L’enquête menée par Olivier Masclet renoue avec l’objectif fixé par G. Friedmann dans les années 1960 de décrire la « télévision vécue ». Il cherche à comprendre comment les usages que font de la télé les familles populaires modifient ou non leur identité sociale, transforment leurs styles de vie et donnent forme à leur rapport au monde. Pourquoi Karine, femme au foyer et sans diplôme, préfère-t-elle Cristina Yang à Meredith Grey qui est pourtant l’héroïne principale de la série Grey’s Anatomy ? Pourquoi, au lieu de s’identifier à la première, tout entière orientée vers l’altruisme, se sent-elle plus proche de Cristina, virile, ambitieuse et sans pitié, « cash et rentre-dedans » ?
Analysant les transformations profondes qui travaillent notre société et plus particulièrement les catégories populaires, cette enquête qualitative sur les pratiques télévisuelles de huit familles apporte des connaissances inaccessibles à une enquête statistique puisqu’elles relèvent du rapport intime de personnes avec des émissions, des personnages, des divertissements privés. Mais ses résultats s’accordent parfaitement avec les enquêtes à grande échelle réalisées sur les fractures sociales qui traversent les catégories populaires, opposent les stables et les instables, etc.
À propos de : Olivier Masclet, L’invité permanent, la réception de la télévision dans les familles populaires, Armand Colin, 2018, 272 p., 24 €. Recensé par Christian Baudelot, « L’écran populaire », La Vie des idées , 2 janvier 2019. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/L-ecran-populaire.html
-À lire : L’écran populaire – La Vie des idées













Pont Bessières. Le dessin créé par Ralf Westerhof représente un oiseau blanc prenant son envol. En tant que symbole, il peut être utilisé dans différents contextes, les symboles les plus courants étant la liberté et la paix.




