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Lyonel Kaufmann blogue…

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Sur la route à moto avec un café

histoire

L’espace pédagogique du CRID (14-18)

14 septembre 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le CRID 14-18 (Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918) est un collectif d’historiens et d’enseignants, né en «réaction» aux historiens réunis sous l’Historial de la Grande Guerre. Ce qui les oppose? Leur interprétation de la culture de guerre et de la brutalisation des sociétés européennes du début du XXe siècle. Alors que pour l’Historial de Péronne, les poilus auraient été consentants, car ils auraient baigné dans une «culture de guerre» (messianisme patriotique, haine de l’ennemi, esprit de croisade ), les membres du CRID préfèrent mettre l’accent sur les expériences concrètes qui expliqueraient la «ténacité» des combattants et des stratégies multiples de leur part (voir une synthèse des positions sous M078 – Transposition didactique en histoire. Support de cours :: historiographie et le compte-rendu sur la Première guerre mondiale).

La cohabitation entre historiens et enseignants est féconde puisque le CRID 14-18 propose un dossier pédagogique fort remarquable dans sa conception et son articulation.

En effet, ce dossier est subdivisé en trois parties :

— Avec «Enseigner la Grande Guerre : débats et problèmes», cette partie propose un état des lieux historiographiques tant universitaires que scolaire. On y trouve notamment un état des lieux de la Grande Guerre dans les manuels scolaires ainsi qu’un Répertoire critique des concepts en lien les questions de la «culture de guerre» et de la «brutalisation».

— La deuxième partie propose un certain nombre de séquences d’enseignement, cours, exercices et évaluations CRID 14-18.

— Pour sa part, la troisième partie renvoie à des documents pédagogiques.

Des références complémentaires sont enfin proposées pour ceux qui désirent aller plus loin (bibliographies, filmographie).

Chacun-e peut aussi prolonger le dossier et la discussion au travers du forum du site.

Cette initiative est à saluer et illustre une transposition didactique réussie d’un sujet d’histoire scolaire ainsi que la force du travail en équipe.

La page : http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/accueil_pedago.html

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L’instruction civique divise l’Espagne (Libération)

8 septembre 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

«Attaque contre la morale chrétienne», «endoctrinement laïc», «catéchisme socialiste». En pleine rentrée des classes, un déluge de critiques acerbes, issues des milieux les plus conservateurs, s’abat sur une matière qui fait son apparition dans les écoles espagnoles. Introduite par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero, l’ Education para la ciudadania (l’éducation pour la citoyenneté) équivaut à un cours d’instruction civique comme ceux existant dans de nombreux pays européens, dont la France.

http://www.liberation.fr/actualite/monde/277038.FR.php

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Les Fanatiques de l’Apocalypse (Norman Cohn)

4 septembre 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dürer, Cavaliers de l’Apocalypse, 1498

Pourquoi des individus éprouvent-ils le « besoin psychique de purifier le monde par l’annihilation de certaines catégories d’êtres humains que l’on imagine comme des facteurs de corruption et des incarnations du mal »?: »(Le Monde.fr : Norman Cohn, historien britannique) »:
Norman Cohn (1915-2007), historien britannique qui vient de décéder, a consacré à cette question l’essentiel de ses recherches dès la fin de la deuxième guerre mondiale. Dans The Pursuit of the Millennium (en français, dès 1962, sous le titre Les Fanatiques de l’Apocalypse), publié en 1957, Cohn apporte une première réponse à cette question. Il y raconte comment différents mouvements millénaristes, entre le XIe et le XVIe siècle, ont convaincu certaines franges de la population pauvre que l’amélioration de leur condition devait passer par l’élimination de groupes déterminés – les riches, le clergé ou les juifs selon les cas.

Pour Cohn (édition de 1957), les deux grands courants autoritaires et révolutionnaires de ce défunt vingtième siècle, nazisme et communisme seraient des réminiscences directes de ces révolutions mystiques du moyen-âge. Sans faire l’amalgame entre ces deux régimes, ils possèdent néanmoins des caractéristiques communes : les conditions socio-économiques de leur apparition, l’avènement prochain d’un âge d’or (la société communiste et le Reich de mille ans), ce dernier passant par l’extermination des «méchants» (taxés qui d’esprit bourgeois, qui de judaïsme).

Un résumé de lecture de l’ouvrage : Les fanatiques de l’Apocalypse. Lecture du livre de Norman Cohn

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Faudra-t-il réécrire les albums d’Astérix?

2 septembre 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire


Astérix : Le domaine des dieux

La vision du village gaulois perdu dans la forêt face à la grande civilisation romaine est à revoir pour les archéologues.

‘What we have found here proves that the Gauls were much more civilised than we thought. The Asterix albums will need to be completely rewritten, as they are based on the typical image of the Gauls which has been passed down through the centuries, one of a prehistoric man who lives in the forest. We have discovered that they had not only complex military structures, but civilian and trading structures too. »

Source: Revealedix: the Gaul of Asterix was no joke – Telegraph.

(Via History News Network.)

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Grande dépression et New Deal : 3. Ressources en ligne

31 août 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En prolongement de notre travail concernant la manière dont la crise de 1929 et le New Deal sont présentés dans les programmes et les manuels scolaires ainsi que l’état historiographique de ces questions, voici un certain nombre de ressources en ligne utiles pour la préparation du sujet et des activités des élèves.
Dans notre prochain billet, nous ébaucherons une planification possible du sujet.


Worker Tending a Phosphate Furnace
Crédit: Palmer (OWI Photographer)
Numéro de controle: Photographs (General): TVA: Dams: Alabama: Muscle Shoals
Propriétaire: Franklin D. Roosevelt Presidential Library

Sources documentaires sur la Grande Dépression et le New Deal

  • Cliotexte : La Grande Crise
  • La société en crise, immigration, pauvreté et New Deal par Philippe Rouyer (carnet de liens)
  • New Deal Network : un énorme site américain consacré au New Deal, il propose une extraordinaire collection de documents, précisément présentés, voir en particulier la collection de récits d’anciens esclaves collectée par l’administration Roosevelt.
  • Photographs of the Great Depression (About.com : 20th Century)
  • Old Pictures : Collections de photographies de ces 150 dernières années, classées par thème, événements notamment. Ces photographies sont principalement, mais pas exclusivement, en rapport avec l’histoire des Etats-Unis (Guerre civile, Indiens, …). Evidemment, cette collection comprend des photographies en lien avec la crise des années 1930 et le New Deal). Deux thèmes plus particulièrement:
  • – United States in the 1930s and 1940s
    – Scenes of Rural America

  • Migration Out of the Great Plains : sur la crise et l’exode rural aux Etats-Unis dans les années 1930. On y trouve une foule de documents photographiques ainsi que des témoignages vidéos.
  • Comment représenter une crise économique ?

    Le site Modern American Poetry comporte un dossier sur la Grande Dépression. Ce site propose notamment un dossier de photographies et de travaux d’artistes peintres:
    – A Photo Essay on the Great Depression : les photographies;
    – A Depression Art Gallery : pour les travaux des artistes peintres.

    A l’aide de ce site, il me paraît intéressant de comparer de quelle manière la crise est présentée au travers de ces deux médias (thèmes abordés, personnages présentés, lieux choisis, …). Il serait aussi possible de s’interroger sur l’utilisation de la couleur dans les tableaux. Nous y reviendrons dans notre prochain article.

    Démarches et réflexions pédagogiques d’enseignants

    Roosevelt et le New Deal (D. Letouzey)
    «Le New Deal, un moment très important dans l’histoire des Etats-Unis, fait partie des questions qui ont été abandonnées en chemin par l’histoire scolaire. Cette situation pourrait nourrir une intéressante étude de cas sur les choix de contenus opérés par les concepteurs des programmes. Ces choix dépendent de nombreux facteurs, notamment de l’évolution de la recherche historique (le triomphe récent de l’histoire culturelle aux dépens de l’histoire sociale), du contexte politique et idéologique… Ainsi, les instructions actuelles qui écrivent, à propos des  » transformations de l’âge industriel  » :  » le phénomène majeur est la croissance économique  » laissent peu de place à l’étude de  » la catastrophe collective  » décrite par Russell Aven (cf Jean Heffer La grande dépression, les EU en crise, Archives Gallimard).» (introduction de Daniel Letouzey relativement à sa page sur le New Deal)

    New Deal et cinéma ou comment sortir de la crise en images (C. Robinot – Académie de Versailles)
    Pour Claude Robinot, «la grande force des Américains c’est de traduire, presque immédiatement, leur histoire en scénarios de film. Regardez le photogramme extrait de « Gold diggers 1933 », il est antérieur au travail de Dorothy Lange et des autres photographes de la Farm security administration (1935-1942). Pourtant ils se confondent et se répondent dans un dialogue entre réel et fiction qui crée le fond d’une histoire culturelle américaine.»
    A partir des documents multimédias proposés, C. Robinot propose les pistes suivantes de travail:

    – Texte : Comment Roosevelt décrit-il la crise ? (mécanisme économique et effets sociaux)
    – Film 1 : Quelles images retenir de la crise économique, pourquoi est-elle particulièrement cruelle pour cette génération ?
    – Texte 2 : Quels sont les remèdes proposés pour relancer l’économie ?
    – Film 2 : Pourquoi, dans une démocratie, faut-il convaincre l’opinion publique de la justesse des choix politiques ? Comment les Américains s’y prennent-ils pour essayer de convaincre ?

    Articles précédents de cette «série de l’été» :

  • Grande Dépression et New Deal : 1. Comment ce sujet est-il traité par l’histoire scolaire?
  • Grande dépression et New Deal : 2. Que nous dit l’historiographie? (1)
  • Grande dépression et New Deal : 2. Que nous dit l’historiographie (2)
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    L’ennemi intime (Dossier pédagogique)

    28 août 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    Adapté du bouquin et du documentaire de Patrick Rotman, le film « L’ennemi intime » de Florent-Emilio Siri raconte la descente aux enfers d’un jeune lieutenant idéaliste (Benoît MAGIMEL) appelé à combattre en Algérie dans un des moments les plus violents du conflit (1959, les opérations du Plan Challe en Kabylie).

    L’Agence Cinéma Education et Zérodeconduite.net proposent un accompagnement substantiel autour de ce film :

  • Un dossier pédagogique d’une vingtaine de pages qui mêle les approches esthétique, historique et philosophique
  • Un supplément « Cinéclasse », en partenariat avec « Le Monde de l’Education » (dans le numéro de Septembre)
  • Dossier pédagogique, renseignement et réservations :
    http://www.zerodeconduite.net/lennemiintime

    La bande annonce sur le site officiel du film : http://www.lennemi-intime-lefilm.fr/

    Critiques du film:

  • Comme au cinéma
  • cinezik
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    Grande dépression et New Deal : 2. Que nous dit l’historiographie? (2)

    23 août 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire


    « At the bus station. » par Jack Delano (Durham, North Carolina, May 1940). Source
    Après m’être attaché aux interprétations et débats relatifs à la crise, l’étape suivante consiste a interrogé les interprétations des historiens et des économistes à l’égard du New Deal, mis en place lors des deux premiers mandats de Roosevelt.
    Une controverse principale traverse tant l’interprétation historique que celle des économistes :

    le New Deal a-t-il prolongé et aggravé la crise économique des années 1930?

    A nouveau, la réponse est fortement marquée en fonction de son positionnement idéologique entre ceux qui estiment que sans intervention de l’Etat il n’aurait pas été possible avant longtemps de sortir de la crise (Keynésiens principalement) et ceux qui estiment que l’intervention de l’Etat a nui à une reprise plus rapide qui était en cours (les monétaristes, les libéraux). On retrouve donc le débat entre Keynésiens et monétaristes.
    Une enquête menée en 1995 par Robert Whales (The Great Depression: Consensus among American Economic Historians) posait la question suivant à un panel d’historiens et d’économistes : « Etes-vous d’accord avec l’affirmation que le New Deal a prolongé et aggravé la crise de 1929? » 27% des économistes et 6% des historiens répondaient favorablement à cette affirmation alors que 51% des économistes et 75% des historiens pensaient le contraire :

    The minority view is represented by Harold L. Cole and Lee E. Ohanian who argue that the « New Deal labor and industrial policies did not lift the economy out of the Depression as President Roosevelt and his economic planners had hoped, » but that the « New Deal policies are an important contributing factor to the persistence of the Great Depression. » They claim that the New Deal « cartelization policies are a key factor behind the weak recovery. » They say that the « abandonment of these policies coincided with the strong economic recovery of the 1940s. » Lowell E. Gallaway and Richard K. Vedder argue that the « Great Depression was very significantly prolonged in both its duration and its magnitude by the impact of New Deal programs. » They suggest that without Social Security, work relief, unemployment insurance, mandatory minimum wages, and without special government-granted privileges for labor unions, business would have hired more workers and the unemployment rate during the New Deal years would have been 6.7% instead of 17.2%.

    Morrisville, Pennsylvania. Août 1938. Photographe: John Vachon. Source.

    Par ailleurs, en fonction du positionnement politique, la droite conservatrice a développé les critiques suivantes à l’égard du New Deal :
    – Le New Deal était infiltré par des communistes;
    – Le New Deal est en partie (mais pas dans sa totalité) un programme fasciste équivalent à une dictature présidentielle: telle est notamment la position de Hoover, le prédécesseur de Roosevelt, dans ses mémoires. Cette position est rejetée par des historiens spécialistes du fascisme : « What Fascist corporatism and the New Deal had in common was a certain amount of state intervention in the economy. Beyond that, the only figure who seemed to look on Fascist corporatism as a kind of model was Hugh Johnson, head of the National Recovery Administration. » : »(Stanley Payne, History of Fascism, 1995, p 230) »:

    Il existe également des critiques de gauche au New Deal recensée par un article de Wikipedia (Critics of the New Deal – From the Left)

    Relativement au caractère révolutionnaire ou non du New Deal, les trois positions suivantes situent les tendances principales de ce débat qui vont du caractère révolutionnaire, au conservatisme en passant par une légère dose de réformiste social.
    1.- Le texte de Carl N. Degler intitulé « The Third American Revolution » tente de prouver que le New Deal proposé par Roosevelt constitue la troisième révolution américaine. Le New Deal, qui a été la progéniture de la crise, a fait émerger de cette dernière une nouvelle conception de ce que constitue une société satisfaisante. Il a complètement bouleversé l’ordre établit en revivifiant le Parti démocrate, en protégeant la syndicalisation des travailleurs américains, en régularisant l’économie et en garantissant un minimum de bien-être à la population.
    2.- Barton J. Bernstein, quant à lui, tente de démontrer dans l’article intitulé « The New Deal: The Conservative Achievements of Liberal Reform » que le New Deal n’a pas transformé le système américain en opérant une redistribution du pouvoir, mais a plutôt aidé à conserver et à protéger le capitalisme corporatif. Les moyens employés par Roosevelt étaient avant tout libéraux, et ne servaient que des buts conservateurs. Le New Deal n’a donc pas révolutionné la société américaine par ces changements, mais a avant tout permit une continuation. Malgré les améliorations apportées, il a échoué à maints égards.
    3.- Quant à Susan Ware, dans son livre intitulé « Beyond Suffrage:Women in the New Deal », elle tente de prouver qu’un certain nombre de femmes à la maison blanche, constituant le « network », ont joué un rôle important dans les politiques du New Deal, en aidant à en diffusé le contenu et en faisant du lobbying. Toutefois, elle avoue que ce programme de réformes constituait des lacunes. Sur le plan social et même dans les campagnes électorales, les femmes ont été d’un grand intérêt, ce qui constitue une innovation importante pour l’époque.

    Source : La crise économique des années 30 (Histori-Art) : Critique de textes traitant du New Deal de Roosevelt.


    Manifestation contre la guerre d’Espagne. « Alexander, 177 Thompson Street, New York. » . Source (?)

    Enfin, sortant du prisme uniquement politique ou économique, l’histoire culturelle s’est attachée à la production culturelle, issue du New Deal, sous l’impulsion ou non de l’Etat au niveau littéraire, photographique, pictural ou cinématographique. Deux thématiques principales pourrait émerger :

    • Comment représenter une crise économique?
    • Dans quelle mesure, la production culturelle joue-t-elle un rôle dans la sortie de la dépression morale accompagnant la crise économique? Quel rôle les artistes ont-ils joués dans la diffusion du discours du New Deal que proposé Roosevelt?

    Par ailleurs, concernant le cinéma américain, C. Robinot, de l’Académie de Versailles (New Deal et cinéma ou comment sortir de la crise en images), souligne que «la grande force des Américains c’est de traduire, presque immédiatement, leur histoire en scénarios de film. Regardez le photogramme extrait de « Gold diggers 1933 », il est antérieur au travail de Dorothy Lange et des autres photographes de la Farm security administration (1935-1942). Pourtant ils se confondent et se répondent dans un dialogue entre réel et fiction qui crée le fond d’une histoire culturelle américaine.» De plus, relativement à l’utilisation de deux films, il est proposé les questionnements suivants aux élèves:

    • Film 1 : Quelles images retenir de la crise économique, pourquoi est-elle particulièrement cruelle pour cette génération ?
    • Film 2 : Pourquoi, dans une démocratie, faut-il convaincre l’opinion publique de la justesse des choix politiques ? Comment les Américains s’y prennent-ils pour essayer de convaincre ?

    En synthèse, je mettrai en évidence la richesse des questionnements et des problématiques pouvant être traitée en classe d’histoire concernant le New Deal. Elle couvre des champs économique, politique et social ainsi que et culturel :

    • économique : sans le New Deal, les Etats-Unis seraient-ils sortis de la crise versus le New Deal a-t-il prolongé et aggravé la crise de 1929?
    • politique et social : le New Deal représente-t-il, après les Guerres d’Indépendance et de Sécession, la troisième révolution de l’histoire américaine versus le New Deal représente-t-il la solution apportée (un écran de fumée) par l’élite conservatrice au pouvoir pour s’y maintenir?
    • culturelle : les artistes et l’industrie culturelle ont-ils accompagnés ou initiés par leurs productions la société issue du New Deal?

    Dans mon prochain article, j’aborderai la question des ressources pédagogiques autour du New Deal.

    Articles précédents de cette «série de l’été»:

    • Grande Dépression et New Deal : 1. Comment ce sujet est-il traité par l’histoire scolaire?
    • Grande dépression et New Deal : 2. Que nous dit l’historiographie? (1)

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    Et si, à la rentrée, nous passions à un enseignement de l’Histoire 2.0 ?

    20 août 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    http://s3.amazonaws.com/slideshare/ssplayer.swf?id=64868&doc=diaporama-classe4292
    Réalisation d’étudiantes pour le cours « Réformer l’école : une mission impossible? ». Vous trouverez d’autres exemples sur le blog.

    Jusqu’à quel point les enseignant-e-s d’histoire seront-ils prêt-e-s à intégrer dans leur enseignement les potentialités du fameux Web 2.0 ? Préalablement encore faut-il s’entendre sur ce que cela signifie un enseignement d’Histoire basé sur les principes du Web 2.0 et donc s’attarder un instant sur la définition de ce fameux Web 2.0. En me basant sur la lecture de sa définition dans Wikipedia, je mettrais pour ma part les mots-clés suivants en avant : mise en commun d’informations, architecture de participation, syndication du contenu, étiquetage/folksonomie que les principes de base suivants synthétisent:

    • le site ne doit pas être un jardin secret, c’est-à-dire qu’il doit être aisé de faire rentrer ou sortir des informations du système ;
    • l’utilisateur doit rester propriétaire de ses propres données ;
    • le site doit être entièrement utilisable à travers un navigateur standard ;
    • le site doit présenter des aspects de réseaux sociaux.
    Très clairement, cela signifie un changement de paradigme puisque la construction du savoir, au travers d’une mise en réseau et d’un dialogue notamment avec des pairs, car c’est l’élève qui produit du contenu, ici à nature historique. Actuellement, les outils ne manquent pas qui permettent relativement facilement de produire et de mettre en ligne de tels contenus.
    http://s3.amazonaws.com/slideshare/ssplayer.swf?id=37589&doc=the-25-basic-styles-of-blogging-and-when-to-use-each-one-14243
    The 25 Basic Styles of Blogging … And When To Use Each One
    Un des premiers éléments qui vous vient peut-être à l’esprit, c’est évidemment les blogs. Nous avons déjà eu l’occasion de présenter quelques potentialités de ceux-ci. Nous les avons même utilisés en formation avec des étudiants (le blog Réformer l’école : une mission impossible?). A l’approche de cette rentrée, François Guité (Pourquoi devrions-nous laisser les élèves bloguer?) et Mario Asselin (Les enfants ont moins besoin de quelqu’un qui regarde…) stimulent notre réflexion à ce propos. Après, je peux aussi ajouter un outil comme le wiki, même si les exemples manquent relativement à leur utilisation en histoire. Plus basique, je suis en mesure de demander à chaque élève de réaliser un carnets de sites avec une brève évaluation et de mettre l’ensemble d’une classe ou de plusieurs classes en réseau. Mais, à l’aube de cette rentrée, je suis particulièrement stupéfait par la simplicité de publication, sous forme électronique, offerte par un certain nombre de sites relativement à la vidéo ou au support de publications style « PowerPoint » (slideshow).

    http://www.teachertube.com/flvplayer.swf

    Réalisation par des élèves de 5e, de la All Saints CE Primary School, de London. Réalisé avec iMovie pour partager l’histoire anglaise avec leur correspondants en Grèce.

    http://www.teachertube.com/flvplayer.swf
    Vidéo réalisée par des élèves pour « The Black History Month ». Dans les critères de réalisation, il s’agissait notamment pour les élèves d’interviewer des témoins ou un expert de l’histoire des Noirs, de rechercher des images libres de droits.

    Actuellement, les matériaux à disposition en ligne sont même suffisamment abondant pour réaliser des documents multimédias en s’appuyant uniquement sur des ressources déjà disponibles sur l’Internet. Les élèves se chargeant des transitions et des légendes, voire du fond sonore, accompagnant les documents ainsi récupérés.

    http://www.teachertube.com/flvplayer.swf
    Ici un exemple, certainement réalisé par un enseignant, basé sur du matériel récupéré, légendé et accompagné d’un fond sonore. Publication sur teachertube (malheureusement saturé de publicité).

    Dernier outil trouvé ces derniers temps sur la toile, Animoto vous permet de réaliser des clips de 30 secondes pour 15 photos au maximum. Il vous suffit de prendre des photos numériques et de les envoyer à Animoto (ou de passer via Flickr ou Picasa ou un autre), puis de les reclasser et enfin de choisir une musique d’accompagnement. Animoto se charge ensuite du reste. Voici un exemple de produit fini:
    http://widgets.clearspring.com/o/46928cc51133af17/46c8d7545ab30d3a/46928cc51133af17/b1d5671a/autostart/false/file/5a7e703c1444bc0a693c4c1b7718c255

    Moins que jamais l’utilisation des médias et technologies en classe se heurte à des difficultés techniques problématiques ou insurmontables. Plus que jamais la balle est entre les mains des enseignant-e-s.

    : »(Pour ceux qui penseraient que je ne suis qu’un ayatollah technophile, je les engage à lire cet article.) »:

    Classé sous :histoire

    Grande dépression et New Deal : 2. Que nous dit l’historiographie? (1)

    3 août 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    La période estivale est propice à la préparation de la rentrée scolaire… y compris pour les formateurs en didactique… Je vous propose donc de suivre ma réflexion relative au sujet sur la Grande Dépression et le New Deal. Vos commentaires sont en tout temps les bienvenus.
    Sujet précédent : Grande Dépression et New Deal : 1. Comment ce sujet est-il traité par l’histoire scolaire?

    Je me propose de traiter de la question historiographique en deux billets. Dans ce premier billet, je m’arrêterai au traitement historiographique de la crise de 1929.
    Dans cette optique, j’ai procédé en trois étapes:
    – consultation de l’article « Crises économiques »de l’Encyclopædia Universalis 2006 (toujours instructif);
    – la réactivation de mes lectures universitaires et leur renouvellement en recherchant de nouvelles parutions;
    – une recherche via l’Internet et les mots-clés « Crise 1929 historiographie).

    L’extrait suivant article de l »Encyclopædia Universalis permet de mettre en évidence les différents courants et interprétation de la crise de 1929:

    La crise de 1929 est longtemps demeurée un champ clos où s’affrontent les explications concurrentes. Les approches libérales, qui insistent sur les atteintes aux mécanismes concurrentiels (L. Robbins, 1934) ; les approches marxistes, centrées sur la baisse tendancielle du profit dans un monde capitaliste voué à la sous-consommation (E. Varga, 1935) ; les approches keynésiennes, qui situent l’origine de la crise dans une déficience de la demande globale, par épuisement des occasions d’investissement (A. Hansen, 1941) ou chute de la consommation (P. Temin, 1976) ; enfin, les approches monétaires, qui mettent en exergue l’impact de la déflation sur le poids réel de la dette (I. Fisher, 1933) ou les erreurs de la politique monétaire américaine (M. Friedman et A. Schwarz, 1963) sont en fait à bien des égards complémentaires, malgré d’évidentes divergences, notamment sur l’incidence de la variable salaires réels. Une interprétation cohérente doit articuler – et non opposer – les explications conjoncturelles ou axées sur les erreurs de politique économique et les explications structurelles (par exemple, en termes de blocage du « mode de régulation » concurrentiel ; R. Boyer, J. Mistral, 1983). Mais la compréhension de la grande dépression a surtout progressé grâce aux analyses convergentes (C. Kindleberger, 1973 ; D. Alcroft, 1977 ; P. Fearon, 1978) qui insistent sur la dimension internationale des enchaînements. La gravité de la crise est due aux conditions déséquilibrées du rétablissement de l’étalon-or après la guerre, dans un monde où se cumulent les facteurs d’instabilité financière et où il n’existe plus de leadership international : la Grande-Bretagne n’est plus en état d’exercer le rôle qui était le sien avant 1914, et les États-Unis, confrontés à leurs propres problèmes, ne sont pas prêts à assumer leurs responsabilités mondiales.

    Schématiquement, la crise de 1929 s’inscrit dans quatre courants de pensée. Aujourd’hui encore, chaque nouveau apport s’inscrit, d’une manière ou d’une autre dans ces quatre courants de la pensée économique. On constate également que c’est un lieu à forte connotation idéologique. Les quatre courants:
    – les approches libérales auxquelles il font adjoindre à mon avis les approches monétaires qui n’en sont qu’une déclinaison particulière (Milton Friedman);
    – les approches marxistes;
    – les approches keynésiennes;
    – les approches de l’école française de la régulation qui est une école de pensée économique associant approche keynésienne et approche marxiste.: »(On peut y ajouter une couche de Thomas Kuhn, le système productif fordiste cher aux régulationnistes formant un paradigme économique pour l’économie observée) »:.

    Il est intéressant de constater que la crise de 1929 met en présence plusieurs explications concurrentes et qu’il n’existe pas de véritable consensus relativement à cette crise, notamment en raison de ses enjeux idéologiques. Par contre, dans les manuels, c’est la version de John Kenneth Galbraith (1908-2006) (La Crise économique de 1929. Anatomie d’une catastrophe financière de 1954) qui fournit très largement et durablement une vulgate scolaire univoque et, à première vue, indépassable.

    Dans le cadre de mes recherches via l’Internet et des recherches relativement récente, je signale plus particulièrement, l’article en ligne de Pierre-Cyrille Hautcœur (paru en version papier dans Politique Etrangère, n°3-4, 2000) Crise de 1929 et politique internationale (L’article dans sa version papier s’intitule Crise de 1929 et politique internationale: pourquoi il ne faut pas brûler le FMI, disponible au format .pdf). En effet, cet article s’inscrit bien dans la perspective des enchaînements internationaux. Le résumé de son intéressant article:

    On montre dans cet article l’importance des considérations politiques internationales dans les origines de la crise de 1929 et dans son déroulement. On analyse ensuite les conséquences multiples de la crise et des analyses qui en furent faites sur les relations internationales après la seconde guerre mondiale et sur leur organisation au sein des institutions internationales. On conclut à l’importance de la coopération internationale institutionalisée dans la prévention des crises.

    Et sa présentation des origines de la Crise :

    Nombre d’interprétations de la crise en font un événement principalement américain: le krach de Wall Street dans le cas le plus simpliste, l’effondrement du crédit provoquant un blocage de l’investissement et de la consommation sous l’effet des faillites bancaires en série dans la version plus sophistiquée actuellement dominante, la chute de la consommation sous l’effet d’un chômage rapidement croissant du fait de l’absence des régulations salariales dans une certaine tradition keynésienne, la saturation d’un mode de régulation dans lequel la demande ne suit pas la croissance de l’offre selon une lignée post-marxiste, toutes explications qui sortent peu du cadre national.
    Pourtant, deux autres lignées d’interprétation accordent davantage de poids aux interactions internationales, et de ce fait, presque nécessairement, aux considérations politiques. La première souligne les méfaits d’un système monétaire international de change fixe dans la transmission de la crise. La seconde invoque en priorité les conséquences de la première guerre mondiale en Europe.

    Fort bien. Mais comment s’y prendre avec des élèves de 15-16 ans pour sortir d’un discours univoque, problématiser le sujet et ne pas les perdre dans les méandres des différentes approches de la crise? C’est le retour à un petit livre de Bernard Rosier (5e édition de Pierre Dockès) qui me fournit les base d’une problématisation possible :
    le krach a-t-il causé la dépression ou le krach est-il né de ces premières difficultés industrielles [des Etats-Unis]?: »(Les théories des crises économiques. Paris: La Découverte, 2003, p. 48. Rosier et Dockès émargent, pour leur part, à l’école de la régulation) »: Une bonne base de départ, me semble-t-il, pour faire travailler les élèves.

    Notre prochain billet sera lui, plus précisément centré sur la Grande Dépression et le New Deal. Après une petite pause due à mes vacances !

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    N’abusons pas du mot croisade ! (Jean Flori)

    2 août 2007 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    Jean Flori, historien médiéviste, a été interrogé par le journal Le Monde relativement au phénomène des Croisades.
    Extrait choisi:

    N’abusons pas du mot croisade ! Il faut le réserver au phénomène historique précis qui a eu lieu dans un cadre géopolitique et religieux bien caractérisé : une guerre considérée comme sainte, menée par la chrétienté latine pour la délivrance des Lieux saints à Jérusalem. La confiscation du terme à des fins idéologiques, politiques ou militaires est dangereuse, car elle suscite des amalgames dans des mémoires collectives d’une très grande susceptibilité.

    Pour lire l’article entier : N’abusons pas du mot Croisade (01.08.2007)

    Technorati Tags: Croisades

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