Il s’agit de photographies tirées de pellicules trouvées dans une grotte et récupérées en 1945 par un soldat américain, Robert L. Capp. Plus de cinquante trois ans plus tard, Monsieur Capp fit don de ces images aux Archives Herbert Hoover avec pour instruction, l’interdiction de les rendre publiques avant l’année 2008. Aujourd’hui, elles sortent de l’anonymat de la fondation par le professeur Sean Malloy, de l’Université de Californie à Merced:
« I came across these will research my recent book on the bomb, Atomic Tragedy, » he tells DANGER ROOM. « They were found in a cave outside Hiroshima by a U.S. serviceman who was part of the occupation forces. We have no information about who took the photos, what became of him/her, or why the photos ended up in a cave. The serviceman held onto to them in his personal collection until 1998, when he donated them to the Hoover Archives [at Stanford University] with the provision that they not be reproduced until 2008. I included three of these photos in my book, but I wanted to make them all publicly available. »
Depuis elles font la tournée des blogs américains.
En regardant ces images, une partie du malaise provient certainement du fait que ces amas de corps ne sont pas sans faire référence à notre mémoire iconique et plus particulièrement aux images issues de la découverte des camps de concentration et de ces autres photos montrant d’autres amas de corps. Cela est-il susceptible de mieux nous faire comprendre les tenants et aboutissants du 20e siècle et plus particulièrement de certains invariants des guerres industrielles à interroger à l’aide concept de la brutalisation?
Photo d’Hiroshima – Robert L. Capp Collection 7/10

Photo d’Hiroshima – Robert L. Capp Collection 8/10
Image du Camp de concentration de Nordhausen
Source: http://carol_fus.tripod.com/army_the_camps.html
L’armée américaine oblige les habitants allemands de Buchenwald à visiter le camp peu après sa libération. Source: cndp
Sources : EnAmérique.com Blog @ Wired.com – Université de Californe, Merced (images) – Archives Hoover
Related Tags: Hiroshima, 39-45, Photographies, Documents
Où l’on se heurte, une nouvelle fois, à l’obstacle technique…
Ce matin, je menais une séance entièrement on-line (c’est-à-dire ici sans présentiel aucun) avec des étudiant-e-s:
- la tâche était fournie à l’aide d’un document Google Documents;
- les étudiant-e-s devaient rédiger une synthèse en créant un nouveau document texte dans Google Documents;
- ils devaient partager ensuite ce document pour que chacun puisse en prendre connaissance et faire des commentaires;
- un mode d’emploi de Google Documents (texte) était fourni sous la forme d’un Diaporama (Google Présentation);
- un chat était mis sur pied: en premier lieu comme soutien on-line lors de la tâche, en second lieu pour la synthèse de la fin de la matinée.
- c’est l’identité professionnelle qui est en jeu: l’enseignant-e reste le maître, ce dispensateur de savoir tant d’un savoir «pur» que des savoirs procéduraux;
- c’est la représentation de comment on apprend qui est en jeu: d’abord maîtriser la littératie informatique, les savoirs-faire logiciels, après s’intéresser à ce qu’on peut en faire avec les élèves;
- c’est le modèle institutionnel de l’école qui intervient, car dans ce dernier le savoir du maître précède celui de l’élève dans un modèle bottom-up avec la difficulté (ou la crainte) d’intégrer le fait que les élèves viennent en classe avec des savoirs ou des bouts de savoir sur lesquels ces derniers ainsi que leurs professeurs peuvent s’appuyer.
Evaluation des compétences en histoire
Déroulement, références et compléments relatif à la quatrième et cinquième séance du module MSHIS11 : Didactique de l’histoire au secondaire I
http://docs.google.com/EmbedSlideshow?docid=dcbwsjrn_129f6st2bc3