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Lyonel Kaufmann blogue…

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Sur la route à moto avec un café

Chasseur de cols : Schallenberg, Glaubenberg, Glaubenbielen, Lüderenalp et Belpberg (10.07.2020)

13 juillet 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Changement de programme au départ ce matin. Les orages prévus dans les Alpes du côté de Brig et d’Andermatt m’ont amené à choisir de rejoindre l’Entlebuch et l’Emmenthal. Au final, 5 cols auront été au programme. C’est pas mal aussi 😉

Le parcours du jour :

Retrouver le parcours : https://rider.live/p/Qt1iwhq1
Retrouver le parcours : https://rider.live/p/Qt1iwhq1

Il est 9h30 quand je rejoins Guin par l’autoroute, histoire de ne pas prendre trop de retard. Je choisis ensuite un parcours de transition que j’apprécie particulièrement : Galmiz, Oberbalm, Zimmerwald et Kehrsatz.

J’adore passer dans le paisible village de Zimmerwald, lieu en 1915 d’une conférence et d’un manifeste mémorables de socialistes européens où participèrent notamment Lénine et Trotsky à l’initiative du Suisse Robert Grimm. Conférence dont le paisible village eut de la peine à se remettre pendant longtemps… (à lire : Zimmerwald, berceau de la révolution russe | Swissinfo)

A Kehrsatz, le temps est venu d’une pause café. Le soleil et la chaleur sont au rendez-vous. Il est 11h00. Après la pause café, il est temps de rejoindre le premier col de la journée avec le Schallenberg haut lieu de passage des motards du coin et de tous ceux qui passent en direction de l’Entelbuch et du lac des Quatre-Cantons. Ou qui en reviennent…

Après un bref arrêt au Schallenberg, il est temps de rejoindre l’Entlebuch et le deuxième col de la journée. Il est 13h08 quand j’arrive au Glaubenberg que vous pouvez rejoindre depuis Entlebuch ou Sarnen. Mon premier contact avec ce col n’a rien d’une aventure motocycliste, mais à l’occasion d’un cours de répétition (service militaire). Le cadre est toujours aussi sauvage.

J’en profite pour manger mon picnic. Rapidement, quelques gouttes de pluie tombent, puis la pluie s’accélère. Une brève averse laisse à penser que le temps se détériore. Mais il n’en est rien, c’est un nuage de pluie qui a vite fait de passer. Le soleil revient immédiatement derrière.

Je redescends ensuite du côté de Sarnen. Le paysage laisse découvrir le lac du même nom et les montagnes aux alentours où le ciel est bien noir et la pluie bien présente. Avant Stalden, je bifurque à droite pour rejoindre Oberwilen. Je suis à flanc de coteau et je surplombe le lac de Sarnen avant de rejoindre Giswil et emprunter la route panoramique pour rejoindre le Glaubenbielen Passhöhe, troisième col de la journée, qui me ramène à Schüpfheim et en Entlebuch. A la sortie de Giswil, la route est détrempée. Le pluie m’a précédé. Je passe entre les gouttes, comme tout long de l’après-midi… 

A Schüpfheim, histoire de continuer ma journée, je reprends en direction d’Entlebuch. J’ai dans l’idée de rejoindre Wasen in Emmenthal, par des petites routes, pour rejoindre ensuite Lüdernalp, puis Langnau.

A Menznau, j’oblique à gauche en direction de Menzberg. Ce sera ma première découverte du jour. Je zigzague sur les crêtes et dans un paysage surplombant les alentours. Magique. Avant d’arriver à Menzberg , qui est un cul-de-sac, je redescends en direction de Schülen, puis Willisau. J’y arrive à proximité de la vieille ville. Je prends l’engagement d’y faire étape une prochaine fois. A Käppelimmatt, peu après Willisau, je continue ma découverte enchanteresse des environs et je rejoins Breiten, Hergiswil, Hofstatt, Eriswil et enfin Wasen in Emmenthal. Splendide découverte. Je ne peux que vous inciter à découvrir ces collines et ces crêtes. Le panorama vous éblouira.

Panorama sur les Alpes bernoises depuis la terrasse de Hôtel Bärnsicht à Lüderenalp
Panorama sur les Alpes bernoises depuis la terrasse de Hôtel Bärnsicht à Lüderenalp

A Wasen in Emmenthal, j’entreprends l’ascension de mon quatrième col du jour pour rejoindre Lüderenalp avec l’intention de rejoindre ensuite Langnau. Malheureusement, arrivée Lüderenalp, la route est bloquée en raison de travaux. J’en profite néanmoins pour faire une pause bienvenue sur la terrasse de l’Hôtel Bärnsicht. Je vous recommande cette superbe terrasse et la vue sur les alentours.

Je redescends ensuite sur Wasen in Emmenthal. Je me décide ensuite de rejoindre Affoltern in Emmenthal, via Weier in Emmenthal, puis je prends direction Häsle et Münsingen (Munisenges en français). Ce parcours de transition est agréable. Mon objectif en rejoignant Munsingen consiste à entreprendre le dernier col de ma journée avec le Belpberg. Il me faut pour cela franchir l’Aar et entreprendre une montée fort escarpée, dans un premier temps, à travers la forêt. A Münsingen, il me faut zigzaguer quelque peu dans des rues résidentielles avant de trouver un pont fort étroit. Il me donne l’impression de franchir, toute proportion gardée, l’Amazone pour m’engouffrer dans la forêt amazonienne. Pas besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour avoir l’impression de partir à l’aventure… Ce sera la deuxième découverte du jour avant de rejoindre Belpberg et de redescendre ensuite vers Toffen, puis suivre Riggisberg, Ruschegg, Riffenmatt et Le Mouret.

Au Mouret, je prends une dernière décision. Ce sera le barrage de Rossens. Une descente à travers la roche qui a un petit air de montagne du Colorado. Après un arrêt après le barrage, il est temps d’entreprendre le dernière étape et de rentrer à la maison.

Au final, avec les détours, 494 km parcourus, 9 heures environ sur la moto et 1h52 de pauses. Une journée bien remplie et passionnante.

Lecture : «À contre-courant rêvent les noyés» de Carl Watson

12 juillet 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Carl Watson lance ses héros dans un voyage halluciné entre parano et parodie. Avec À contre-courant rêvent les noyés, Watson nous a concocté, entre autres, une parodie de Sur la route de Kerouac. Moto, routes, vinyles, Janis Joplin et les années 1970, cela ne peut que m’intriguer et me donner envie de le lire.

« J’émis l’idée que le mythe de la route américaine en tant que métaphore de la liberté était en train de s’estomper, et que la quintessence du récit occidental n’était plus « la route » mais plutôt le mystère, parce que la paranoïa et la tromperie étaient des phénomènes endémiques. »

«So long». Voyage dans l'Ouest américain. (1970-1985). Photo Bernard PLOSSU. SIGNATURES
«So long». Voyage dans l’Ouest américain. (1970-1985). Photo Bernard PLOSSU. SIGNATURES

Carl Watson reprend les choses où les avaient laissées ses grands prédécesseurs : Kerouac, Ginsberg et toute la Beat Generation. Comme eux, Frank Payne et Tanya McCoy prennent la route, traversent les Etats-Unis et rêvent à une vie plus authentique, loin de la routine du quotidien et des conformismes sociaux. Mais nulle trace de romantisme, A contre-courant rêvent les noyés est un grand roman sur le désenchantement du monde et la perte des illusions. Ce que saisit avec une rare acuité Carl Watson, c’est ce moment où quelque chose bascule, où la « contre-culture » se laisse engloutir par le mercantilisme :

« Selon moi, il s’agissait de faux « produits culturels » présentés comme « authentiques » afin de simuler une réalité bidon dont le seul but était de vendre des annonces publicitaires d’une sous-culture artificielle à ceux qui possédaient les mêmes livres et qui, dans leur communion extatique, se croyaient supérieurs aux autres. La classe ouvrière était oubliée depuis longtemps ; la gauche avait évolué vers le pire : ce n’était plus que de la pose ; le gauchisme était devenu une mode. »

Source : https://www.culturopoing.com/livres/carl-watson-a-contre-courant-revent-les-noyes/20200506)

«Au moment où se déroule le roman, Janis Joplin faisait partie intégrante de la vie américaine. Vous ne pouviez pas entrer dans un bar sans que quelqu’un choisisse une de ses chansons sur le juke box, souvent Piece of My Heart, qui était particulièrement populaire. Janis était partout, tout le temps. Depuis ce temps-là, j’ai rencontré pas mal de femmes qui essayaient d’être Janis, même si elles ne voulaient pas le reconnaître.»
Carl Watson. Carl Watson : « Sur la route », sans Kerouac – Entretien

Prendre la route dans les années 70 ne va pas sans une certaine bande-son (les vinyles de Janis Joplin accompagnent le nouveau roman de Carl Watson), et la certitude que rien n’est innocent. Tout a déjà été vécu et écrit par la génération précédente, celle des années 50 (un exemplaire de Sur la route de Jack Kerouac traîne ici ou là), rien ne sera jamais aussi libre et jouissif que les fastes années 60 qui ont succédé au long après-guerre. Le type de voyage que propose Carl Watson dans A contre-courant rêvent les noyés nécessite un avertissement, il nous est prodigué dès l’incipit : «Il était environ vingt-deux heures trente, au début du mois d’octobre 1974, une époque de profonde dislocation spirituelle et d’effondrement émotionnel.» Frank Payne – Francis Lucretius Payne – et Tanya McCoy, ensemble par intermittence, font de l’auto-stop de Portland à La Nouvelle-Orléans, puis repartent à moto vers la Californie où Tanya a des amis.

Avoir des amis consiste à demander un coin pour dormir ou au moins poser son sac, et partager de l’alcool, bières, gin, bourbon, porto, n’importe quoi ajouté à l’héroïne et aux cachets divers, codéinés ou non. On discute. «J’émis l’idée que le mythe de la route américaine en tant que métaphore de la liberté était en train de s’estomper, et que la quintessence du récit occidental n’était plus « la route » mais plutôt le mystère, parce que la paranoïa et la tromperie étaient des phénomènes endémiques.»

Source : «A contre-courant rêvent les noyés», bitume postbeatnik – Libération

Le livre : Carl Watson. A contre-courant rêvent les noyés. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Thierry Marignac. Vagabonde, 340 pp., 19,90 €.

Triennale BEX & ARTS 2020 (22.06.2020 au 18.10.2020)

8 juillet 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En cette année plus que particulière pour la culture, les expositions en plein air ont, sans nul doute, une carte importante à jouer. Ce sera le cas notamment pour le Festival Images à Vevey en septembre-octobre et cela l’est également pour Bex & Arts, Triennale de sculpture contemporaine en plein air, qui vient d’ouvrir ses portes.

Vue sur Bex et les montagnes depuis le parc
Vue sur Bex et les montagnes depuis le parc

Pour le visiteur, c’est l’occasion de découvrir ou de profiter d’un magnifique parc. Vous pourrez d’ailleurs, y pic-niquer. Tout en découvrant des sculptures contemporaines monnumentales.

Le thème de cette édition est « Industria ». Ce terme polysémique désigne toute forme d’activité productive, et ce aussi dans le sens de production culturelle, artistique et intellectuelle. Il forme notamment l’essence et le point de départ des premières avant-gardes en architecture, en art et en design. Pour les organisateurs :

La volonté de nouer des liens étroits et des synergies entre art, société et économie est particulièrement d’actualité dans notre ère qui se caractérise par une transition entre société industrielle et société numérique.

34 oeuvres monumentales d’artistes ou collectifs sont disséminées dans le parc.

*Equilibri, plan B* de Carles Valverde
Equilibri, plan B de Carles Valverde

Pour parcourir l’ensemble des oeuvres, il vous faudra compter au moins deux heures dans ce magnifique parc.

*Twins, die Stehende, die Schwenbende* de Anja Luithle
Twins, die Stehende, die Schwenbende de Anja Luithle

Parmi les oeuvres qui m’ont particulièrement touchées, plues ou impressionnées, je vous conseille, le Quartier des fous d’Olivier Estoppey. Comme ses personnages, vous allez vous-mêmes basculer phyisquement et littéralement dans la folie, dans un déséquilibre. C’est à vivre !

*Skybirds* de Joëlle Allet
Skybirds de Joëlle Allet

J’ai apprécié également Skybirds de Joëlle Allet et son installation de neuf oiseaux similaires fixés au sol, tournant sur eux-mêmes au gré du vent.

*Cabeza de Hongo* de Daniel Zea
Cabeza de Hongo de Daniel Zea

Mon coup de coeur va à Cabeza de Hongo de Daniel Zea, une installation sonore intégrée au sein d’un bouquet d’arbre du parc paysager. Elle est composée de cymbales, pendues à des branches, que l’on découvre peu à peu et sur lesquelles sont placés des mini-haut-parleurs diffusant une musique spécialement composée pour cette oeuvre.

Vue sur les montagnes et *Le Tiret* d'Aurélien Gamboni
Vue sur les montagnes et Le Tiret d’Aurélien Gamboni

J’ai bien aimé également Ecoute, Son Silence Bruit… de Pierre Mariétan et son haïku « sonore », excellemment intégré à l’environnement.

*Romeo and Juliet* de Massimo Furlan/Antoine Friderici
Romeo and Juliet de Massimo Furlan/Antoine Friderici

Ma dernière mention est pour Du chant mystérieux de la chevêche d’Athéna d’Andrea Wolfensberger, superposition de deux graphes bidimensionnels et représentant l’enregistrement du chant de deux chevêches, petite chouette en voie d’extinction, mais réintroduite récemment dans les environs de Bex.

Et vous ?

Lien et informations : https://www.bexarts.ch

A l’écoute: Love Is Strange – Remastered 2018 par Wings

4 juillet 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Love Is Strange – Remastered 2018
Par Wings
De l’album Wild Life (Archive Collection)

Listen on Spotify

Une Amérique “isolée” et “humiliée” célèbre le 4 Juillet

4 juillet 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pandémie, chômage, racisme et violences policières : les États-Unis vont commémorer leur indépendance dans un état de vulnérabilité prononcée. Pour une partie de la presse américaine, la situation est aggravée par la politique isolationniste menée par le gouvernement Trump.

Le 4 Juillet est arrivé, et “l’Amérique arrive à la fête très mal en point”, souligne le Deseret News. La pandémie “se propage”, la crise économique “fait des ravages”, les manifestations contre le racisme et les violences policières “se multiplient depuis des semaines”. À seulement six ans de son 250e anniversaire, “notre pays peut-il tenir son rang en tant que chef de file moral dans le monde ?” se demande le quotidien de Salt Lake City.

Il est difficile d’échapper au sentiment que l’Amérique “vit un moment particulièrement humiliant”, répond The Atlantic. Dans un long article écrit par l’un de ses correspondants à Londres, le magazine américain explique être habitué “à écouter ceux qui détestent l’Amérique, l’admirent ou la craignent (parfois tout en même temps). Mais qu’ils ressentent de la pitié pour l’Amérique ? Ça, c’est nouveau.”

Selon The Atlantic, les États-Unis ont connu d’autres moments de vulnérabilité, mais son système et sa culture démocratique semblaient “si profondément enracinés qu’ils pouvaient toujours se régénérer. Aujourd’hui […], l’Amérique semble embourbée, sa capacité même à rebondir est remise en question.”

Source et la suite : Une Amérique “isolée” et “humiliée” célèbre le 4 Juillet

Le boycott des publicités sur Facebook est-il en train de prendre ? | Courrier international

24 juin 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Une campagne appelant les marques à faire pression sur le réseau social américain en retirant leurs publicités de ses plateformes en juillet fait des adeptes. Patagonia, The North Face, Mozilla… : ils sont chaque jour plus nombreux pour pousser Facebook à agir contre la haine et le racisme.

La publicité peut-elle changer Facebook ? Chaque jour depuis une semaine, la campagne de boycott des annonceurs Stop Hate For Profit (« Non à la haine pour les profits »), lancée par des associations de défense des libertés civiles américaines pour pousser le réseau social à lutter plus efficacement contre la haine, fait de nouvelles recrues.

The Guardian, ce 23 juin, a fait le récapitulatif : les marques de vêtements et d’articles de plein air « North Face, REI et Patagonia se sont engagées à ne pas payer de publicité sur les plateformes Facebook dans le cadre de la campagne Stop Hate for Profit. Le site d’annonces d’emplois Upwork et la société Internet Mozilla ont également rejoint l’engagement. »

Et, dans le Wall Street Journal, le glacier Ben & Jerry’s annonce réfléchir sérieusement à suivre le mouvement. En revanche, Unilever doute de son utilité et General Motors décline : « Chez GM, nous n’allons pas nous engager dans de grandes déclarations sur les plateformes et autres », assure Deborah Wahl, directrice mondiale du marketing.

-Source : Le boycott des publicités sur Facebook est-il en train de prendre ? | Courrier international (article réservé aux abonnés)

Crédit image : © Dado Ruvic/REUTERS/

Roadtrip en Emmenthal : Blapbach & Lüderenalp (12.06.2020)

14 juin 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En ce vendredi 12 juin, la journée s’annonce être la plus belle de la semaine et même du week-end. L’objectif du matin est de mettre le paquet pour terminer le travail de la semaine et prendre mon après-midi. Objectif atteint. Je peux alors profiter de cette journée pour rejoindre à moto la région de l’Emmenthal. Moteur et gaz !

Blapbach

Une fois le pique-nique préparé, il est alors temps de monter sur CaptainAdventure et de partir en direction de l’Emmenthal pour découvrir ou redécouvrir des petites routes qui font le charme de cette région.

Après un petit échauffement pour rejoindre Châtel-St-Denis, je prends l’autoroute jusqu’à Rossens. Direction ensuite, le barrage de Rossens où la faim me tenaillant je m’arrête pour pique-niquer.

Je poursuis ensuite en direction du Mouret, de Guggisberg, de Rueschegg et de Wattenwil. Je m’arrête au Café 44 pour un espresso. Il commence à faire chaud (28° degrés).

Après Thoune et Steffisburg, j’entreprends la partie sympathique de la journée en rejoignant le Schallenberg, paradis des motards de la région.

Bonus vidéo : ma montée du Schallenberg

Le Schallenberg à moto

Mais il s’agit pour moi de rejoindre Eggiwil où m’attend mon premier objectif du jour avec la petite route qui conduit à Blapbach.

L’Emmenthal n’est pas seulement un fromage plein de trous, mais surtout une région très vallonnée qui offre à chaque fois à ses sommets des points de vue imprenables sur les Alpes.

Blapbach

La route est étroite et technique depuis Eggiwil, mais elle en vaut largement la peine. En arrivant à Blapbach que je découvre pour la première fois, je ne suis pas déçu. Le paysage est magnifique sur 360° degrés. Un bon plan pour les photos.

Blapbach

J’en profite également pour me désaltérer avant de redescendre en direction de Truschachen et retrouver le réseau des routes principales.

Flèche ensuite à gauche pour rejoindre Bärau, juste avant Langnau, et mettre la flèche à droite en entreprendre la grimpée sur Lüderenalp. J’ai déjà eu l’occasion deux fois de rejoindre Lüderenalp, mais dans l’autre sens.

Le début de la montée est plutôt roulante et facile, puis la déclivité augmente, la route se rétrécit et la montée devient également plus technique. Rien de trop difficile.

Lüderenalp

Juste avant l’hôtel trônant à Lüderenalp, je m’arrête pour profiter du paysage versant sud. Magnifique.

Lüderenalp

C’est l’heure des quatre-heures et de finir mon pique-nique.

Lüderenalp

La descente sur Wasen in Emmenthal serpente à travers la forêt. La route est relativement dégradée et pleines de petits travaux.

A partir de Wasen, il est temps d’entreprendre le trajet du retour. Il me reste quelques petites perles à découvrir ou redécouvrir en passant par de petites routes.

Il en est ainsi de Moosegg où j’en profite pour boire un café en terrasse ou de Zimmerwald.

Pas besoin de partir au bout du monde, pour avoir l’impression de partir à l’aventure et à la découverte de terres inexplorées, le réseau routier suisse offre bien des occasions d’être régulièrement et heureusement surpris.

Je rejoindrais ensuite Guin et l’autoroute jusqu’à Vaulruz avant de rentrer bien heureux à la maison. Entre-temps, la nuit sera tombée.

La galerie des photos de mon Roadbook 2020 : https://lyonelk.smugmug.com/Travel/Roadbook-2020

Chronique musicale : Steve Earle & The Dukes – Ghosts of West Virginia

31 mai 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Steve Earle & the Dukes (Jacob Blickenstaff)

Le 5 avril 2010, une explosion détruit la mine d’Upper Big Branch en Virginie-Occidentale, propriété du géant du charbon Massey Energy. 29 mineurs périssent dans la pire tragédie minière américaine de ces 40 dernières années. Alors que le CEO aurait dû passer le restant de ses jours derrière les barreaux pour avoir enfreint les règles de sécurité protégeant ses employés, il n’écope que d’une amende et de quelques mois de prison. Pire, il se lance en politique… Dix ans plus tard, qui se souvient des victimes ? Steve Earle ! Le pape de l’americana consacre même sa livraison 2020 à cette tragédie que les dramaturges Jessica Blank et Erik Jensen ont transformée en pièce, Coal Country. Le tandem lui avait demandé d’écrire des chansons pour leur spectacle, compositions qu’on retrouve ici agrémentées de quelques autres.

Militant anticapitaliste, Steve Earle reste ici militant tout en cherchant à se rendre utile et à faire changer d’avis les pro-Trumps, plus de 68 % des électeurs de Virginie-Occidentale.

“One of the dangers that we’re in is if people like me keep thinking that everyone who voted for Trump is a racist or an asshole, then we’re fucked, because it’s simply not true,” he says in a release. “So this is one move toward something that might take a generation to change. I wanted to do something where that dialogue could begin.”

« Un des dangers qui nous guettent est que si des gens comme moi continuent à penser que tous ceux qui ont voté pour Trump sont des racistes ou des connards, alors nous sommes foutus, parce que ce n’est tout simplement pas vrai », dit-il dans un communiqué. « C’est donc un pas vers quelque chose qui pourrait prendre une génération à changer. Je voulais faire quelque chose où ce dialogue pourrait commencer ».

Source : https://www.rollingstone.com/music/music-country/steve-earle-new-album-ghosts-of-west-virginia-958755/

Musicalement, comme d’habitude, la voix est rugeuse à souhait. Elle vous saisit dès la première note sur « Heaven Ain’t Goin’ Nowhere » accompagnée seulement par des choeurs.

Dès le deuxième morceau « Union, God and Country » le violon, le banjo et la batterie vous projettent au milieu des champs. La poussière s’attache à vos basques et vous voilà entraînez dans la sarabande proposée par Steve Earle & The Duke. Earle peint une tranche idyllique de la vie rurale américaine « L’union, Dieu et le pays étaient tout ce qu’ils ont toujours connu / la Virginie Occidentale, dorée et bleue. »

Au troisième morceau, vous voilà entre les griffes du diable « Devil Put the Coal in the Ground ». Le ton se fait d’un coup plus grave. Vous descendez dans la mine et Steve Earle évoque la fierté des travailleurs lorsqu’ils y descendent.

Par la suite, avant le drame, une dose de mélancolie vous étreint. Non, décidément, le temps n’est jamais de votre côté (« Time is Never on Our Side »), puis le sang se met à couler (« It’s About Blood ») et Steve Earle égrène le nom des 29 victimes. Pour ne pas oublier :

Il s’agit des pères

Il s’agit de fils

Il s’agit de réveiller les amoureux

Au milieu de la nuit, seul

C’est une question de muscle

C’est une question d’os

Il s’agit d’une rivière plus épaisse que l’eau, et

C’est une question de sang

L’album se conclura avec « The Mine » qui parle d’un homme qui rassure futilement la femme qu’il aime en lui disant que leur vie est sur le point de changer, parce que son frère est sur le point de lui trouver un emploi à la mine…

A l’écoute du disque, la musique est grasse et les jingles de banjo de Earle sont « sont si agressifs qu’on a immédiatement l’impression d’être dans l’été indien dans les montagnes, et on a envie de boire une pinte bourbon.» (stéréoplay)

A consommer sans modération. L’Amérique dans ce qu’elle peut avoir de meilleur, grâce à Steve Earle & The Duke.

Steve Earle & The Dukes – Ghosts of West Virginia

Liste des morceaux :

  1. Heaven Ain’t Goin’ Nowhere
  2. Union, God and Country
  3. Devil Put the Coal in the Ground
  4. John Henry was a Steel Drivin’ Man
  5. Time is Never on Our Side
  6. It’s About Blood
  7. If I Could See Your Face Again
  8. Black Lung
  9. Fastest Man Alive
  10. The Mine

Mort de Guy Bedos : « La mort pour moi, c’est le sommeil »

30 mai 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le comédien Guy Bedos, connu pour son humour féroce, son engagement à gauche et ses rôles dans des films comme « Un éléphant ça trompe énormément », est décédé à l’âge de 85 ans. Grandes étapes d’un parcours jalonné de succès, de colères, de rires et de mélancolie.

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Guy Bedos sur scène au Théâtre de la Renaissance en 1973• Crédits : Jean-Leo DUGAST – Getty

Source : Mort de Guy Bedos : « La mort pour moi, c’est le sommeil »

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A écouter également sur France Culture : Guy Bedos, l’intégrale en cinq entretiens

« Faire du drôle avec du triste ». Durant ces cinq émissions, l’acteur, auteur et humoriste Guy Bedos retrace sa vie de ‘ mélancomique ‘ au cinéma, au théâtre et au music-hall. Un demi-siècle de one man show politique, de revues de presse décapantes à refaire et défaire le monde, à boxer sur scène les racismes et intégrismes contemporains, à brocarder ces puissants qui nous gouvernent, des présidents Giscard à Hollande. Le polémiste politique, l’humoriste pamphlétaire de ‘ la gauche couscous ‘, s’est servi de toutes ses colères.

Enfant mal aimé dans une famille raciste de l’Algérie Française, déserteur durant la guerre d’Algérie, le théâtre fut pour le jeune homme insoumis sa thérapie. L’acteur Bedos s’est soigné avec les mots de Molière et Shakespeare, ‘ ses éveilleurs politiques ‘, pour se guérir de ‘ l’inconvénient d’être né ‘. Guy Bedos raconte ses fantômes, Simone Signoret ‘ sa grande soeur qui fut aussi sa prof de Science Po ‘, Barbara qui le fait débuter au music-hall, Jacques Prévert qui lui donne envie d’écrire, le président Mitterrand à qui, il refuse la Légion d’Honneur, Sophie Daumier ‘ sa fiancée d’une autre vie ‘ mais aussi ce cinéma qui ne lui a pas encore offert son grand rôle dramatique, ce rire de résistance, cet engagement de bouffon utile. Bedos nous jure que cette fois-ci, c’est la dernière.

A l’écoute: Oh Girl par Jonathan Wilson

27 mai 2020 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Oh Girl
Par Jonathan Wilson
De l’album Dixie Blur

Listen on Spotify

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