Dimanche 6 octobre : Championnat suisse de dressage @La Tour-de-Peilz
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L’année 2014 sera marquée par une double commémoration, celle de la première guerre mondiale et celle de la Libération. Pour cerner les dimensions à la fois historique, politique et mémorielle de ces événements à venir,Le Monde sollicité le regard de Jean-Noël Jeanneney et de Pierre Nora.
Pierre Nora commence en observant une dérive commémorative concernant la France ces dernières années et le passage d’un modèle historique à un modèle mémoriel. Notons que la publication par Pierre Nora des Lieux de mémoire n’est pas pour rien dans ce mouvement…
Jean-Noël Jeanneney note lui l’opposition binaire entre 1789 et 1914. D’un côté, après avoir clivé la France tout au long du 19e siècle, la Révolution française fédère le regard des Français et unifie la France. De l’autre, 14-18 est d’abord vécu sous l’angle de l’Union sacrée avant que cette union ne se lézarde sous les coups de la durée du conflit.
Concernant les deux commémorations de 2014,Pierre Nora pense que celle de 1914 sera très mémorielle, « soulevant une émotion à laquelle on ne s’attendait pas » alors que celle de 1944 sera très disputée historiquement « parce que la guerre, l’Occupation, la Libération ont laissé les Français très divisés ».
A suivre…
Jean-Noël Jeanneney et Pierre Nora: « Faire sentir la différence des temps » | Le Monde
Vendredi 4 octobre, dans l’une des innombrables émissions de télévision où il s’emploie à briser les tabous qui parasitent encore nos consciences, Eric Zemmour a posé un mot sur les cercueils des femmes, des hommes, des enfants qui venaient de mourir à Lampedusa : « Envahisseurs ». Sans que ce terme suscite de réactions marquantes dans le studio, il a pu marteler que « ces gens-là sont des envahisseurs » et conclure d’un rictus fanatique : « Ils prennent leurs risques ! » Campé dans cet espace pseudo-subversif mais authentiquement indigne que d’aucuns nomment « politiquement incorrect », il a asséné des propos où l’abjection morale s’avançait bardée d’aberrations historiques – sur le droit d’asile, d’abord. Le vocabulaire était guerrier, le délire martial, l’offensive d’autant plus funeste qu’elle demeurait sans riposte.
Alors que s’ouvrent les 16es Rendez-vous de l’histoire, qui portent sur le thème de « la guerre », il faut appeler les historiens à se montrer plus offensifs. Effrayés par le brouillage des cartes comme par le déséquilibre des forces, beaucoup d’entre eux sont tentés de se réfugier derrière les remparts du pur savoir. Ce repli serait regrettable.
Tout à la fois indigné par les propos d’Eric Zemmour, je partage l’avis de Jean Birnbaum, journaliste au journal Le Monde, que l’historien doit être dans la Cité et participer à ses débats.

C’est un document d’histoire, une part oubliée de notre mémoire, un témoignage sobre et saisissant que l’ancien garde des sceaux Robert Badinter a confié au Monde. Il s’agit du "procès-verbal" intime de la dernière exécution capitale en France. Le 9 septembre 1977, Hamida Djandoubi, manutentionnaire tunisien coupable du meurtre de sa compagne, Elisabeth Bousquet, est guillotiné à la prison des Baumettes de Marseille. Juste après l’exécution, la doyenne des juges d’instruction de la ville, Monique Mabelly (1924-2012), commise d’office pour y assister, consigne par écrit ce qu’elle a vu et ressenti. Trois pages sobres et retenues mais aussi d’effroi et de colère contenue pour décrire les dernières minutes d’Hamida Djandoubi. De la cellule où l’on vient chercher le condamné jusqu’à l’endroit où il sera guillotiné, l’auteur décrit avec précision les circonvolutions autour de la dernière cigarette, les vaines tentatives pour retarder le moment fatal, le couperet qui fend le corps en deux. Quelques lignes écrites au retour d’une exécution qui suscite en elle "une révolte froide" afin de témoigner. Monique Mabelly léguera dix ans plus tard ce manuscrit à son fils, Rémy Ottaviano, qui l’a remis il y a quelques semaines à Robert Badinter.
Vingt minutes avant la mort : récit de la dernière exécution française

Pardon, cher lecteur, de vous imposer ce titre très anglophone mais j’ai trouvé qu’il sonnait bien aux oreilles et après tout, c’est bien là la question (ou une des questions ?) qu’il faut se poser aujourd’hui pour l’Ecole. Les Australiens, qui m’ont inspiré ce titre, tendent vers l’adoption du BYOD. Pour quelles raisons ? Leurs réflexions sont-elles transposables au modèle français ?
